Projet de construire 6 réacteurs EPR

Une plaisanterie alors qu’EDF est incapable d’en construire un seul !

L’industrie nucléaire mondiale n’en finit plus de se déliter (*), sa part dans la production d’électricité est passée de 17% en 2001 à 10% à ce jour, et cette chute libre va continuer au fil des nombreuses fermetures de centrales : la plupart des 400 réacteurs encore en service sur Terre sont très anciens et en fin de vie.
Mais, en France, le lobby de l’atome vit dans un déni total de cette réalité et croit pouvoir revivre un âge d’or (ou plutôt d’uranium) comme au siècle dernier, quand une soixantaine de réacteurs ont été construits en quelques années.
Or, à l’époque, l’argent coulait à flot, EDF était encore un service public puissant et avait (hélas) les compétences nécessaires pour un tel programme.
Aujourd’hui, la société anonyme EDF SA est en quasi faillite et, de plus, elle se montre incapable de construire un seul réacteur EPR : le chantier de Flamanville n’en finit plus de collectionner les malfaçons les plus graves, les retards et les surcoûts.
Ce réacteur devait être construit en 4 ans et demi pour un coût de 2,8 milliards (et non 3,3 comme écrit ici où là) or, au bout de 11 ans, il est loin d’être terminé et coûte déjà 4 fois plus, sachant que ce bilan catastrophique n’est en rien définitif.
Aussi, il est parfaitement dérisoire et ridicule de voir que de prétendus « experts » préconisent la construction par EDF de 6 EPR. Et encore, sans rire, ils évoquent là seulement « un premier lot ».

Non seulement EDF est bien incapable de construire des EPR, que ce soit en France ou en Grande-Bretagne (projet virtuel à Hinckley Point) mais la société n’est même pas en capacité de financer la rénovation des réacteurs actuels qui, inévitablement, vont devoir être fermés les uns après les autres dans les années à venir (en espérant que ce soit avant une catastrophe et non du fait d’une catastrophe comme au Japon en 2011).

Au final, sachant qu’il empêche le développement de toute alternative au nucléaire alors que ce dernier est amené à disparaitre, le lobby de l’atome condamne la France à l’impasse énergétique et au désastre financier. Et ce sont bien sûr les habitants les plus modestes qui vont être les principales victimes de cette folie…

(*) Faillite d’Areva et de Westinghouse ; désengagements d’entreprises en Allemagne, au Japon, aux USA ; annulation de programme nucléaire en Afrique du Sud, en Tchéquie, ralentissement net en Chine, etc
http://www.observatoire-du-nucleaire.org

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Jeudi 30 août 2018 – Communiqué BURESTOP 55 – www.burestop.eu

La France aux mains du lobby nucléaire et nouveaux déchets en perspective !
Stupéfiant, le pays imagine-t-il construire 6 nouveaux réacteurs EPR ?

 Absurde, insensé ou criminel ?

Un rapport commandé par Bercy et le Ministère de l’environnement inciterait le gouvernement actuel à poursuivre le tout-nucléaire en France. Les 6 nouveaux réacteurs EPR préconisés signeraient pourtant la fin de la transition énergétique timidement amorcée sous le quinquennat précédent.

Situation financière désastreuse pour EDF, faillite d’Areva, naufrage de l’EPR de Flamanville, risque de catastrophe majeure, impossible gestion des déchets atomiques, autant d’arguments qui logiquement devraient imposer la sortie du nucléaire au plus vite ! Effet d’annonce ou non, le gouvernement actuel s’enferre et ouvre toujours plus la porte au « vieux monde », dépassé, dangereux et inique.

Qui gouverne au juste ?

On ne peut imaginer un seul instant que les responsables politiques soient ignorants de l’impasse qu’engendre l’énergie nucléaire (coûts, danger et déchets). Le gouvernement actuel sait pertinemment où il va et qui il sert; les intérêts industriels passent avant le bien public et et la protection des populations.

Enfouir les déchets coûte que coûte, même si la poubelle souterraine Cigéo explose un jour

Cigéo sera bien une « poubelle » nucléaire souterraine alibi, imposée à marche forcée. Peu importe que le projet soit technologiquement reconnu à très haut risque ou encore infinançable. Il faudra y enfouir non seulement les pires produits jamais créés par l’homme, mais aussi nos responsabilités.

 Meuse et Haute-Marne : territoires sacrifiés sur l’autel d’intérêts privés

Notre territoire a été sacrifié en haut-lieu, à coups de mensonges et d’omissions gravissimes, sans avouer le doute scientifique majeur, en soudoyant les responsables politiques. Si le projet Cigéo se réalise, ce sera non pas pour résoudre le problème de gestion de l’aval du cycle nucléaire mais pour faire croire que la filière est viable et sa technologie exportable. Or nous savons tous déjà que la France a perdu sa place sur la scène nucléaire internationale. Alors, face à une opposition toujours plus confortée dans son argumentation, une seule réponse « politique » aujourd’hui : envoi de la force publique et répression majeure autour de Bure notamment.

Burestop 55 dénonce ces manipulations indignes d’une démocratie, qui privilégient le profit à court terme et condamnent tout avenir plus soutenable pour les générations à venir. Plus que jamais, la population doit se faire entendre, sur des croix de société aussi cruciaux !

Déchets nucléaires, surtout ne pas enfouir, arrêter d’en produire !

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Un rapport dicté par les lobbies préconise la construction de 6 EPR : un délire aussi dangereux qu’irréaliste

Selon Les Échos <https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/0302174553753-nucleaire-le-rapport-qui-genait-nicolas-hulot-2201014.php> , un rapport commandé par le Ministère de la Transition Écologique et Solidaire et le Ministère de l’Économie et des Finances préconiserait la construction rapide de 6 réacteurs nucléaires EPR. Le Réseau “Sortir du nucléaire » dénonce une fuite en avant aussi dangereuse qu’irréaliste et une nouvelle preuve de l’emprise du lobby nucléaire (civil et militaire) sur le gouvernement
 
Un rapport dicté par EDF ?

 Rédigé suite à une mission lancée par les deux ministères, ce rapport concernant « le maintien des capacités industrielles de la filière nucléaire en vue de potentielles nouvelles constructions de réacteurs » a été confié à Yannick d’Escatha, ancien administrateur général du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) et actuel conseiller du président d’EDF, et Laurent Billon, ex-délégué général à l’armement. Quelle que soit l’importance qui devrait lui être accordée, le statut des rapporteurs fournit une énième preuve de la complaisance, voire de la soumission du gouvernement au lobby nucléaire (civil et militaire). Quoi de plus simple que de laisser EDF dicter elle-même ses souhaits par la voix de son conseiller ? On comprend la gêne de Nicolas Hulot face au passage en force de ses services et à la perspective de cette énième couleuvre à avaler ! Ce rapport prônerait la construction de 6 réacteurs EPR dans la prochaine décennie, le premier chantier commençant en 2025 pour une mise en service en 2035. Comment accorder le moindre crédit à une telle proposition, au vu du fiasco de l’EPR de Flamanville, criblé de malfaçon, qui accumule les retards et a vu son coût quadrupler ? Comment EDF SA, qui est en quasi-faillite, qui peine à financer la gestion de ses déchets et le démantèlement de ses installations, et qui doit être portée à bout de bras par l’État, peut-elle sérieusement envisager ces projets de construction ?

Un mépris écrasant pour la transition énergétique et pour les citoyens

 Ce rapport propose donc de persister dans une fuite en avant aussi stupide que dangereuse, imposée par une industrie dépassée, incapable de penser sa fin et d’imaginer une reconversion vers le 100% renouvelable. Mais même si la mise en œuvre de ses recommandations n’était que partielle, elle signerait l’arrêt de mort de la transition énergétique, détournant des sommes colossales des alternatives énergétiques et imposant la perpétuation du risque nucléaire. Comme nous l’avons rappelé dans une tribune commune <https://www.francetvinfo.fr/politique/nicolas-hulot/tribune-la-demission-de-nicolas-hulot-est-une-invitation-a-changer-de-cap-10-associations-ecologistes-lancent-un-appel-a-emmanuel-macron_2916395.html> , à l’heure où un changement de cap s’impose, prétendre lutter contre le changement climatique et « en même temps » construire des EPR relève de la supercherie. Ce rapport s’annonce de bien mauvais augure quant au contenu de la programmation pluriannuelle de l’énergie, qui doit être publiée prochainement. Sa commande témoigne par ailleurs d’un mépris écrasant pour les aspirations des Français, alors que le panel de citoyens consultés dans le cadre du débat public sur la PPE avait massivement rejeté la construction de nouveaux réacteurs. Il témoigne également d’un mépris de la loi de transition énergétique, qui n’en déplaise à EDF, s’applique toujours et impose la réduction de la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50% d’ici 2025.

Le poids du lobby de la bombe ?

 Il est révélateur que ce rapport, qui comporte un volet « civil » et un volet « militaire », ait été confié à un ancien délégué général à l’armement. Derrière le projet de construction de nouvelles centrales, il ne s’agit pas seulement d’une tentative désespérée de maintenir les compétences d’une industrie périmée, mais aussi de pérenniser une filière militaire qui, sans l’atome civil, ne pourrait plus subsister. Rappelons que les abonnés qui achètent de l’électricité d’origine nucléaire contribuent, sans le savoir, au maintien de la dissuasion nucléaire française et au risque de prolifération atomique. Les salariés d’EDF aussi sont pris en otage par ce système.  Il faut mettre fin à ces manœuvres de politiciens qui, de concert avec les lobbies, sacrifient l’avenir du pays à une industrie du passé ! Le Réseau “Sortir du nucléaire“, qui représente des dizaines de milliers de citoyens, appelle à une mobilisation sans appel contre le lobby nucléaire civil et militaire. Un changement de cap énergétique est désormais impératif et vital ; il est urgent de faire front à la volonté du gouvernement de passer outre.
Retrouvez ce communiqué sur le site :

http://www.sortirdunucleaire.org/Un-rapport-dicte-par-les