Des nouvelles de BURE

 

samedi 20 mai : 300 000 pas vers Saint Dizier

6 juin : Procès suite à une arrestation pendant la manif du 18 février – à Bar-le-Duc

17-23 juillet : camp d’été anti-nucléaire en Allemagne

11-13 août : Festival Les Bure’lesques non loin de Bure

15 août : Journée de mobilisation à Bure

Les Bure’lesques ; du 11 au 13 août

Informatif, festif et inventif, le festival est ouvert à tout le monde et se veut un grand moment d’échange de connaissances et de savoirs, de musiques et de spectacles, de pratiques militantes et de solidarités. Il se passera tout près de Bure.

Ce festival est porté par un collectif d’individus, d’associations et le Réseau Sortir du nucléaire pour proposer un moment privilégié pour la rencontre et la mobilisation autour de Bure.

Dans la foulée : journée de mobilisation à Bure ; mardi 15 août

En 2016, à la même époque, des centaines de personnes ont mis le mur de l’Andra à terre, pour libérer le Bois Lejuc, lieu stratégique pour implanter la mégapoubelle nucléaire Cigéo. En 2017, réaffirmons haut et fort notre opposition à ce projet fou et dangereux et à l’annexion d’un territoire vivant.

Réservez dès à présent ces dates, et nous invitons celles et ceux qui ont envie de nous donner un petit ou un grand coup de main à faire signe !

Pendant ce temps là dans le Bois

Dans la forêt occupée de Mandres-en-Barrois les temps ne sont plus si froids, les habitant.e.s redoublent d’énergie avec le printemps et les paysages refleuris. De la Vigie Sud au Grand Chêne, de la Communale à la Barricade Nord, d’inombrables structures surgissent du sol tels des champignons (non irradiés). Elles ont toutes l’utilité du four à pain à la Plateforme d’Eté. Il y a de multiples possibilités. Alors si toi aussi tu veux y participer, n’hésite pas, viens faire un tour dans les bois ! Et tant qu’il y aura l’andra tout.e.s ensemble on y restera !

Une belle volée de bois vert devant les tribunaux

Les procédures lancées de part et d’autre, étroitement entremêlées, forment un sac de noeuds juridiques dont l’agence ne semble plus savoir comment se dépêtrer.

Si le rapport de force se maintient sur le terrain, ces revers pourraient retarder le projet pour un bon moment.

Le 28 février, le tribunal administratif de Nancy a donné raison aux habitant-e-s de Mandres-en-Barrois et opposant-e-s en invalidant, pour vice de procédure sur la forme, la délibération du 2 juillet 2015 du conseil municipal du village autorisant l’échange du bois Lejuc contre un bois mitoyen.

Le conseil municipal a maintenant 4 mois pour se « régulariser », c’est à dire refaire une délibération dans les formes pour reprendre une décision sur l’échange du bois. Le contexte a évolué, sur place les langues se délient, des riverain.es s’engagent, de nouvelles personnes viennent s’installer, la mobilisation (inter)nationale s’amplifie et les projecteurs sont braqués sur ce village où l’avenir de la filière nucléaire française est en jeu.

Le 27 février, lors du jugement de l’appel de l’Andra sur la décision du 1er août annulant l’autorisation de défrichement, un autre coup de théâtre a eu lieu. L’Autorité environnementale, qui avait rendu un avis favorable à l’agence lui permettant de défricher et forer sans étude d’impact préliminaire, a tout bonnement suspendu cet avis. La procédure de demande pourrait ainsi reprendre à zéro et tombe sous le coup de nouvelles lois, durcissant les contraintes pour l’Andra. Le délibéré aura lieu le 22 mai. Et l’agence n’a toujours pas d’autorisation préfectorale de défrichement.

Le 22 février, le tribunal a sursis à statuer sur la demande d’expulsion de Sven Lindstroem, habitant déclaré du bois, et renvoyé sa décision au 5 avril.

Jamais historiquement à Bure, le projet Cigéo n’a été autant contesté et délégitimé sur le terrain comme dans les tribunaux.

Mais rien n’est joué. Contrairement à ce que titrait certains grands journaux reprenant la dépêche AFP du 28 février, le projet de stockage n’est pas (encore) gelé.

La délibération du conseil est annulée, mais l’agence reste encore propriétaire sur le papier et les membres du conseil municipal

de Mandres pourraient reprendre une décision autorisant l’échange. L’Andra peut continuer d’avancer sur tous les autres secteurs où elle doit faire ses relevés de données pour pouvoir déposer sa Demande d’Autorisation de Création avant 2018, même si le calendrier est compromis.

De prochains rendez-vous sont donc lancés, pour un printemps résistant, joyeux et toujours aussi déter’ !

Retour sur le 18 février

Sous un soleil frais et timide, à 11h du matin, une longue colonne chamarrée et joyeuse de près de 600 personnes s’est étirée entre Bure et le Bois Lejuc. L’occasion d’observer au passage, depuis le point de vue culminant du Chaufour, l’imposant laboratoire de l’Andra et les emplacements des futurs travaux liés à l’installation de la poubelle nucléaire CIGÉO. Le cortège a symboliquement suivi les pas des deux précédentes manifestations de réoccupation de la forêt, lors de l’été 2016, avant de s’y engouffrer, le temps de partager un repas servi par la cantine et de découvrir les différentes habitations.

Extraits du texte lu dans le Bois Lejuc avant le départ du cortège.

VIVRE ET LUTTER, OUI… ET DANS LE SUD-MEUSE

Cela fait 6 mois maintenant que les travaux de l’Andra sont bloqués au bois Lejuc. Les nucléocrates pestent et doivent, pour la première fois en vingt ans d’implantation diffuse, abandonner leur plan bien huilé. C’est une lutte victorieuse que

nous comptons bien poursuivre !…

Nous l’avons dit et nous le répétons, ce qui se vit ici c’est la continuité de 25 ans d’une lutte qui renaît comme un phénix, alliant barricades physiques et barricades de papiers, manifs populaires et sabotages, campements autogérés et réunions publiques. …

Nous voulons faire de Bure un lieu désirable où il fait bon vivre et s’organiser, là où l’Andra mise sur 150 ans de nettoyage par le vide. Un terrain de jeu, où nous cultivons du blé panifiable sur des terres promises à l’enfer atomique ; construisons des fours à pains, retapons des maisons et des cabanes ; inventons des chansons ; ébauchons une vie collective où chacun-e peut trouver une place…

Depuis des mois, des années, nous sommes toujours plus nombreux-euses à nous installer ici à emmêler nos vies dans ce petit bout de Meuse. Combien sommes-nous à être venu-e-s pour quelques jours et à se projeter maintenant dans ces villages que l’Etat dit « déserts » pour mieux les détruire, dans cette forêt qu’on promet à la ventilation de puits putrides ? Il y a 5 ans, il n’y avait parfois personne à la maison de résistance en hiver, il y a 2 ans nous étions une petite dizaine, nous sommes maintenant une quarantaine, sans compter toutes celles et ceux qui ne cessent de s’installer dans la région depuis des années… Combien serons-nous demain ?!…

La Meuse, éternelle poubelle nucléaire ?

«Des déchets de 14-18 à ceux du nucléaire », telle était intitulée une conférence qui a eu lieu le 20 mars à Bar-le-Duc. Isabelle Masson-Loodts, journaliste indépendante et auteure d’une enquête publiée dans Le Monde en septembre 2016, a développé ce sujet devant une salle comble et attentive.

Voici un bref résumé de ses recherches et analyses, même si le mieux est de la rencontrer !

Au coeur des commémorations du Centenaire de la Grande Guerre, durant l’été 2015, les productions de lait et de céréales de sept exploitations agricoles du département de la Meuse ont été détruites pour cause de suspicion de pollution par des résidus de munitions toxiques de 14-18.

Alors qu’aujourd’hui, une partie de ces terres, encore sous séquestre, sont vouées à un avenir incertain, les paysans et citoyens locaux découvrent avec stupeur l’histoire oubliée du vaste complexe de démantèlement de munitions toxiques installé dans les années 1920 sur une série de parcelles agricoles réparties sur le territoire des communes de Muzeray, Vaudoncourt et Loison, dans le canton de Spincourt, au Nord-Est de Verdun : 1 500 000 obus chimiques et 300 000 obus explosifs furent détruits là, contre l’avis de la population qui fut délibérément tenue à l’écart du fonctionnement de cette usine d’un genre alors inédit, qui finit par disparaître aux environs de 1925 dans des circonstances troubles, laissant derrière elle un véritable trou de mémoire.

Bien qu’une partie de ces activités aient laissé des traces dans le paysage, notamment sur le lieu-dit de la « Place à Gaz », en forêt de Spincourt, les habitants de la région semblent ne pas avoir développé de mémoire de ces faits.

À l’heure où dans le même département, l’ANDRA s’apprête à enfouir, dès 2025, des déchets nucléaires de longue durée, la pollution liée aux activités de désobusage dans le Nord-Meusien est l’un des premiers cas historiques, documentés scientifiquement, à offrir un cadre de réflexion sur le destin des déchets toxiques à long terme, et donc sur la question de leur mémoire au travers du temps. Alors

que le cas de Muzeray illustre les dangers de l’oubli, même temporaire, comment l’ANDRA a-t-elle imaginé conserver la mémoire de ces déchets sur plusieurs centaines de milliers d’années ? Quel est l’avenir d’une région traitée depuis la Grande Guerre comme une vaste poubelle industrielle ?

Un film documentaire est en cours d’élaboration. Et en attendant, il y a plein d’article super sur son site internet www.paysagesenbataille.be

Ou contactez-nous, on pourra faire le relais dans un premier temps. Et l’on espère bien qu’il y aura une, voir plusieurs! projections

par chez nous !

NON AUX OGM cachés !

En novembre dernier, 70 faucheurs et faucheuses volontaires se sont retrouvé-es à Longvic, près de Dijon, pour y détruire trois parcelles de colza génétiquement modifié par mutagenèse pour tolérer des herbicides. Ils ont ensuite remis une liste de leurs noms et coordonnées aux autorités et livré quelques plants arrachés au siège du groupe agricole et agroalimentaire Dijon Céréales qui mène les essais. Les Faucheurs volontaires s’inscrivent depuis près de 15 ans dans une démarche de « désobéissance civique » par la réalisation collective et publique de destructions de parcelles cultivées en OGM, donnent lieu à des procès médiatisés du collectif.

Il y a encore des OGM cultivés en France !

Les premiers OGM étaient obtenus par la technique de transgenèse c’est à dire par transfert d’un gène d’une autre espèce

dans la plante cultivée. Sous la pression citoyenne, les cultures de ces OGM en France ont été supprimées.

Mais pour répondre aux besoins de l’agriculture industrielle, une nouvelle technique, la mutagenèse, a permis d’obtenir artificiellement des variétés de plantes tolérantes aux herbicides (colza, tournesol et dans une moindre mesure maïs) qui sont cultivées.

La mutagenèse consiste à provoquer une modification interne d’un gène par la grâce de catastrophes : irradiation par rayon X ou gamma, tsunamis chimiques administrés de façon réitérée sur la cellule jusqu’à ce qu’une ou plusieurs mutations adviennent dans le génome. Ces variétés sont mutées pour être capables d’absorber l’herbicide pour lequel elles ont été sélectionnées et de rester vivantes. Ces plantes mutées VrTH brevetées sont définies comme OGM par la directive européenne 2001/18 mais exclues du champ d’application de celle-ci et de ce fait elles ne sont pas évaluées et étiquetées en tant qu’OGM.

Ils sont disséminés en toute opacité.

Le manque d’expertises objectives sur les variétés mutées utilisées depuis 50 ans est flagrant, la plupart des études étant directement produites par les sociétés qui commercialisent ces produits. Or les risques de dissémination du caractère de tolérance sont très élevés.

Les semenciers voudraient faire passer cette mutagenèse provoquée comme similaire d’un phénomène naturel. Cela entraîne l’absence de transparence dans toute la filière, des agriculteurs aux consommateurs, car ces produits ne sont pas étiquetés OGM et se retrouvent dans notre assiette.

L’enjeu de dénoncer les OGM mutagène est aussi celui de la privatisation et de la marchandisation du vivant au profit de quelques multinationales et au détriment du bien commun et des peuples dans leur ensemble à travers le brevetage du vivant.

Soutien aux faucheureuses volontaires

Une cinquantaine de personnes à qui l’on reproche d’avoir pris part à l’action de fauchage en novembre ont déjà été convoquées dans différents commissariats et gendarmeries.

Parmi elles, un paysan retraité du Toulois (54) a été convoqué le 1er février. Il n’y a donné que les renseignements obligatoires (nom/prénom, date/lieu de naissance et adresse) avant de s’en tenir à répéter qu’il n’avait rien à déclarer et de refuser de se soumettre aux prises de photos et d’empreintes digitales et génétiques.

Un comité de soutien composé de 90 proches, syndicalistes paysan-nes ou militant-es écologistes l’a attendu devant le commissariat dont il est ressorti au bout d’une vingtaine de minutes. Plus causant devant ses sympathisant-es, il a réaffirmé l’opposition du mouvement des Faucheurs volontaires au « passage en force des OGM cachés et de leurs brevets », réclamé un moratoire sur ces variétés mutées et « la préservation de nos systèmes agraires existants, de notre santé et de notre environnement».

A ce jour, la cinquantaine de faucheureuses entendu-es dans les gendarmeries ont reçu une convocation du procureur de Dijon, en vue d’un procès pour le fauchage le 5 septembre 2017 à 9h pour les uns et le 12 septembre pour les autres. Quelques-unsont également été convoqués à différentes dates pour refus de prélèvement d’ADN et d’empreintes.

www.faucheurs-volontaires.fr et www.infogm.org

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tél. 03.29.45.41.77 · leherissonvengeur@gmail.com ·

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