Électrification des sols

Oh, la vache !

Le sous-sol est électrifié : c’est ce que nous apprennent les animaux d’élevage, lesquels sont à la fois victimes, preuves et lanceurs d’alerte.

Des vaches tombent malades à la suite de l’implantation d’un transformateur Enedis ; des porcs commencent à s’entre-tuer après la mise en service d’éoliennes ; un élevage retrouve la santé après le changement du câble d’alimentation de la pompe à eau du forage … ces évènements sont étudiés par les quinze géobiologues du réseau Prosantel, qui intervient principalement dans les élevages. Sollicités par plus de dix mille élevages en dix ans, ils font ce constat : quand le vétérinaire est impuissant à soulager la souffrance des animaux qui lui sont confiés, les technologies et l’électricité sont quasi systématiquement en cause. Focus sur les mécanismes, qui vont du plus physique au plus subtil. Avis aux esprits cartésiens : c’est parfois déconcertant !

Chasse aux courants parasites

L’exploration du géobiologue, expert en électricité parasite, commence en général par les nuisances générées par la ferme : souvent les éléments électriques se sont rajoutés au fil du temps et l’installation est vétuste. Ainsi des fils mal serrés au tableau, des câbles abîmés par les rongeurs ou l’humidité produisent des courants de fuite trop faibles pour faire disjoncter l’installation. Il s’en suit un retour à la terre de micro-courants que les animaux, en contact direct avec le sol, peuvent sentir. Autre souci majeur : les structures métalliques. Ferraillages des bétons, charpentes, auges doivent être mises à la terre, en continuité, sinon c’est l’animal qui va fermer la boucle ou se prendre des châtaignes ! Si une vache lape comme un chat, le potentiel électrique de l’eau est immédiatement mesuré : « un animal qui boit dans son auge métallique, c’est un peu comme si nous buvions directement à la cafetière électrique », explique Luc Leroy, géobiologue de Prosantel. Les éléments métalliques sont en effet souvent le siège de tensions électriques produites, par couplage, par les champs électriques ou magnétiques environnants issus par exemple des fils électriques, de lignes à haute et moyenne tension, ou de moteurs. Les géobiologues constatent également que dans deux fermes sur trois, le retour à la terre des courants de fuite est assuré par la structure métallique et non par la prise de terre ! Le courant choisit en effet toujours la facilité, et la faible résistance des masses métalliques en contact avec le sol est bien inférieure à celle de la prise de terre électrique du bâtiment. Tout cela n’explique cependant qu’une partie des catastrophes qui affligent les troupeaux.

Sous-sol mal informé

Pour les géobiologues, les pollutions technologiques entrent en résonance avec des anomalies du sous-sol et génèrent des nuisances énergétiques ou informationnelles jusqu’à plusieurs kilomètres de la source. Ainsi, parsemé de fissures géologiques, de courants d’eau souterrains, quadrillé de réseaux telluriques, résultantes vibratoires des métaux du noyau de la terre, le sous-sol vit. Les fissures géologiques et passages d’eau sont le siège d’échanges d’énergie entre la terre et l’atmosphère à même d’affecter l’ambiance d’un lieu, notamment en déformant les réseaux telluriques : les géobiologues parlent de lieux géopathogènes. Il s’agit d’endroits fragiles.

Pour Luc Leroy, « implanter une antenne sur une faille, c’est un peu comme pincer le nerf sciatique ; la douleur est véhiculée tout au long du nerf ». Concrètement, le système électrique de l’antenne produit des courants artificiels dans le sol, via les prises de terre et les câbles enterrés. Il suffit que le pylône soit posé à l’aplomb d’une zone pathogène, qu’à quelques kilomètres une salle de traite soit implantée sur la même fissure géologique, et la pollution de l’antenne s’y ressent ! De même, les géobiologues constatent qu’une mise à la terre électrique d’Enedis mal placée suffit à polluer un élevage. En fait, fissures et passages d’eau souterrain sont des autoroutes aux nuisances technologiques et l’accroissement exponentiel du nombre de structures électriques amplifie la probabilité de perturbation, encore plus dans des territoires granitiques ou schisteux, très fissurés et réactifs. « Existe-t-il encore des passages d’eau non pollués par des technologies ? » s’interroge L. Leroy.

Autre exemple étonnant relaté par le géobiologue : la réparation d’une fuite de courant de 2 milliampères (quasiment rien), dans la pompe à eau du voisin, à cinq cents mètres, a eu un effet bénéfique sur les animaux. Un cours d’eau souterrain relie en effet le forage et la ferme. Constat encore plus objectif, après la réparation, la radio du tracteur du fermier a cessé de grésiller à l’aplomb du passage d’eau. L. Leroy se questionne :  « les nuisances générées par des micro-courants seraient-elles d’autant plus fortes que ceux-ci sont extrêmement faibles ? C’est une hypothèse. » Pour Enedis, les micro-courants sont trop faibles pour perturber les animaux. Les géobiologues, munis de leur baguette ou de leur pendule, constatent de leur côté qu’un cours d’eau souterrain qui perturbe énergétiquement la surface sur un mètre de large va, s’il est électrifié artificiellement, générer une nuisance accrue sur dix à vingt mètres, selon eux sous l’effet secondaire du champ informationnel ou de torsion créé. « C’est l’élevage qui nous le prouve, et je pense que c’est l’élevage qui va nous obliger à prendre en compte cet aspect », conclut L Leroy.

De manière générale, les courants de fuite des maisons ; des bâtiments professionnels, des dispositifs électrique ou des pylônes en tout genre, une fois déversés dans le sol, cherchent toujours à revenir au réseau Enedis. Le sous-sol est ainsi en permanence traversé par des courants vagabonds en quête de leur origine. « L’humain n’a jamais pris en compte que ces micro-courants font de gros dégâts en chemin. On traite les eaux usés, mais l’électricité, on ne fait que l’évacuer », alertent les géobiologues.

Techno-menhirs

Outre la production de courants vagabonds, les antennes relais et éoliennes peuvent polluer, en souterrain, de manière encore plus inattendue et subtile. Il arrive que ces vaches laitières produisent soudainement moins de lait lorsqu’une antenne relais est érigée à quelques kilomètres, et ce avant même sa mise en service ! Les géobiologues appellent ce phénomène « effet pylône ».

Explications : les mâts des antennes relais ou des éoliennes peuvent être comparés à des gigantesques menhirs modernes placés n’importe comment. Une éolienne, ce sont 2000 tonnes de masse sur un espace de 25 mètre de diamètre. A l’échelle d’une commune, un pylône placé sur un site géopathogène agit comme un pouce en pression permanente sur un muscle ou un nerf. De plus, muni d’une aiguille paratonnerre, il modifie les échanges électriques naturels, énergétiques et vibratoire sur de grands territoires. Une fois le dispositif en service, la nuisance est considérablement amplifiée en raison des informations électriques et/ou en hyperfréquences, voire en infrasons, véhiculées par le sol. Cela sans compter les pollutions aériennes. Selon Yves Daniel, député de Loire-Atlantique très impliqué sur le sujet de la pollution électromagnétiques dans les élevages, deux cents des mille cinq cents des parcs éoliens auraient aujourd’hui un impact avérée.

Existe-t-il des remèdes ? Le géobiologue agit sur les plans physique, énergétique et, plus subtil encore, informationnel. A la fois expert en pollution électromagnétique et radiesthésiste, ce sorcier moderne est à même de prendre en considération l’effet cocktail « technologies/anomalies géobiologiques » qui engendre une pollution sur les trois plans.

Alors que les défauts électriques des fermes peuvent être résolus, qu’Enedis accepte parfois de transférer un transformateur ou une terre de neutre vers un lieu non géopathogène, un mât éolien ou de téléphonie mobile n’est jamais déplacé. Les géobiologues n’ont d’autres solutions que de travailler sur les plans énergétique et informationnel pour minimiser l’effet des nuisances.

Supprimer l’information

Les géobiologues utilisent toutes sortes de dispositifs pour modifier l’énergie d’un lieu ou l’information d’une technologie en rapport avec le sol : des masses (type menhirs), des fils de cuivre tirés dans le sol, des objets que l’on aura chargés de plantes, de silice et d’informations mentales, de l’acupuncture, etc. Chacun a ses techniques.

Une autre pratique répandue consiste à remplacer les bétons ferraillés par des bétons informés, chargés d’adjuvants et dynamisés, sur le principe, de l’homéopathie. Ce béton, au départ bricolé par les biogéologues et désormais produit par une société suisse, devient beaucoup plus respirant sur le plan énergétique.

Les méthodes de ces médecins alternatifs de la terre ne sont ni cartésiennes ni scientifiques, mais elles fonctionnent. Un exemple parmi d’autres et celui de vaches redevenues fécondes après une séance d’acupuncture terrestre au pied de l’antenne relais à proximité de l’élevage. Les géobiologues avancent soixante dix pour cent de bons résultats.

Cependant, ces dispositifs, en résonance avec la situation du moment, sont généralement instables si d’autres antennes sont ajoutées au site radioélectrique ou qu’une nouvelle technologie est installée dans la ferme… Ça ne fonctionne plus. Aussi les géobiologues peuvent-ils être amenés à intervenir régulièrement, d’autant plus que les dispositifs informationnels « se chargent », mais parfois tiennent dix ans, sans que l’on sache pourquoi ! Enfin, la nuisance technologique peut s’avérer si forte que rien n’y fait, à l’image de l’homéopathie impuissante sur un fois malade gorgé quotidiennement d’alcool.   « Sur les deux élevages très impactés par le parc éolien de Nozay, en Loire-Atlantique, au début, les interventions des géobiologues ont bien marché pendant six mois, un an. Puis l’état des animaux a replongé, et plus nous intervenions, plus cela replongeait vite. Quand c’est ainsi, c’est qu’il y a un gros souci technique. La seule solution aurait été d’arrêter le parc et allumer étape par étape chaque éolienne pour voir ce qui perturbe », témoigne L. Leroy qui intervient sur ce parc depuis huit ans.

Trop c’est trop

JM Devimeux, géobiologue du réseau Prosantel et membre de la Confédération Nationale de Géobologie (CNG), est récemment intervenu sur un élevage de vaches allaitantes à Bossis-les-Romigny dans les Ardennes : des veaux de l’éleveur mouraient, ses vaches avaient des problèmes de reproduction, et lui-même souffrait de palpitations depuis la mise en service d’éoliennes à proximité. L’élevage est en outre cerné à un kilomètre par une ligne à haute tension et un transformateur Enedis, et à trois kilomètres par une antenne relais. Un an après un travail énergétique et informationnel sur ces trois dispositifs, les vaches vont mieux, la mortalité des veaux a diminué, il n’est plus question de tachycardie et l’économie de frais de vétérinaire est de 9 000 euros ! Le géobiologue n’avait pourtant pas encore travaillé sur les éoliennes. « L’éolienne a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase », indique JM Devimeux. Il en est de même avec les équipement technologiques des élevages, dont les « améliorations » se font étape par étape, au point qu’on ne sait pas laquelle génère la nuisance. Les panneaux photovoltaïques ? Parfois ça passe, parfois c’est trop. « c’est toujours une question de sensibilité du terrain », constate le géobiologue. Une clôture électrique dans les bâtiments, elle, est à la source de perturbations importantes en raison du poste de clôture qui émet 20 000 volts près des animaux et des ferrailles. Si elle est en outre gérée à distance via le smartphone, la clôture connectée émet des ondes Wifi dans tout l’élevage, avec un répétiteur dans toutes les parcelles ! « On en rajoute trop » conclut JM Devimeux.

Prévenir plutôt que guérir

L’idéal est d’agir en amont : les éleveurs font de plus en plus appel à un géobiologue avant l’installation d’un bâtiment ou d’une nouvelle technologie. Le projet est alors minutieusement étudié en fonction du sous-sol, des paramètres électrique et du rayonnement en hyperfréquences.

Les opérateurs éoliens et de téléphonie peuvent aussi accepter, à la demande du maire, lui-même sollicité par les éleveurs, la réalisation d’une étude géobiologique. Par exemple, en juin 2021, les conclusions d’une étude de JM Devimeux sur un projet d’antenne relis dans l’Orne portent sur le positionnement du pylône de tous les dispositifs électriques associés sur une zone géologiquement neutre, la direction des faisceaux à ne pas pointer en aucun cas vers une zone d’habitation ou d’élevage, l’isolation des différentes gaines aux alentours du pylône pour éviter les courants vagabonds, l’utilisation de bétons informés et dynamisés pour les dalles, voire l’adaptation de la dimension du socle en accord avec l’art du trait ou tracé régulateur, comme dans les églises ! Enfin, un prédiagnostic et un suivi géobiologiques des fermes et des habitations à moins de 2 km de l’antenne sont préconisés. « Les opérateurs sont frileux, mais quand ils acceptent la réalisation d’une étude, ils en suivent au moins certaines préconisations pour éviter les problèmes avec la population », témoignent les géobiologues de Prosantel. Cette collaboration avec les collaborateurs pour minimiser l’impact des pylônes ne les empêchent cependant pas de lancer un avertissement : « A trop en ajouter, on ne sait pas comment la terre va réagir ».

Quelle reconnaissance ?

Considérés comme des charlatans il y a trente ans, les géobiologues sont de plus en plus reconnus, dans le domaine agricole principalement. Une chambre d’agriculture, des contrôleurs laitiers et de installateurs de robots de traite salarient même plusieurs techniciens biosensibles, dont la profession n’est par ailleurs pas reconnue pas l’État.

De nombreux maires de communes rurales se mobilisent, comme le maire de Conquereuil en Loire-Atlantique, pour qui l’installation d’un pylône, de panneaux photovoltaïques et même d’un bâtiment public est désormais conditionnée à l’avis d’un géobiologue. Quelques députés contribuent quant à eux à porter le sujet dur l’impact des ondes électromagnétiques sur les animaux d’élevage auprès des pouvoirs publics, comme ce fut le cas en février 2021 avec le rapport du député Philippe Bolo, discuté en comité paritaire de l’assemblée nationale et du sénat. Un géobiologue y a participé. A suivre …

A contrario, les sources de colère et de déception sont nombreuses. Le Groupe Permanent pour la Sécurité Électrique en milieu agricole (GPSE), créé en 1999 par le ministère de l’agriculture sous l’impulsion de l’association nationale animaux sous tension afin d’aider les éleveurs, est devenu en 2014, par un tour de passe-passe, une association privée financée par les opérateurs électriques potentiellement responsables des troubles ! Autre sujet d’indignation récent : en décembre 2021, l’ANSES a jugé « hautement improbable » le lien entre le parc éolien emblématique de Nozay et les troubles dans les élevages. De manière générale, la faute est souvent reportée sur l’éleveur, même s’il est manifestement victime d’une antenne relais, d’éoliennes, d’une ligne à haute tension ou de simples installations d’Enedis. « Les normes sont respectées » s’entendre souvent répondre les éleveurs. Résultat : les actions en justice se multiplient.

Et les humains ?

Les animaux sont-ils plus sensibles que l’homme ? Oui et non … L’homme a une résistance corporelle évaluée entre 1 000 et 2 000 Ohms, la vache laitière ne tolère que trois fois moins d’électricité, mais la poule beaucoup plus. La différence entre les vaches et nous résiderait surtout dans le mode de vie, principalement lié à l’absence de semelles isolantes des bêtes et à leur confinement en hiver. Si elles sont parquées dans un lieu pathogène … les dégâts sont prévisibles.

Cependant, selon L. Leroy, nous serions aussi sensibles que l’animal sans nous en rendre compte. Quand une personne dort mal ou fait un burn-out, la technologie, le sous-sol ou leur effet cocktail sont rarement mis en cause.

Des éleveurs témoignent ainsi des symptômes d’intolérance aux ondes électromagnétiques, mis en évidence lors des formations de géobiologie. Plus d’une personne troque le radio-réveil pour un réveil à pile, et est sensibilisée à l’importance de l’emplacement du lit sur un site dénué de nuisances informationnelles.

Christophe et Sylvie Bignon sont pour leur part devenus électrosensibles à la suite de l’implantation d’un parc éolien à 1,7 km de leur exploitation dans la commune de Conquereuil. Alertés par la baisse de la qualité du lait de leurs vaches, ils ont fini, après dix huit mois de maux de tête insupportables, d’une interruption de croissance de leur fils et de tentatives infructueuses pour soigne les bêtes, par faire appel à trois géobiologues. Après désinformation de la nuisance technologique véhiculée par une faille qui relie deux éoliennes à la salle de traite et la maison, tout est rentré dans l’ordre… mais l’hypersensibilité du couple est installée et s’étend désormais au Wifi, aux câbles enterrés et aux panneaux photovoltaïques. Selon eux, des riverains du parc sont malades mais n’établissent pas le lien.

En définitive, les géobiologues, grâce à leur double approche technique et sensible, mettent en évidence les effets de l’électrification croissante du sous-sol. Si les animaux d’élevage les objectivent, nous sommes tous concernés. Quand les défenseurs de l’environnement prendront-ils en compte les pollutions technologiques sous toutes leurs formes ? Faut-il attendre que les vaches aient des ailes ?

Un document de la revue Nexus -de mars-avril 2022

Pour en savoir beaucoup plus :

Electrification des sols