Irrigation en Poitou-Charentes

Les irrigants de cette région exigent toujours plus d’argent public !

Le montage financier des projets démesurés de relance de l’irrigation agricole, acté par Emmanuel Macron et Nicolas Hulot sous la pression de la FNSEA, témoigne que la fuite en avant d’un modèle productiviste délétère s’appuie sur un véritable racket d’argent public qui ne connaît plus aucune limite.

Témoignage implacable avec le projet de construction de 19 nouvelles « bassines » en Sèvre niortaise, qui est à l’origine d’une mobilisation sans précédent de la société civile, qui a manifesté le dimanche 4 mars prochain à Mauzé-sur-le-Mignon.

http://www.eauxglacees.com/Manifest…

Cette dérive mortifère révèle l’émergence d’un véritable nouveau capitalisme agricole rentier gavé d’argent public, bien loin des images d’Epinal agitées à loisir par ses tenants, qui font flèche de tout bois pour émouvoir l’opinion sur le sort des « pauvres agriculteurs » voués à la disparition et à la misère, car leurs coûts de production subissent les coups de boutoir de la mondialisation…

https://theconversation.com/la-fin-…

Voir aussi, par exemple, l’impasse dans laquelle est engluée la filière laitière :

https://theconversation.com/sortir-…

Ici, avoir à l’esprit que ce sont 20% des agriculteurs français qui trustent 80% des aides de la PAC, 9,1 milliards d’euros chaque année…

Une instrumentalisation particulièrement cynique est donc mise en scène avec des moyens considérables, lui assurant d’être avalisée sans coup férir par le politique et les medias.

Dans le cas particulier des projets actuellement développés par les irrigants en Poitou-Charentes, il suffit de prendre connaissance du procès-verbal de la première réunion, le 17 novembre 2017, de la commission d’évaluation et de surveillance liée aux 19 bassines en question pour prendre toute la mesure de l’imposture :

http://deux-sevres.gouv.fr/content/…

Car pour les irrigants porteurs du projet le financement de 28 millions d’euros d’argent public déjà accordé par l’Agence de l’eau Loire Bretagne (AELB) n’est pas suffisant !

Ils prévoient donc de demander une révision dérogatoire du calcul de la base de financement : 6.5€/m3 stocké au lieu de 4.5 actuellement, soit 12 millions d’euros en plus !

Car de l’aveu même du Président de la COOP de l’Eau 79, sans ces financements complémentaires les projets ne se feraient pas… (page 7 du document précité).

Comment le Conseil d’administration et la Commission des aides de l’Agence Loire Bretagne vont-ils réagir face à ce diktat ?

Des agences, rappelons-le, en passe de ne plus pouvoir accomplir leurs missions comme viennent à nouveau de le rappeler au cabinet d’Edouard Philippe les présidents des Comités de bassin Seine Normandie et Rhône Méditerranée :

https://www.caissedesdepotsdesterri…

Quelles seront les instructions données par Nicolas Hulot aux Agences de l’eau, confrontées à un véritable chantage ?

En parallèle, la Région Nouvelle Aquitaine est elle aussi sollicitée pour une contribution à hauteur de 9.9 millions d’euros, toujours pour ces seules 19 réserves, et un vote sur la politique de l’eau devait avoir lieu à ce sujet prochainement.

Les décisions de l’Agence de l’eau et de la Région auront valeur d’exemple puisque des centaines de projets similaires sont aujourd’hui en attente partout en France et qu’une « cellule de dégrisement » mise en place à l’automne dernier par Nicolas Hulot et Stéphane Travert, dirigée par un Préfet, a été missionnée pour trier d’urgence le bon grain de l’ivraie…

Accessoirement, pourquoi France Nature Environnement a-t-elle accepté que l’une de ses représentantes, qui avait été rapporteuse en 2013 au Conseil économique, social et environnemental (CESE), d’un rapport qui condamnait ferment l’irrigation à outrance, siège dans cette instance, aux côtés d’un représentant des Chambres d’Agriculture ?

Est-ce la fonction d’une association de défense de l’environnement d’apporter sa caution à la pérennisation d’un modèle agricole productiviste mortifère ?

Ceci au moment même où FNE Midi-Pyrénées vient d’obtenir la condamnation pénale de la Compagnie d’aménagement des Coteaux de Gascogne (CACG), fer de lance de l’irrigation à outrance dans le Sud-Ouest depuis des décennies :

http://civicrm.fne.asso.fr/civicrm/…

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