A propos des éoliennes industrielles

Les éoliennes, c’est du vent ? Entre Brise et tempête

Retour sur les éoliennes et sur l’échec de la réalité par rapport aux rêves développés autour de cette énergie renouvelable.

Un reportage de 15 minutes, avec des arguments qui ne sont pas vraiment prospectifs.

« Ce qui est un échec concernant les éoliennes, c’est la réalité par rapport aux rêves qui ont été développés et continuent d’être développés. L’idée de la République française est que l’avenir de l’électricité est dans les éoliennes et à un degré moindre dans le photovoltaïque. Des rapports officiels expliquent qu’on peut très bien aller jusqu’à 50% voire 100% de l’électricité avec ces énergies renouvelables intermittentes. »
« En réalité une éolienne fonctionne en moyenne un peu moins du quart des heures de l’année et à des heures que l’on ne connaît pas à l’avance et qu’on ne peut pas décider, on ne peut pas piloter l’électricité éolienne et dans une moindre mesure, photovoltaïque. »

« Avec l’éolien, on essaie de nous vendre ces énergies comme bucoliques mais la réalité n’est pas celle-là, c’est celle de l’un des plus gros « big business » de l’humanité actuellement… »

On sent, dans ce reportage, la promotion pour le nucléaire qui est –évidemment- une énergie non intermittente –sauf quand les centrales nucléaires sont en panne !

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Entre brise ou tempête

http://stopeoliennes.over-blog.com/2015/04/entre-brise-et-tempete.html

Extraits

Aujourd’hui où plus personne (ou presque) n’ose nier l’évidence du réchauffement climatique et ses catastrophes annoncées ni la fin prévisible des énergies fossiles conventionnelles, on s’agite beaucoup pour trouver des solutions vertes à la production d’énergie dont la demande va toujours croissant.
Ainsi, depuis quelques années, en France, on voit pousser comme des champignons des aérogénérateurs industriels, dénommés éoliennes, du nord au sud d’est en ouest sur terre sur mer et bientôt dans les airs (éolienne volante). En France, mais aussi dans toute l’Europe, en Amérique du Nord et du Sud, en Asie, en Afrique, bref partout dans le monde, « a big business international ».

Pour alimenter le débat houleux sur le bien-fondé de ces installations, voici quelques éléments de réflexion. Une annexe avec textes et sources complète la vision d’ensemble – forcément limitée – présentée ici.

Préambule
Les aérogénérateurs sont censés produire une énergie renouvelable pour un développement durable sans émission de CO2, et participer avec d’autres énergies « propres » au remplacement à court et moyen terme des énergies dangereuses et polluantes (nucléaire, pétrole, charbon, gaz de schiste, gaz de sable bitumineux, etc.).

En France, en gros l’énergie électrique provient à 80 % des centrales nucléaires, les 20 % restants se partagent entre 14 % d’énergies dites renouvelables (dont 9 % hydraulique) et 6 % diverses (gaz, charbon, fioul, autres) (source : facture Edf). La part d’électricité d’origine éolien est actuellement de moins de 4 % de la consommation totale d’électricité. Sachant que celle-ci représente moins de 40 % du total des énergies consommées, l’éolien au final représente moins de 1,6 % de ce total des énergies consommées.

De l’électricité dans l’air

Dans ce contexte, vu l’évolution du tout électro-numérique (gestion généralisée du monde productif et domestique par les ordinateurs associés aux objets intelligents) et l’improbable diminution des besoins en électricité, quelles que soient les améliorations des performances des aérogénérateurs il faudrait saturer totalement le pays d’éoliennes (et de panneaux solaires) pour s’approcher des directives de la transition énergétique : 20 % d’énergies renouvelables d’ici 2020. Un rapide coup d’oeil sur la carte actuelle des parcs éoliens en France (visible sur la base de données du site the wind power) et on imagine la suite. Pas un bout de paysage où l’on ne verrait de près ou de loin ces ailes de géants.

Instable et fluctuante, non stockable à ce jour, avec une production éloignée des lieux de consommation et un réseau de distribution en perpétuel aménagement, la production électrique des aérogénérateurs loin d’apporter une autonomie énergétique locale alimente le marché européen d’Edf et ses sous-traitants : « La France reste le pays le plus exportateur d’électricité en Europe, puisqu’elle est le seul pays à avoir un solde exportateur supérieur à 30 TWh. Cette année (2013) le solde français des échanges aux frontières a ainsi augmenté de 6,8 % pour atteindre la valeur de 47,2 TWh. » Pour info, la production éolienne en 2013 a atteint 15,9 TWh. (Bilan RTE-2013, p. 19)

Un océan d’argent

Une éolienne terrestre coûte au minimum 2 millions d’euros (voir Gudas et Malleon en Ariège), une éolienne offshore 4 millions d’euros. Un appel d’offres éolien offshore peut aller jusqu’à 2 milliards d’euros (GDF Suez et le projet de 141 éoliennes au Tréport en Seine-Maritime). Nombre d’offres proposent au particulier entre 4 et 7 % de rentes pour qui mise sur les éoliennes. Sur plusieurs millions sinon milliards d’euros, ça fait une somme ! D’où vient ce profit, alors qu’il faut attendre, dit-on, dix à quinze ans avant qu’un parc soit rentable ?

Entre la garantie par Edf des prix d’achat très avantageux du kWh (répercutés sur nos factures), les défiscalisations diverses, les subventions de l’Europe, la spéculation sur les métaux rares (composants actuels des aérogénérateurs) extraits et traités dans des pays où le travail – et par conséquent la vie – des hommes ne vaut rien, plus toutes les dérogations accordées pour faciliter l’implantation d’un parc éolien, la rentabilité financière des investisseurs est assurée et supplante toute autre forme de réflexion et question sur l’intérêt véritable de cette industrie.

On propose aux communautés de communes une contrepartie financière annuelle, répartie entre communes, département et région, (en Ariège, environ entre 20 000 et 50 000 € par commune), plus une rente aux propriétaires des terrains occupés par les éoliennes. Combien de communes dont les budgets se réduisent chaque année résisteront aux sirènes ?

La magie du marché

Depuis 2005, suite au protocole de Kyoto, les sites industriels sont soumis à un quota d’émissions de carbone. Si un site produit moins de C02 que le quota fixé, il génère des crédits carbone qu’il peut vendre sur le marché du carbone. A l’inverse, un site qui ne respecte pas son quota devra acheter des droits pour payer son excédent d’émissions de carbone. Ces droits sont cotés en bourse, se vendent en tonnes d’équivalent C02 dont le prix est fixé en fonction de l’offre et de la demande.

Ainsi, plus Areva, Total, Siemens, Alstom, GDF Suez, EDFen, GE ou Vinci et bien d’autres produisent de l’énergie « verte » plus ils créent des crédits carbone qu’ils peuvent vendre et acheter selon les besoins de leurs sites industriels installés un peu partout dans le monde. Ces derniers exploitent – au plus grand mépris des populations locales et parfois même avec l’aide de l’armée (Mexique) – non seulement les ressources fossiles traditionnelles fort émettrices de gaz à effet de serre, mais aussi les non conventionnelles particulièrement polluantes (gaz de schistes, sables bitumineux, d’autres à découvrir).

Si l’on ne réduit pas drastiquement et rapidement les émissions de CO2, les dérèglements climatiques bouleverseront les conditions vitales à la survie de l’espèce humaine. Pourtant face à la pression du lobby des multinationales européennes Business Europe, l’Union européenne a accepté l’importation du pétrole issu des sables bitumineux canadiens, (Vote du parlement européen du 17 décembre 2014). Ceux-ci rejettent 23 % de carbone de plus que les carburants classiques. Aujourd’hui au Canada, mais demain, ici ? Un avant-goût du Traité transatlantique qui se profile à l’horizon. Face à la puissance des lobbies internationaux, qui pourra freiner l’avidité des industriels et de leurs actionnaires ?

Du vent à Fukushima

Mieux vaut les éoliennes que les centrales nucléaires, nous dit-on. Mais les unes ne remplaceront pas les autres. Avec la politique pro-nucléaire confirmée tout récemment par Ségolène Royal, le nucléaire a un bel avenir. La France prolonge de dix ou vingt ans la durée de vie de ses vieilles centrales dont régulièrement on nous annonce la fermeture, sans cesse repoussée. Edf va construire en Angleterre deux réacteurs EPR (type Flamanville, au coût exorbitant et travaux qui n’en finissent pas) pour agrandir le site nucléaire Hinkley Point, projet subventionné par l’Europe. Sans parler des projets en Chine, Russie, Amérique, Afrique…

Nous aurons donc les éoliennes et le nucléaire (en attendant d’y ajouter les prochaines explorations minières). Et comme chacun sait depuis Tchernobyl les nuages ne s’arrêtent pas aux frontières. A l’échelle de la radioactivité nucléaire, l’Europe est un mouchoir de poche, le monde un village, les nuisances éternelles.

Les liaisons dangereuses

Les industries de l’éolien et du nucléaire produisent de l’électricité qui passe par les mêmes réseaux de distribution, éolien et nucléaire sont soutenus par les mêmes lobbies industriels, vastes et puissants, éolien et nucléaire sont tous deux dépendants des minerais contenus dans les terres rares et, comme la nature est bien faite, les gisements de terres rares sont souvent combinés avec des ressources d’uranium (combustible des centrales nucléaires) et de thorium, tous deux radioactifs. L’Eolien ne sait toujours pas recycler ses déchets, le nucléaire continue d’enfouir une partie des siens sous terre, une autre partie est utilisée dans la fabrication d’armes particulièrement sophistiquées et destructrices.

 Abondantes terres rares

Les terres rares désignent 17 métaux : le scandium, l’yttrium, et les quinze lanthanides. Composants indispensables de la haute technologie, on les retrouve partout : batteries de voitures électriques et hybrides, pots catalytiques, additifs diesel, portables, smartphones, caméras, écrans plats, disques durs, alliages magnétiques, lasers, LED, ampoules basse consommation, panneaux photovoltaïques, éoliennes, équipements médicaux, dans la filière nucléaire, dans l’industrie aéronautique et de la défense (capteurs de radars et sonars, missiles de croisière, munitions guidées, équipements de vision nocturne, satellites, etc.), dans les objets intelligents… la liste est infinie. Pour donner un ordre de grandeur, un téléphone portable en contient quelques grammes, une voiture 70 kg, une éolienne entre 600 kg et une tonne. (Rapport Sénat juillet 2014, pages 20, 54, 60)

Malgré leur nom trompeur, les terres rares seraient abondantes sur la croute terrestre (même si difficilement exploitables du fait de leur faible concentration), ce qui ne veut pas dire inépuisables. Mais rares elles le sont par le nombre de pays qui acceptent d’ouvrir les mines d’extraction et plus encore les usines de traitement. 97 % de la production des terres rares se fait aujourd’hui en Chine (qui, selon les sources, détient entre 35 ou 50 % des réserves mondiales).

De la radioactivité aux eaux contaminées

Pour bénéficier du confort vert et intelligent ici, il faut bien noircir là-bas ! La radioactivité (uranium et thorium) dégagée lors de l’extraction des minerais, l’usage d’acides ultra toxiques et de quantités énormes d’eau (des millions de litres par heure) pour leur traitement empoisonnent population, animaux, végétaux et nappes phréatiques. Pour exemple, en Mongolie intérieure, la radioactivité mesurée dans les villages près de la mine de Baotou serait 32 fois supérieure à la normale (contre 14 fois à Tchernobyl). En Chine, les 400 “villages du cancer” sont situés aux abords de centres industriels, en aval de cours d’eau pollués ou encore à proximité de mines. Face à une telle désolation on en oublierait presque de parler des émissions de CO2 dues à l’exploitation de ces tristes mines et au transport des métaux.

Aujourd’hui encore, les sociétés occidentales préfèrent laisser ce sale travail aux Chinois. Quoique ! Fermée en 1998 pour cause de ces mêmes pollutions, la mine de Mountain Pass en Californie, principal producteur mondial des années 1960 aux années 1980, vient de redémarrer.

Métaux critiques et stratégiques

Ou, de la dépendance aux hydrocarbures à la dépendance aux métaux stratégiques.