Promouvoir l’aéroport de Nantes ?


ou nous accorder du temps pour penser ensemble la décroissance… du trafic aérien ?
COP21 compatible ?

Cet objectif de décroissance du trafic aérien est porté par les décroissant.e.s dans la lutte contre le projet d’aéroport depuis plusieurs années maintenant. Il est d’autant plus épineux à mesure que l’on entrevoit une victoire dans cette lutte. Fort épineux car dans le contexte de médiation actuelle, certains craignent que s’opposer à la non-modernisation de Nantes Atlantique puisse être contreproductif. » Ce à quoi nous répondons : la contre-productivité ne réside-t-elle pas à faire semblant de croire que ce vieux monde peut continuer infiniment ?

Il faut malheureusement constater que de trop nombreux opposants au projet d’aéroport ne veulent pas de la décroissance du trafic aérien. Même parmi les plus politisés, certains veulent « aménager une porte de sortie honorable » (sic) aux tenants du projet, en proposant une soit-disant « alternative », consistant en un aménagement agrandissement de l’aéroport actuel de Nantes. Ces « opposants » se sont-ils un jour demandés si les représentants du PS, LR, PCF aménageront une porte de sortie honorable aux paysans et zadistes évacués en cas de victoire de la multinationale Vinci validée par E. Macron ?

L’avion, luxe d’une minorité
dont l’impact concerne la majorité…
Propositions pour une décroissance du trafic aérien

Mobilité

  • Dans l’échelle des valeurs, la responsabilité doit prévaloir, l’autolimitation
    individuelle et collective est saluTerre !
  • Interdire des aller/retour pour des séjours de courtes durée à
    l’autre. Supprimer les liaisons intérieures aériennes françaises ;
  • Lenteur, s’accorder du temps pour (re)découvrir le monde.

« Le but du voyage n’est pas de poser le pied sur une terre étrangère. C’est
finalement de poser le pied dans son propre pays comme s’il s’agissait d’une
terre étrangère. » G. K. Chesterton

« Le plus grand voyageur n’est pas celui qui a fait dix fois le tour du monde,
mais celui qui a fait une seule fois le tour de lui-même. » Gandhi

Préservation des terres agricoles

  • L’aéroport et son monde conduisent à l’artificialisation des sols.
  • La souveraineté alimentaire des territoires est une priorité, la relocalisation des productions agricoles sa condition.

Concurrence des territoires métropolitains

  • Taxation du kérosène, suppression des avantages fiscaux aux compagnies
    aériennes ;
  • Plan de reconversion des travailleurs du secteur de l’aéronautique.

Déni démocratique

  • Respect des engagements de la COP21, diviser par 4 les émissions
    de gaz à effet de serre.

Des aéroports HQE, des avions moins gourmands
en kérozène ! On n’arrête pas le progrès
et c’est bien là le problème !

« Le trafic aérien passager représentait 3,3 milliards de personnes en 2014 et devrait atteindre les 6 milliards d’ici 2030 » . Bref, conscients de cela, force est de réaliser que la tendance est lourde… d’avenirs effroyables.

Nous autres décroisssant.e.s soulevons une question philosophique et politique majeure : comment sortir collectivement de l’ÉGOlogique (du « moi aussi j’aspire à prendre l’avion pour aller découvrir d’autres cultures ») compte tenu des problèmes écologiques majeurs dus à nos modes de vie ?

Une définition pour se mettre d’accord !

La décroissance, trajet vers des sociétés écologiquement soutenables, socialement décentes et démocratiquement organisées, passe par la baisse de l’extraction, de la production, de la consommation, et des déchets.

Les-oc.info

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Le secteur aéronautique doit réduire ses émissions, pas les compenser !

Avec le transport maritime, l’aviation est un des deux seuls secteurs au monde qui ne soit pas soumis à un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). Les États, qui s’empressent de ratifier l’Accord de Paris, ont l’occasion de remédier au problème lors de l’Assemblée générale de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI) qui débute ce 27 septembre. Avec plus de 80 organisations du monde entier, nous exigeons que le secteur de l’aviation réduise ses émissions de façon significative et sans tarder, sans mise en oeuvre d’un dispositif mondial de compensation carbone.

L’aviation civile représente plus de 3% des émissions mondiales de GES, soit l’équivalent d’un pays qui serait le 7e plus gros émetteur mondial. « Si rien n’est fait, les émissions du secteur pourraient augmenter de 300 % à 700 % d’ici à 2050. Ces statistiques sont particulièrement disproportionnées et révoltantes quand on sait que moins de 10 % de la population mondiale prend l’avion et que ce seul secteur pourrait gaspiller plus du quart du budget carbone dont nous disposons d’ici à 2050 pour rester en deçà de 1,5°C de réchauffement global » déclare Maxime Combes, en charge du suivi des politiques climatiques pour Attac France.

Lors de la COP 21, les lobbies de l’aviation ont obtenu d’être exemptés, renvoyant le sujet devant l’OACI. Ce sont ainsi les ministres des transports, premiers relais des lobbys industriels, et non pas les ministres de l’environnement, qui se retrouvent en position de (mal)décider. La proposition sur la table fait en effet de la compensation carbone l’outil privilégié pour qu’en 2020, la croissance de l’aviation civile devienne « neutre en carbone » : le secteur de l’aviation pourrait ainsi continuer à faire croître ses émissions indéfiniment contre le financement de quelques projets visant à réduire les émissions d’un autre secteur ou à préserver des stocks de carbone existants (forêts et sols). Pourtant profondément et durablement discréditée par les dysfonctionnements du marché carbone européen et du Mécanisme de développement propre, la compensation ne ferait que déplacer les émissions de GES d’un secteur à un autre avec à la clé, au mieux, un résultat nul pour le climat.

Avec de nombreuses organisations internationales, nous rejetons cette proposition contradictoire avec l’impératif climatique et nous appelons les membres de l’OACI à prendre des mesures justes et adaptée à l’effort global visant à limiter le réchauffement climatique en dessous de 2°C, ou idéalement en-deçà de 1,5°C comme le prévoit l’article 2 de l’Accord de Paris. Pour Aurélie Trouvé, porte-parole d’Attac France, « le gouvernement français, en tant que président de la COP 21, ne doit pas accepter un dispositif de compensation carbone qui ne ferait que nous éloigner des objectifs fixés dans le cadre de l’Accord de Paris : sans objectifs ambitieux et sans règles strictes, un accord de l’OACI sur le climat sera un vol pour le chaos climatique ».

attac France ; 26 septembre 2016