Avant le second tour

Ni patrie, ni patron ; ni avion, ni béton ; ni l’une ni l’autre en on.

Avant le premier tour de cette compétition spéciale, on a pu assister à un SPECTACLE lors du « débat » entre les 11 candidats. Cela a permis notamment à Philippe POUTOU de lancer des scuds, notamment en direction de deux candidats. Cela a du faire tellement mal à certains qu’il n’a jamais été question de permettre le même genre d’attaque une deuxième fois. Il est certain que ceux qu’on appelle les grands ont dû demander aux dirigeants de la télé de changer la méthode de « débat ». C’est en tout cas ce qui s’est passé… avec 11 monologues insipides. On ne peut pas tout de même se faire malmener pas des « petits » ! C’est cela la démocratie télévisuelle.

A la suite du premier tour, on a pu constater que les sondeurs se sont trompés sur un point : ils ont surévalué le taux d’abstentions. Cela donne tout de même l’impression d’une erreur volontaire. Il est certain que tout est fait pour qu’il y ait un mouton enragé ; en l’occurrence la déléguée du f haine. C’est toujours intéressant d’avoir un candidat de cette sorte car cela permet de pousser les électeurs à venir à tout prix voter -si possible dans le sens voulu par les médias. C’est ce qui s’est passé et explique en grande partie les « erreurs » des instituts de sondage.

Une petite analyse à la suite de la « défaite » des mélenchonistes. Certaines personnes avaient déjà, avant le premier tour, manifesté un sectarisme de mauvaise augure. Cela laissait supposer qu’ils auraient du mal à accepter une troisième place dans cette course à l’échalote. C’est ce qui s’est passé pour certains. Ils ne comprenaient pas que l’on ait pu s’abstenir, voter blanc, nul, Hamon, Poutou ou Arthaud ! C’était la réédition de 2002 quand les disciples de Jospin ont été jusqu’à reprocher à certains d’être allés voter pour Taubira ou Chevènement !! On a pu lire ce commentaire : « j’en veux beaucoup aux camarades qui ont voté blanc ; je ne les appellerai plus jamais camarades ! Qu’ils ne comptent plus sur moi pour leurs actions… » on a pu lire aussi : « ceux qui se sont abstenus n’ont plus le droit à la parole ». Heureusement, d’autres personnes ont analysé autrement et ont envisagé l’avenir de façon plus concrète et sérieuse.

Pour ce qu’on appelle la finale de cette élection pestilentielle, cela se présente aussi de la même façon puisque la représentante du parti haineux est encore présente.

On nous dit que, dans chaque confrontation il y a un adversaire principal et un adversaire secondaire.

Dans le cas présent, il nous faudrait donc choisir entre un candidat représentant le néolibéralisme financier et une candidate préconisant un néolibéralisme franchouillard !

Dans la suite de cet article, il ne sera pas question de faire une analyse complète de ce qu’ont dit les deux « adversaires ». Cela n’est pas suffisamment intéressant, ce serait d’ailleurs hors sujet par rapport à la finalité de ce texte. Quelques pistes seulement ont donc été abordés.


Au niveau écologique, il est intéressant d’aller faire un tour sur deux sites :

– bastamag.net/Ecologie-justice-libertes-la-societe-civile-note-les-programmes-des-candidats

– nationalgeographic.fr/environnement/2017/04/presidentielle-2017-les-candidats-lenvironnement-et-la-biodiversite

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Commençons par la première candidate néolibérale.

C’est la version féminine de Trump avec ses idées extrêmes.

Elle veut une France repliée sur elle-même mais surtout une France virile, blanche et chrétienne ; c’est ce qu’a très bien compris Christine Boutin et ce que pensent un certain nombre de supporters de François Fillon.

Elle n’a évidemment pas du tout abandonné la priorité nationale. Ce qui veut dire que son action en direction des migrants, des français d’origine maghrébine , des djihadistes … sera pire que sous l’ère sarkhollandaise.

Elle est tantôt pour la délocalisation, tantôt contre (voir son coup électoral à visée médiatique chez Whirlpool). Elle est pour un patriotisme économique. Elle fait croire qu’elle s’intéresse à la condition ouvrière et aux conditions de travail alors que c’est un slogan pour capter les voix d’une classe sociale défavorisée et abandonnée. C’est un secteur qu’elle soigne car de nombreuses personnes ont été déçues par les politiques mises en place depuis de nombreuses années dans ce domaine et n’ont pas trouvé de relais associatif ou politique pour réagir collectivement : certains pensent que la candidate du f haine les écoutera.

Inutile d’épiloguer sur l’éducation. La candidate pense qu’il faut revenir aux méthodes anciennes pour établir un bon programme et remettre l’enseignement sur de bons rails. Il n’est évidemment pas question de faire une analyse politique montrant que l’éducation nationale actuelle est au service du pouvoir en place ; il faut donc principalement former l’élite (avec des enseignants) et éduquer les autres (avec des éducateurs).
Elle cherche à occuper le terrain de l’écologie, déserté très longtemps par l’autre candidat. Une récupération politique qui s’inscrit encore dans la stratégie de séduction des électeurs de gauche.

Par exemple, un des représentants de ce parti prétend qu’ils sont contre l’artificialisation des sols,

qu’ils vont taxer les grosses entreprises agro-alimentaires en même temps qu’ils favoriseront les petites exploitations. Cela ressemble à des promesses électorales … qui sont ce que chacun sait !

Ce marketing écologique ne tient pas longtemps, dès qu’on se penche sur l’histoire et les prises de position des élus de son bord : productivistes, consuméristes et nucléocrates.

Voilà un aperçu très rapide du « programme » de celle qui se présente comme étant une candidate anti-système … ce qu’elle n’est évidemment pas puisque ses idées correspondent à la pensée néolibérale, tendance nationaliste.

Le choix de la peste n’est pas envisageable.

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Passons sur le deuxième candidat qui se prétend aussi anti-système. Il n’en est évidemment rien non plus.

Il a été adoubé par Jacques Attali (l’homme qui prétend être à l’origine de millions de création d’emplois, l’homme qui est bien écouté par la sarkhollandie …). Il a été amené progressivement sur un plateau par des médias très influents pour orienter dans un certain sens la politique actuelle.

Comme disent Monique Poinçon-Charlot  et Michel Poinçon sur bastamag : le candidat « est un extraordinaire porte-parole de l’oligarchie et de la pensée unique », donc le représentant du système financier qui nous gouverne actuellement.

C’est le deuxième Trump français … en bien plus poli et avec des idées censées être moins droitières ; avec la posture du financier qui vient occuper directement le terrain politique.

Il parle d’un rassemblement autour de ses idées mais il ne dévoile pas vraiment son programme ; plus exactement, il l’adapte en fonction des circonstances … il n’y a évidemment aucune assurance qu’il l’applique si cela ne plaît pas à ses maîtres.
Il prétend être vierge en politique. Il a pourtant influencé François Hollande pendant un moment avant d’être catapulté sur la scène publique en succédant à Arnaud Montebourg.

Ses actes parlent pour lui et montrent l’orientation qu’il veut insuffler.

Par exemple, contrairement à son prédécesseur au ministère de l’économie, il a cédé Alstom à une entreprise américaine, Général Electric.

En matière écologique, il est le digne représentant des transnationales qui ne voit les problèmes que dans l’optique d’un bénéfice financier. Ce qui aura des conséquences au niveau environnemental, climatique …

C’est lui qui a autorisé l’extraction des ressources sableuses dans la baie de Lannion (Bretagne) … même si par la suite, durant la campagne électorale, il nie avoir signé l’autorisation.

Il est très favorable à l’exploration puis l’exploitation du gaz de couche en Lorraine … ce qui voudra dire aussi en Nord/Pas-de-Calais. C’est ce que dit le président de FDE (entreprise concernée par l’exploration du gaz de couche en Lorraine et dans le Nord/Pas-de-Calais) :

« Le 24 mai 2016, » …, « encore ministre de l’économie, » il «  intervenait au colloque Cyclope des matières premières pour défendre l’exploitation du gaz de charbon : « Je suis favorable à la poursuite de l’exploitation du gaz de houille en Lorraine, dont les réserves sont prometteuses et qui est bien accepté localement. » L’ancien ministre poursuivait en précisant : « Les gisements de gaz de houille en France sont exploitables sans fracturation hydraulique, dans un territoire au passé minier favorable. C’est une opportunité industrielle à saisir. » “

Il est pro-nucléaire : « Nous croyons au nucléaire, non pas parce que c’est un héritage du passé mais parce qu’il est au cœur de notre politique industrielle, climatique et énergétique (…) Le nucléaire, c’est le rêve prométhéen » ; cela promet pour la planète ! Il est favorable à la construction des EPR à Hinckley Point (Angleterre). Bien entendu, tout le monde sait que cette énergie nucléaire est sure et qu’il n’y a aucun danger pour l’humanité !

Tout le monde sait aussi que la France possède une indépendance en matière énergétique puisqu’il faut aller chercher le carburant uranium en Afrique.

Par ailleurs, la loi qui porte son nom a imposé en catimini un amendement favorisant l’ouverture du projet Cigéo, centre d’enfouissement de déchets nucléaires.

Quand il évoque la Guyane – qu’il pense être une île (!)- il est très favorable à l’exploitation d’une très vaste mine d’or en pleine forêt tropicale par une entreprise russe réputée maltraitant ses ouvriers.

Quand il est question de NDDL, ses réponses sont à géométrie variable … selon qu’il s’adresse aux élus de la région nantaise ou à des opposants à ce futur aéroport (par exemple WWF …).

Voilà pour le côté écologiste du candidat qui se dit « ni de droite, ni de gauche ».

Dans le domaine agricole, le candidat noie le poisson pour ne pas évoquer précisément ce drame que constitue la poursuite d’une politique agro-industrielle démentielle. Par ailleurs, une partisane de ce candidat -Corinne Lepage- a annoncé qu’il serait aussi -comme l’autre candidate- farouchement opposé à l’artificialisation des sols. Concrètement, cela voudrait donc dire qu’on ne va pas exploiter du gaz de couche ???

Sur le côté social, pour rappeler de bons souvenirs, il a eu une expression aimable envers les habitants du Pas-de-Calais puisque son analyse sans nuance lui fait dire qu’ils sont alcooliques. Le mépris de classe … qui ne s’est pas seulement manifesté en direction des nordistes.

il faut rappeler aussi que, dans ce domaine, ce finaliste a été l’inspirateur de la loi El Khomri, loi qui remet en cause un certain nombre d’avancées sociales ; loi qui a poussé la plupart des syndicats et de nombreux travailleurs à mener, en 2016, une lutte importante pour essayer d’empêcher la promulgation de cette loi anti-sociale. Notre finaliste était derrière !

Il va de soi que la finance -et son candidat favori- n’a que faire de ces notions de droite et de gauche. Elle ne se préoccupe spécialement des aspects sociaux, économiques que sous l’angle d’un intérêt de sa classe.

Donc le finaliste soi disant anti-système est le candidat néolibéral adoubé par les actuels dirigeants et les médias ; il représente bien le choléra.

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Considérer que la candidate est l’adversaire principale et que le candidat l’adversaire secondaire ? Certainement.

Choisir entre la peste et le choléra ? Il n’en est pas question. S’abstenir dans cette élection est une réponse car le combat se situe ailleurs.

Comme cela a été dit dans un article précédent, on ne peut rien espérer de ce vote du 7 mai… Sauf qu’il faut s’attendre à de nouvelles souffrances – par exemple dans le domaine social, dans celui des libertés, dans l’application de l’état d’urgence, dans le domaine de la justice, des affaires étrangères …

La personne qui sera élue ne sera pas présente pour être au service des citoyens ou de leurs idées ; elle sera là pour faire appliquer ses orientations et surtout celles de ses commanditaires.

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On nous endort depuis au moins le mois de septembre 2016 avec des détails censés croustillants et importants, relatifs à cette élection pestilentielle. Et on continuera encore à nous imposer ce feuilleton jusque au moins le 18 juin.
Pendant ce temps, les véritables problèmes existeront toujours et ne seront pas vraiment abordés. Mais il faudra les mettre sur la table … même si les médias n’en parleront pas. Il faudra compter sur ses propres forces.

Pour rappel, voilà ce qui a été écrit il y a peu :

« En tout cas, dans l’atmosphère pestilentielle des pollutions des affaires masquées par le tapage médiatique de cette élection présidentielle, une chose apparaît clairement : la solution aux problèmes sociétaux et environnementaux ne passe pas par les urnes. 

Mais bien évidemment cela ne suffit pas !

Notre volonté de changement vers une autre façon de vivre, qui laisse une vraie place au citoyen et permet une réelle gestion des problèmes doit être déterminée et déterminante.

Il faut donc revoir le type de démocratie et les formes de délégation de pouvoir, réfléchir sur les modes de fabrication -dans le respect de l’écologie ; ce qui implique de mettre sur d’autres rails la société non anthropocentrée.

Il faudra que les structures politiques non politiciennes développent des pratiques alternatives permettant d’envisager un ciel plus serein… »

Cela signifie qu’il faudra penser autrement. Il sera sûrement nécessaire de créer des structures ou de faire rencontres des structures existante pour :

– réfléchir ensemble,

– s’écouter,

– se respecter,

– imaginer collectivement des initiatives et des actions avec un consensus le plus large possible,

– agir contre de nombreuses décisions prises par le pouvoir financier et surtout agir pour faire sens dans le projet global que l’on met et que l’on mettra en place.

Il faudra que ces structures développent des pratiques alternatives -anticapitalistes, antiproductivistes- permettant d’envisager -s’il est encore temps- un ciel plus serein…

Si ce n’est pas le cas, les catastrophes -climatiques, sociales, démocratiques, culturelles… –vont s’accumuler et l’humanité disparaîtra !

Le combat ne se gagne pas électoralement ; il n’attend pas le 18 juin … il ne faut pas non plus attendre 2022 ! Il continue dès maintenant.