Projet d’usine à pellets à Anor

JEFERCO, l’entreprise à l’origine du projet inutile, nuisible et imposé, n’est pas content d’une décision de justice qui lui a été défavorable.

C’est pourquoi elle veut continuer la procédure judiciaire … au contraire du Préfet du Nord. Bien sûr, cela va coûter à Anor-Environnement, l’association qui a expliqué pourquoi il fallait s’opposer à ce projet très dangereux notamment pour le climat.

Dans l’affaire qui oppose l’association Anor Environnement à la société Jeferco et au préfet du Nord, le Tribunal Administratif de Lille a décidé, le 28 février 2017 d’annuler l’arrêté préfectoral d’exploitation autorisant Jeferco à exploiter une usine de fabrication de granulés de bois (pellets) et une centrale biomasse pour manque de capacité technique et financière. Le préfet du Nord ne fait pas appel de cette décision.
En revanche, la société Jeferco a saisi la cour administrative d’appel de Douai, en déposant un mémoire constitutif d’appel le 17 mars 2017 afin de contester la décision du Tribunal Administratif de Lille.
La cour administrative d’appel de Douai a décidé d’accélérer la procédure : Anor Environnement a 15 jours pour transmettre une réplique (une réponse). L’instruction sera clause le 15 mai et l’audience publique aura lieu début juin.

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La plupart des projets énergétiques liés au bois constituent une «catastrophe» pour le changement climatique

L’utilisation de granulés de bois pour fabriquer de l’électricité à faible teneur en carbone est une politique erronée qui accélère le changement climatique.

C’est ce que conclut une nouvelle étude : le bois n’est pas neutre en carbone et les émissions de granules sont plus élevées que le charbon. Les subventions pour la biomasse devraient être immédiatement révisées, dit l’auteur. Mais l’industrie a rejeté le rapport en disant que l’énergie du bois réduit considérablement le carbone par rapport aux combustibles fossiles.

Rôle critique

Alors qu’une grande partie de la discussion a porté sur l’énergie éolienne et solaire, la plus grande source d’énergie verte en Europe est la biomasse. Elle fournit environ 65% de l’énergie renouvelable – principalement de l’électricité – produite par la combustion de pellets. Les gouvernements de l’UE, ayant pour obligation de respecter des objectifs stricts de réduction du carbone, ont encouragé les producteurs d’électricité à utiliser davantage cette forme d’énergie en fournissant des subventions. Cependant, cette nouvelle étude de Chatham House (le Royal Institute of International Affairs) suggère que cette politique n’est pas viable quand il s’agit de réduire le CO2. La réglementation actuelle ne prend pas en compte les émissions venant de la combustion du bois, selon l’auteur, car elle suppose qu’il y a un équilibre de fait par la plantation de nouveaux arbres.

Duncan Brack, l’analyste indépendant de la politique environnementale qui a écrit le rapport, dit que cette supposition n’est pas crédible. « Cela n’a pas de sens », a déclaré M. Brack, qui était ancien conseiller spécial au ministère de l’Énergie et du Changement Climatique. «Le fait que les forêts ont grandis au cours des 20 ou 100 dernières années signifie qu’elles stockent de grandes quantités de carbone, vous ne pouvez pas prétendre qu’il n’y a pas d’impact sur l’atmosphère si vous les coupez et les brûlez». «Vous pouvez les transformer dans des produits en bois ou dans des meubles ou vous pouvez les brûler, mais l’impact sur le climat est très différent». M. Brack dit que l’hypothèse de la neutralité du carbone omet des questions cruciales, y compris le fait que les jeunes arbres plantés en tant que remplacements absorbent et stockent moins de carbone que ceux qui ont été brûlés. Un autre problème majeur réside dans le fait que, selon les règles du climat de l’ONU, les émissions provenant des arbres ne sont comptées qu’au moment de leur abattage.

Cependant, les États-Unis, le Canada et la Russie n’utilisent pas cette méthode de comptabilité. Ainsi, si des granulés de bois importés de ces pays vers l’UE ne comptent pas les émissions de la combustion, l’empreinte carbone disparaît. Brûler du bois de pellets peut libérer plus de carbone que les énergies fossiles comme le charbon (par unité d’énergie) sur l’ensemble de leur cycle de vie, soutient l’auteur. Souvent, les produits doivent parcourir de longues distances, augmentant les émissions associées à leur production et à leur transport.

Au sein de l’UE, le Royaume-Uni est le plus grand importateur de granulés de bois pour la production de chaleur et d’électricité, avec environ 7,5 millions de tonnes expédiés des États-Unis et du Canada en 2015-16. La plupart de ces importations proviennent du sud-est des États-Unis, où le commerce est de plus en plus préoccupant. «Ce rapport confirme une fois de plus que la coupe des arbres et leur combustion comme granulés de bois dans les centrales électriques est une catastrophe pour la politique climatique, pas une solution», a déclaré David Carr, avocat général du Southern Environmental Law Center aux États-Unis. « Les forêts de notre région, le sud-est des États-Unis, sont clairement coupées pour fournir des granulés de bois pour les centrales électriques du Royaume-Uni. Le processus prend le carbone stocké dans l’arbre et le met directement dans l’atmosphère via la cheminée, alors qu’il est terriblement nécessaire de réduire les émissions de carbone ».

En Europe, l’incitation à l’utilisation de granulé de bois est également une incitation pour l’industrie forestière de planter davantage et de récolter encore plus d’arbres. Les écologistes s’inquiètent du fait que le système crée un cycle avec un rythme insoutenable. « Si vous continuez à augmenter l’abattage des arbres sur un laps de temps vous ne pourrez jamais compenser les émissions de carbone, vous ne pourrez jamais rattraper ce décalage », a déclaré Linde Zuidema de Fern. « Ils se tirent une balle dans le pied, ils ne tiennent pas compte du fait que l’abattage accru des arbres aura un impact sur leur rôle dans l’absorption du carbone ».

L’industrie de la biomasse a cependant critiqué le rapport en disant qu’il est faux de dire qu’il faut des décennies pour qu’une forêt récupère du carbone. « La biomasse permet une réduction massive des émissions de carbone par rapport aux combustibles fossiles. Ce principe est au cœur de l’industrie », a déclaré Docteur Nina Skorupska de l’Association des énergies renouvelables. «L’ensemble de la chaîne d’approvisionnement est contrôlé en détail afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 60% par rapport aux combustibles fossiles, bien que la réalité soit souvent plus proche de 80%». «En plus, il existe un nombre important d’études universitaires qui veillent à ce que cette industrie fasse ce qu’elle dit. La biomasse réduit le carbone, soutient les forêts et fournit des énergies renouvelables fiables à moindre coût. »

Le BECCS est-il mauvais ?

En plus de la préoccupation selon laquelle la biomasse est une mauvaise approche de l’énergie renouvelable, la nouvelle étude met également en évidence des préoccupations au sujet de l’utilisation de BECCS – la «bio-énergie avec capture et stockage du carbone». Les scientifiques, y compris le IPCC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’ évolution du climat), ont suggéré que ce système pourrait être utilisé pour aspirer le carbone de l’atmosphère et empêcher la planète de se réchauffer. « C’est vraiment inquiétant », a déclaré Duncan Brack. Le nombre de scénarios que le IPCC a examinés qui reposent sur la BECCS pour des objectifs ambitieux en matière de changement climatique, c’est fou, je ne suis pas le seul à le dire.»

On s’inquiète de plus en plus de l’utilisation continue de pellets et de copeaux de bois pour l’énergie électrique. L’UE a proposé un nouveau système pour la biomasse en vertu de sa directive révisée sur les énergies renouvelables. Duncan Brack dit que c’est une bonne occasion de passer en revue les méthodes actuelles de subventions pour l’utilisation de l’énergie du bois à travers l’Europe. L’utilisation des déchets des scieries devrait être encouragée – mais la combustion des granulés devrait être réduite.

«La façon la plus simple est de limiter le soutien à ces types de biomasse qui représentent réellement des économies de carbone, principalement les déchets de scierie et les déchets de bois», a déclaré Duncan Brack. «Je préférerais voir le soutien à l’industrie forestière, pas à l’énergie forestière.»

pour en savoir plus : anorenvironnement.wordpress.com/

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Les décideurs locaux continuent à promouvoir l’artificialisation des sols

  Un article de Reporterre -en date du 17 mars 2017 que l’on retrouve aussi sur anorenvironnement.wordpress.com

reporterre.net/Les-decideurs-locaux-continuent-a-promouvoir-l-artificialisation-des-sols

Commentaire : le tout nouveau Plan Local d’Urbanisme (PLU) d’Anor, comme la plupart des villes et villages de notre pays, est bien concerné par cet article puisque des terres agricoles y sont réservées pour la construction de lotissements, d’une usine de pellets ou encore de 900 mètres d’une voie ferrée privée.