Surtravail ; 1ère partie

 Entre esclavage et gaspillage à grande échelle !

 Ce que le modèle économique néolibéral et le travail nous cachent de sinistres et sinistrés, d’inégalités, de trafics pour enrichir 1% de la planète !

SURtravail, SURextraction, SURexploitation, SURabondance, SURimpact

sur l’environnement humain et naturel !

  • Sans cesse des surplus encombrants et polluants !
  • Mafia du recyclage qui masque les excès de l’ère industrielle !
  • Surexploitation de la vie humaine par le travail et injustices intolérables !
  • État désastreux de la planète qui n’arrête pas les néolibéraux !
  • Convergence d’alternatives riches vers une nouvelle vision économiste !

 

  • Sans cesse des surplus encombrants et polluants !

Une chaîne effroyable de travail et surproductivité dans l’économie circulaire !

De grosses entreprises et multinationales des pays dits ‘’riches’’ et ‘’industrialisés’’ d’Amérique, d’Europe et de Russie contribuent à la réalisation en « surabondance » de produits  finis, conditionnés, à leur vente et acheminement. La fabrication de ces tonnes de « machins choses » nécessite ressources et énergies variées à très grande échelle, pas très écologiques bien que souvent dites biologiques ou durables ! Également, les techniques utilisées et conditions de travail sont souvent peu respectueuses de la nature et des gens qui produisent ces biens, irrespectueuses dans toutes les dimensions possibles !

Parallèlement à la production de biens marchands, entre 9h et 12h par jour, des transporteurs routiers parcourent près de 600 km pour rejoindre des containers très éloignés les uns des autres et y jeter une multitude d’invendus qui seront détruits. Objets manufacturés en excès, matériels en parfait état de fonctionnement emplissent ces immenses box métalliques. Depuis quelque temps, pour éviter que les transporteurs prennent possession de quelques biens au passage, les marchandises sont broyées dans les bennes à leur arrivée. Exemples de produits : appareils électroniques (téléphones portables, consoles, ordinateurs portables, écrans, casques de musique), de sport (vélos d’appartement, tables de tennis de table), d’aménagement intérieur (fauteuils, canapés, couvertures, galettes de chaises, vases, décos de fêtes et mariages, guirlandes électriques, rouleaux de papier cadeaux), pour enfants (peintures, cuisines et ateliers en bois, boîtes ‘’Labos découvertes’’ et autres, élastiques à bracelets, revues avec jouets, hochets, cubes en bois), de cuisine (plans de travail, faitouts en fonte émaillée, verres, casseroles), produits cosmétiques (maquillage, parfums, huiles essentielles), livres de collection !

Des produits composés de différentes catégories de matières : plastiques, divers polymères, bois, métaux, textiles, minerais, végétaux …

Depuis 1970, la destruction de matériel électrique et électronique est, de surcroît, considérable avec le développement des TIC (Technologie de l’Information et de la Communication), l’usage du numérique et l’obsolescence programmée.

Lors du remplacement du parc informatique dans l’enseignement scolaire ou tout autre domaine, une masse de matériel en état de fonctionnement part à la benne !

Avec le monde toujours plus dématérialisé vers lequel nous allons et l’introduction à la « ville intelligente » ou « Smart City » et échanges de données numériques, lors du remplacement des compteurs électriques par des compteurs Linky jaunes fluo pourtant déjà à l’origine de quelques incendies, ce sont aussi des tonnes d’appareils fonctionnant très bien qui se transformeront en déchets inutiles, donnant lieu à une nouvelle extraction de matières premières et productivité en contrepartie.

  • Mafia du recyclage qui masque les excès de l’ère industrielle !

Lors des changements de collections ou technologies, des cargaisons de stocks détruits partent au recyclage –quelques rares fois !-, démantèlement et dépollution, d’autres pour l’incinération. Mais les broyer dans les containers ne facilite pas les différentes étapes du recyclage qui doit suivre. D’autant plus qu’identifier les matériaux utilisés est déjà parfois difficile en raison de l’opacité de quelques fabricants et opérateurs, comme le signalent les expertises ou rapports de l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maitrise de l’Energie), notamment pour les téléphones portables. Ainsi des matériaux rares ne sont-ils pas tous recyclés ou le sont en dehors des pays occidentaux, donnant à opérer un tri très laborieux parmi des tonnes de déchets brisés que la mafia du recyclage fait passer de façon clandestine dans les pays « émergents ».

Cuivre, argent, or, palladium, tantale sont pourtant des ressources épuisables et dans un état critique, comme le  signale le Rapport du programme des Nations Unies pour l’environnement de 2013.

Beaucoup de matériaux, objets usagés, déchets toxiques, déchets souillés et autres à usage unique finissent leur courte vie en Asie, en Afrique, en Inde, en Indonésie, en plein désert, dans les terres, dans l’eau ou l’air. Les filières d’exportations parallèles illégales rapportent de l’argent à l’industrie du recyclage et tuent des gens là où le démantèlement se réalise, empoisonnés par les métaux lourds qui s’accumulent dans leur environnement ! Rapports de Greenpeace, archives de la Cité des sciences, enquêtes du journal Le Monde, et autres articles de presse le soulignent !

C’est le cas dans la ville de Guiyu en Chine, « capitale mondiale » des déchets électroniques. En 2018, la Chine qui accueillait jusqu’à 56 % de la production mondiale de déchets se plaint de cette importation illégale et ne veut d’ailleurs plus être la poubelle du monde, pays du surstockage des déchets des occidentaux. Les Déchets d’Équipement Électriques et Électroniques (DEEE) sont étiquetés « matériel de réemploi » pour faciliter le transfert illégal. Quantité de déchets sont cachés derrière des cargaisons.

Le suremballage, flagrant  partout, ne fait qu’aggraver la situation. Dans l’alimentaire et produits finis, tout est recouvert de plastique (ex en alimentaire : barquette plastique pour brins de menthe, pour bananes à l’unité).

Sous le sceau du secret des affaires, beaucoup de détritus sont ainsi évacués incognito dans des pays où les salaires sont très bas et la rébellion quasi inexistante face aux fléaux de la pollution et de la maltraitance. On y fait travailler et vivre les « pauvres » à bas prix dans des pays « émergents » où ces derniers sont surexploités en triant les matières premières dans des conditions d’esclavage, améliorant les sources de profits des industriels de pays « riches » occidentaux. Ces derniers qui ont les moyens de transformer les matières premières en produits finis se débarrassent librement et impunément, causent des décharges polluantes et contaminantes, diffusent des particules toxiques dans l’environnement sur d’autres territoires et écosystèmes que les leurs, y compris au moyens de substances chimiques déversées partout pour les cultures intensives, et ne réduisent jamais la crise des inégalités !

Des milliers de produits commercialisés, loin d’être en fin de vie, pourraient servir dans divers pays, à de nombreux ménages, aux moyens financiers insuffisants pour se les offrir, bien qu’ils aient souvent participé à créer ces richesses !

Tout s’exécute sans gestion économe, sans prise en compte de l’empreinte écologique, des dégâts sur la biodiversité et la structure de la planète en profondeur, des émissions liées au mode de vie et échanges économiques, des indices GINI sur les inégalités ; sans compter les morts et souffrances dans les carrières, le travail infantile inhumain, les travaux forcés imposés dans des zones contrôlés par des groupes armés, les maltraitants et négociants commerciaux impunis ! À toutes étapes de la chaîne de productivité, c’est sans contribuer à restaurer la nature, à réparer les injustices sociales, les injustices Nord-Sud, sans penser à l’amélioration de la qualité de vie, des conditions de travail, du respect des droits de l’Homme, à lutter contre la pauvreté et l’esclavage dénoncés depuis des siècles par des ONG.

 Surexploitation de la vie humaine par le travail et injustices intolérables !

 En début de chaîne de productivité, sont extraites ou dévastées les richesses naturelles dans les pays « émergents » : (pétrole, or, bauxite pour l’aluminium, uranium, tantale, cobalt, mica, cuivre, zinc, noix de coco, huile de palme…).

Exemples concrets : cobalt pour Smartphone de mines à ciel ouvert du Congo (Afrique) extrait  par des enfants dans des conditions périlleuses dénoncées dans un rapport d’ Amnesty international du 19 janvier 2016, prospections et  pillages d’uranium au Niger (République centrafricaine), mise en œuvre d’exploitation sécurisée retardée, ressources en eau de lacs asiatiques pour refroidir les matières polluantes des mobiles et autres produits électroniques, passage illégal par le Vietnam (Asie du Sud Est) de bois provenant de parcs nationaux du Cambodge, récolte de 40 % du chocolat mondial par 250 000 enfants de Côte d’Ivoire (Afrique de l’Ouest) dans des conditions désastreuses avec outils dangereux sans boire ou manger dix heures d’affilées, 60 % des agriculteurs payés à moins d’un dollar par jour et singes « enchaînés, torturés, fouettés » exploités pour le business des noix de coco des Philippines (Asie du Pacifique) autour d’un marketing fallacieux de peau embellie pour les occidentaux, écailles de mica pour sublimer cosmétiques de grandes marques et peinture métallisée extraites par des enfants ratissant le sol de leurs doigts pour 14 € par mois (Inde),…

Fin de la première des deux parties

Véronique Lucas, Objectrice de Croissance 62

Article paru dans le journal des OC 62 n° 4