Macron familier des organisateurs de l’évasion fiscale

Le lien entre MACron et la haute finance

Une petite vidéo pour commencer :

https://www.facebook.com/watch/?v=2304412356543895

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On savait depuis longtemps que la Haute Finance gouvernait en sous-main. Avec l’avènement d’ E. Macron, on sait désormais que celle-ci tient la République Française entre ses mains.

Macron a été banquier.

Pas n’importe quel banquier, banquier d’affaires.

Pas dans n’importe quelle banque, au sein de la banque Rotschild & Co, fleuron parmi les fleurons des banques d’affaires. (Il aurait pu tout aussi bien agir dans une autre banque, mais il a fait le choix de Rothschild & Co).

Pas à n’importe quelle fonction, à celle d’associé gérant.

Le titre parle de lui-même ! Les deals (transactions) qu’il a traités (le plus gros étant, en avril 2012, la cession pour 12 milliards de dollars de la division laits infantiles du groupe pharmaceutique  américain Pfizer au  groupe suisse Nestlé) ont concerné des entreprises dont les commissaires aux comptes et conseillers de toute nature (fiscalité et autres conseils) comptaient parmi les plus grands cabinets d’audit et de conseil au monde.

Ce que l’on appelle les audits d’acquisition consistant à éplucher les comptes ainsi que toutes les données extracomptables de la société à acquérir  sont effectués dans leur quasi-totalité par ces grands cabinets.  Dans toute transaction importante, le volet fiscal tient une place majeure, encore plus quand la transaction s’effectue entre une société US et une société suisse. En la matière, les industriels de l’évasion fiscale que sont ces grands cabinets sont toujours aux premières loges.

Ainsi, la société Nestlé était auditée par KPMG. La société Pfizer, quant à elle, a été auditée par KPMG après l’avoir été par PwC depuis 1987.

Enfin, en tant qu’associé gérant de la banque d’affaires Rotschild & Co, Emmanuel Macron a nécessairement eu à connaître le commissaire aux comptes de la banque qui n’était autre que KPMG. Encore !!

Dans sa fonction, il était aussi acteur au sein d’une organisation qui détient des filiales (gestion d’actifs et conseils financiers) dans des paradis fiscaux où les industriels de l’évasion fiscale sont systématiquement implantés : des paradis fiscaux  européens comme le Luxembourg (29 sociétés), la Belgique, la Suisse (19),  mais aussi d’autres plus « exotiques »  comme Monaco (5), les Bermudes (1),  les îles anglo-normandes à Guernesey (18), à Jersey (8) ,  les Iles vierges britanniques (2), les Iles Caïmans (2) , Curaçao (3),  Hong Kong (6),  Singapour (4). Quant aux Usa, 18 filiales y sont détenues, presque toutes immatriculées au Delaware, paradis fiscal bien connu; il fréquentait les membres du conseil de surveillance de la banque dont certains étaient aussi administrateurs de sociétés situées dans tous ces paradis fiscaux, mais aussi dans d’autres comme Panama et Macao.

Avant d’entrer dans le monde politique, Emmanuel Macron a donc été un acteur important de ces milieux d’affaires et de leurs conseillers, les grands cabinets d’audit organisateurs de l’évasion fiscale qui considèrent l’impôt comme une charge devant être réduite au maximum (au même titre que n’importe quelle autre charge), si possible même à zéro. Une telle « philosophie » a évidemment pour conséquence de réduire considérablement le financement des services collectifs, de tout ce qui constitue le « bien commun » et permet à un peuple de faire, ou non, société.

 

Installé au pouvoir, il perpétue ce qu’il faisait comme banquier d’affaires et fait passer par son gouvernement des dizaines de millions d’euros de commandes de conseils divers et variés aux industriels de l’évasion fiscale. Prétendre, comme il le fait, combattre l’évasion fiscale qu’il persiste toujours à dénommer optimisation fiscale (mais l’optimisation fiscale, c’est de l’évasion fiscale !) relève du cynisme le plus absolu l Chez lui, ne serait-ce pas un mode de fonctionnement ?  N’a-t-il pas commis un livre dont le titre était « Révolution » pour lancer sa campagne présidentielle 2017 ? Il voulait vraisemblablement parler de révolution néolibérale. N’a-t-il pas aussi déclaré aux médias américains que son métier de banquier d’affaires était un « métier de prostitué » (fin de citation) puisque consistant d’abord à séduire.

 

Au pouvoir, il supprime l’impôt sur la fortune (sur biens mobiliers) et prend d’autres mesures favorables à la finance (flat tax, par exemple). Face à la levée de boucliers qui s’ensuit, il affirme qu’il faudra en évaluer les effets en 2020 ou 2021. Mais il n’est pas nécessaire d’évaluer quoi que ce soit : il connaît parfaitement l’absence totale d’effets positifs générés par ces mesures. Il suffit de tourner la tête vers la Belgique, paradis fiscal où l’impôt sur la fortune n’existe pas, où les plus-values sur cession d’actions ne sont pas taxées et où l’évasion fiscale est encore proportionnellement plus importante qu’en France (30,4 milliards d’euros par an pour 11 millions d’habitants).

Non, la théorie du ruissellement ne fonctionne pas, pas plus d’ailleurs que celle des premiers de cordée. Les plus grandes fortunes belges détiennent des trésors dans les paradis fiscaux. Les premiers de cordée français feront la même chose que les premiers de cordée belges : ils iront au paradis ! Et il y a paradis et paradis. Ils choisiront en fonction des spécialités de ceux-ci.

 

Au pouvoir, il reçoit à Versailles tous les grands patrons de ce monde dont celui de Google. En 2012, son patron de l’époque, Eric Schmidt, répondant à une question sur l’évasion fiscale, déclarait : « L’évasion fiscale, c’est le capitalisme ! ».

 

Pour arriver au pouvoir, il a eu recours à l’oligarchie financière qui a financé sa campagne : 913 personnes seulement en ont financé près de la moitié (6,3 millions d’euros de dons). La géographie de ces dons est saisissante : la région parisienne est certes la principale donatrice (56% du total), mais c’est Londres et le Royaume Uni (paradis fiscal par excellence, puissance financière emblématique) qui se montrent les plus macronistes après Paris ! (plus que l’ensemble des dix plus grandes villes françaises de province). Les dons en provenance de Suisse sont de 22% supérieurs à ceux de Marseille, deuxième ville de France. Quant au Liban, il contribue plus que Bordeaux et Lille réunis.

 

Un livre ayant pour titre « Le code Jupiter » et pour sous-titre « Philosophie de la ruse et de la démesure » signé sous le pseudonyme de Démosthène (l’auteur s’est depuis découvert, il s’agit du philosophe Dany-Robert Dufour) est sorti récemment, en novembre 2018. Malgré sa qualité, les médias n’en ont que très peu parlé. Et pourtant, la philosophie qui inspire toute sa politique y est parfaitement analysée et permet de n’être étonné d’aucun de ses choix politiques, pas même de sa politique fiscale dont l’évasion (fiscale) fait partie intégrante.

Son premier Ministre, Édouard Philippe, déclarait à propos de l’éclatement de la crise des Gilets Jaunes : « Aucune taxe ne mérite de mettre en danger l’unité de la nation ».

Ne faudrait-il pas lui rétorquer : « L’évasion fiscale met en danger l’unité de la France, de la Belgique, et l’entente entre les peuples de l’Union Européenne. Et ses citoyens ne méritent pas les souffrances sociales qui en découlent ».  

https://pour.press/emmanuel-macron-la-main-invisible-de-la-haute-finance/