Des nouvelles du nucléaire

EPR : le réacteur qui nous fait bien rire mais nous coûte très cher

1) Les aventures affligeantes de l’EPR en Finlande

 EPR finlandais : Areva va payer 450 millions pour solder son contentieux

Les Echos, 11 mars 2018 : https://bit.ly/2IueL8q

 EPR : épilogue du feuilleton finlandais d’Areva

Le Monde, 10 mars 2018 : https://lemde.fr/2K7y5OL

Le coût astronomique de l’EPR finlandais imposé par Anne Lauvergeon

Capital, 12 mars 2018 : https://bit.ly/2MpwHTZ

Finlande : la mise en service de l’EPR repoussée à septembre 2019

Capital, 13 juin 2018 : https://bit.ly/2IoSBVi

L’EPR finlandais, dont la vente avait été célébrée par la majorité des médias français en 2003, devait entrer en service en 2009 or à ce jour, 15 ans après, il est toujours en chantier et coûte des milliards à la France (au lieu de lui en rapporter comme annoncé). En effet, le réacteur ayant été vendu 3 milliards (prix fixe) alors qu’il coûte plus de 10 milliards, chacun peut faire le calcul, sans oublier la pénalité de 450 millions qu’Orano (ex-Areva) doit payer aux Finlandais.

  1. Bezat, journaliste du Monde qui a soutenu avec la plus grande constance les projets de Mme Lauvergeon (Areva), prend prétexte de ce paiement pour titrer pudiquement « EPR : épilogue du feuilleton finlandais d’Areva », histoire de passer à autre chose en d’enterrer au passage ses propres responsabilités.

Par contre, Capital met en exergue « Le coût astronomique de l’EPR finlandais imposé par Anne Lauvergeon ». C’est bien la moindre des choses, sachant que la dame nous a réservé quelques autres factures gigantesques dont celle de la faillite d’Areva et celle de l’affaire de corruption Uramin.

2) Les délires inouïs de l’EPR en France

Ecarts de qualité de soudures à Flamanville, « pas d’impact » selon EDF

Reuters, 22 février 2018 : https://bit.ly/2lGhzGy

L’EPR de Flamanville risque de voir son démarrage reporté à 2020

Libération, 31 mai 2018 : https://bit.ly/2Mu3Eic

EPR : EDF porte plainte après la disparition de cadenas à Flamanville

Reuters, 7 mai 2018 : https://bit.ly/2KtesfZ

Cadenas de l’EPR de Flamanville : la piste du sabotage de plus en plus sérieuse

Patrick Samba, 19 juin 2018 : https://bit.ly/2lHnBXI

Lancé deux ans après celui de Finlande, le chantier de l’EPR français (à Flamanville) est tout aussi ruineux et catastrophique, et même pire avec la fameuse affaire de la cuve défectueuse, et de nouvelles affaires rocambolesques comme ces centaines de soudures mal réalisées ou l’incroyable vol de 150 cadenas censés protéger les systèmes informatiques de conduite de la centrale (au cas où, par extraordinaire, elle serait un jour mise en service!)

Qui a donc pu entrer dans l’EPR comme dans un moulin et commettre cet incroyable forfait ? Daech ? Redouane Faïd ? Le Père Noël ? Qu’on se « rassure », EDF a porté plainte, et l’ASN (prétendue « autorité » de prétendue « sûreté » nucléaire) attend les résultats de l’enquête policière. Et dire qu’il reste encore des malades mentaux pour estimer qu’il faut quand même continuer ce chantier…

3) L’EPR chinois s’ébranle

Nucléaire: démarrage d’un premier réacteur EPR, en Chine, à Taishan

AFP, 6 juin 2018 : https://bit.ly/2tQUSU2

Démarrage d’un EPR en Chine : un dinosaure bradé par Areva en 2007

Observatoire du nucléaire, 7 juin 2018 : https://bit.ly/2KHLA7g

On se console comme on peut chez les nucléocrates : bien que très en retard, l’EPR chinois l’est moins que ceux de Finlande et de Flamanville. Du coup, il a commencé à fonctionner en mode test, avant peut-être une mise en service commerciale d’ici quelques temps.

Il n’en fallait pas plus pour que de nombreux médias français parlent d’une « grande première mondiale » et décrètent que les problèmes rencontrés par les EPR sont effacés et oubliés. On attend encore que Les Echos, un des principaux vrp de l’atome, revienne sur toutes les bêtises racontées lors de la vente de l’EPR aux Chinois.
Heureusement, l’Observatoire du nucléaire est là pour rappeler que le contrat a été littéralement bradé en 2007, et donc que ce « grand succès commercial » coûte de l’argent aux français au lieu de leur en rapporter comme on a voulu nous le faire croire…

4) L’EPR britannique patine

Hinkley Point : la sûreté inquiète le gendarme britannique du nucléaire

La Tribune, 27 mars 2018 : https://bit.ly/2IWCShJ

Vous lirez ici ou là que l’EPR britannique est « en construction », mais en réalité il ne s’agit que de travaux préparatoires avant le chantier proprement dit qui n’est pas commencé et dont nous pensons toujours qu’il n’ira jamais à son terme.

D’ailleurs, d’ores et déjà, on apprend que « des dysfonctionnements observés dans le management de la chaîne d’approvisionnement de NNB GenCo, l’entreprise créée par EDF pour gérer le projet Hinkley Point C, inquiètent l’ONR (Office for nuclear regulation), qui craint qu’ils n’affectent la sûreté s’ils ne sont pas rapidement résolus. »

On nous avait dit que, tirant les enseignements des chantiers de Finlande et de Flamanville, celui-ci serait enfin une réussite. Personne ne peut le croire, même parmi les pronucléaires obtus (pléonasme).

5) EPR : EDF fait encore semblant d’y croire !

EDF lance les négociations pour deux nouveaux EPR au Royaume-Uni

Le Monde, 5 mai 2018 : https://lemde.fr/2KHTWvt

EDF est quasiment en faillite et ne pourra financer ni la rénovation des centrales actuelles, ni la construction de nouveaux réacteurs (sans parler de l’incapacité industrielle de ces zozos). Et pourtant, comme l’orchestre du Titanic, les communicants d’EDF continuent imperturbablement leurs petite musique, annonçant « deux EPR de plus » au Royaume-uni : un étonnant mélange de panache et de stupidité.

Blague atomique : la France vend encore les 6 mêmes EPR à l’Inde

Accord industriel en vue de la réalisation de 6 EPR à Jaitapur

Communiqué risible d’EDF, 10 mars 2018 : https://bit.ly/2FniMii

Vente de 6 EPR : Paris espère un accord définitif avec l’Inde avant fin 2018

AFP, 10 mars 2018 : https://bit.ly/2Kk26do

Rappel 2009 : Areva signe un accord pour fournir à l’Inde 2 à 6 EPR

AFP, 4 février 2009 : https://bit.ly/2tqMfjv

Vous le savez si vous lisez régulièrement nos publications, l’industrie nucléaire est avant tout spécialisée dans les effets d’annonce bidons et, selon l’adage bien connu, « plus c’est gros, plus ça passe ».

Les mêmes réacteurs sont carrément « vendus » plusieurs fois et, sans jamais voir le jour, ils servent à plusieurs Présidents de la République, tous désireux de se faire passer pour des as du commerce international.

Bonne fille, il est vrai que l’État est son principal financeur, l’AFP relaie consciencieusement ces effets d’annonce, par exemple ce 10 mars, en reconnaissant tout de même que le précédent Président, l’humoriste François Hollande, avait déjà « vendu » ces 6 EPR en 2016.

Mais l’Observatoire du nucléaire est capable de remonter bien plus loin que l’AFP dans les propres dépêches de l’agence de presse : en février 2009, c’est Sarkozy et sa camarade de l’époque Anne Lauvergeon qui usaient déjà de ce subterfuge. Près de dix ans plus tard, les mêmes effets d’annonce bidons sont de mise, et les mêmes dépêches propagent les mêmes « succès » commerciaux…

Géopolitique radioactive au Moyen-Orient

L’Arabie Saoudite fait appel aux lobbyistes de Washington pour ses projets nucléaires

Bloomberg, 9 mars 2018 : https://bloom.bg/2p58hp9

Retard pour le premiers réacteurs des Émirat arabes unis

Reuters, 22 mars 2018 : https://reut.rs/2FY2hJP

Pourquoi l’Arabie saoudite, inondée de soleil, veut-elle investir dans le nucléaire plutôt que dans les énergies renouvelables ? Tout simplement pour tenter de rattraper son ennemi mortel au moyen-Orient, l’Iran, qui possède depuis bien longtemps déjà des réacteurs nucléaires. Et, c’est bien connu, avoir du nucléaire prétendu « civil » reste la meilleure façon d’accéder au nucléaire militaire.

Mais, c’est désormais bien connu aussi, annoncer que l’on veut des réacteurs nucléaires ne suffit pas à les faire pousser. Alors la dictature arabe recrute des lobbyistes américains (à 890 dollars l’heure !) pour tenter de faire avancer son projet, autant dire son mirage…

Plus concret est le programme nucléaire des Émirats arabes unis puisque leurs partenaires Sud-Coréens construisent réellement, depuis des années, les quatre réacteurs annoncés. Mais, comme toujours, les retards sont importants alors que lors du lancement du programme, en décembre 2009, la mise en service du premier réacteur était prévue pour 2017. Il serait désormais question de 2019 ou 2020. De toute façon, même si ces réacteurs entrent en service, cela ne changera rien à l’effondrement global de l’industrie nucléaire mondiale (voir plus bas).

Bure/Cigéo : un site d’enfouissement de la démocratie

Dossier de REPORTERRE

Nombreux articles : https://reporterre.net/Dechets-nucleaires

Info de la LUTTE

Nombreux textes : https://vmc.camp

Il paraît que, même quand on est dans son bon droit, il ne faut pas porter d’accusations trop violentes, car cela « décrédibilise » le propos. Alors nous resterons modéré : autour du Bure, l’État français agit comme une dictature, les multinationales mafieuses font la loi, les violences policières sont monnaie courante (avec parfois des conséquences très graves), et la surveillance maladive des « dangereux activistes » ne serait pas reniée par les retraités de la Securitate ou de la Stasi.

Créé récemment, le parti politique « La République en marche » (LREM), constitué principalement de girouettes, d’arrivistes, d’opportunistes sans foi ni loi, et surtout de godillots à la solde de leur dieu Macron, n’est certes pas à l’origine du projet Cigéo.

Mais, désormais au pouvoir, LREM est totalement responsable et coupable (outre sa politique violemment anti-sociale, mais c’est un autre débat) des exactions opérées contre les valeureux êtres humains qui tentent de résister au projet Cigéo.
Outre les informations venues directement du terrain, on doit féliciter chaleureusement le travail de REPORTERRE qui sauve l’honneur du journalisme comme ce fut déjà le cas à Notre-Dame-des-Landes.

La fusion nucléaire « pour bientôt »… mais pas avec ITER !

La fusion nucléaire est « sur le point d’être réalisée », affirment les scientifiques du MIT (bla bla bla)

The Guardian, 9 mars 2018 : https://bit.ly/2FA2ORr

CEA : quand le patron de la recherche enterre ITER

La Lettre A, 5 avril 2018 : https://bit.ly/2KpU4iW

ITER et la fusion nucléaire, une accumulation de mensonges depuis le début !

Coord antinucléaire du Sud-Est, 3 mai 2018 : https://bit.ly/2z5cIIu

Au début des années 2000, la France a livré une terrible bataille contre le Japon pour avoir la « chance » d’être le pays d’accueil d’Iter, un projet international de réacteur expérimental consacré à la fusion nucléaire. C’est à grand coups de subventions publiques et de compensations ruineuses accordées aux Japonais que la « victoire » a été au rendez-vous.

Il est mal vu de nos jours de dire du mal de Jacques Chirac, mais le fait est que, à l’époque, il n’a pas ménagé ses efforts pour être le grand « gagnant » d’un jeu parfaitement stupide. Aujourd’hui, comme nous l’annoncions à l’époque tout en manifestant vainement, Iter est un désastre industriel et financier duquel les divers partenaires (Usa, Russie, Chine, Inde, etc) aimeraient bien se désengager.

Toujours bien disciplinée, l’AFP annonçait sans rire dans une dépêche du 8 juin 2006 que Iter « doit entrer en fonction en 2016 ». Nous sommes en 2018 et, comme son cousin EPR, Iter est très loin d’être achevé et ne le sera peut-être jamais. Le plus risible est que des expérimentations immensément moins coûteuses annoncent être « sur le point » de réaliser la fusion nucléaire.

Il ne faut cependant pas donner plus de crédit à ces fanfaronnades qu’à Iter : le 12 novembre 1991, Le Monde annonçait déjà fièrement que « Les Européens franchissent un pas décisif dans la fusion thermonucléaire », et on n’a rien vu venir. En tout cas, on n’entend plus beaucoup les zélateur d’Iter qui, oubliant vite s’être tant trompés, soutiennent d’autres inepties radioactives…

Générateurs de vapeur défectueux : l’Observatoire du nucléaire attaque !

Délicieuse séance au Conseil d’Etat
Observatoire du nucléaire, 29 mai 2018 : https://bit.ly/2lTby9P

Comme vous le savez, la cuve de l’EPR est loin d’être la seule pièce défectueuse présente dans les centrales nucléaires françaises. Parmi des milliers de cas, on trouve en particulier des générateurs de vapeur défectueux dans une quinzaine de centrales en service, avec un risque démultiplié de catastrophe nucléaire. Sans nourrir trop d’illusions, l’Observatoire du nucléaire a saisi le Conseil d’État ce qui a au moins permis de profiter d’une délicieuse séance au cours de la quelle EDF et l’ASN ont été largement mis en difficulté…

Nucléaire en France : journées portes ouvertes et tir à vue

Des plans de la centrale de Cattenom volés sur un parking

Wort.lu (Luxembourg), 22 mars 2018 : https://bit.ly/2lP9OhG

Vol de plans des centrales nucléaires de Paluel et Flamanville

France3, 21 mars 2018 : https://bit.ly/2lR5wGo

Nucléaire : une députée LREM propose de tirer « sans se poser de question »

Hpost, 22 mars 2018 : https://bit.ly/2lUBxOd

Nous avons déjà évoqué l’intrusion mystérieuse dans l’EPR de Flamanville et la disparition de 150 cadenas censés protéger le système de commande du réacteur. Mais nos vieilles centrales ne sont pas oubliées puisque leurs plans sont volés et circulent comme des documents de la moindre importance.

Heureusement, si l’on peut dire, une imbécile déguisée en députée (LREM forcément, les ennemis de la population) a une idée géniale pour rétablir la sécurité des centrales : on tire sur tout ce qui bouge « sans se poser de questions ». Qui l’eut cruche ?

Nuage de Ruthénium : indispensable CRIIRAD !

 Communiqué Criirad, 27 mars 2018 : https://bit.ly/2lwOUnj

Rappel : document Criirad décembre 2017 :https://bit.ly/2MX21e8

Les quadragénaires (et plus) se souviennent forcément de la fameuse épopée du nuage radioactif venu de Tchernobyl en 1986 et des mensonges des organismes de l’État français pour cacher la vérité aux citoyens. Depuis, les moyens d’information se sont démultipliés et il était bien improbable qu’une affaire similaire se produise de nos jours.

Eh bien si. Certes, et heureusement, la contamination est bien moindre, mais les conséquences sanitaires ne sont pas négligeables et, surtout, cette affaire préfigure probablement ce qui se passera lors du prochain accident nucléaire grave.

Dans un océan de désinformation et de déni, la CRIIRAD est une nouvelle fois là pour faire connaître la vérité. Elle mérite notre soutien.

Effondrement en cours et disparition inéluctable de l’industrie nucléaire

 Nucléaire : le projet franco-japonais en Turquie en difficulté

Les Echos, 26 mars 2018 : https://bit.ly/2I4alWg

USA : FirstEnergy veut fermer quatre réacteurs nucléaires

WNN, 29 mars 2018 : https://bit.ly/2KwRuc8

Exelon prévoit qu’il n’y aura pas de nouvelles centrales nucléaires aux USA

US News, 16 avril 2018 : https://bit.ly/2IMrxQ1

Les Tchèques reportent encore leur projet de centrale nucléaires

Reuters, 17 mai 2018 : https://reut.rs/2MGfPbY

Le Japon va démanteler le surgénérateur de Monju qui n’a jamais fonctionné

Le Monde, 1er avril 2018 : https://lemde.fr/2MDKarq

Nucléaire : Pékin peinerait à respecter sa feuille de route

Les Echos, 29 avril 2018 : https://bit.ly/2lE2wgu

« Le nucléaire est en voie de disparition », selon Mycle Schneider auteur du WNISR 2018

L’Usine nouvelle, 26 juin 2018 : https://bit.ly/2Ky0c95

Vous le savez si vous êtes un fidèle lecteur des publications de l’Observatoire du nucléaire : l’industrie nucléaire est mourante. Certes, le cadavre va encore bouger quelques décennies, le temps que tous les réacteurs en service soient finalement arrêtés. Mais le déclin de cette industrie nuisible est rapide et irréversible, les rares chantiers et projets étant la plupart du temps en difficulté, reportés, ou carrément annulés. Même la Chine, prétendue « eldorado » de l’atome, commence à lâcher prise.
Pour autant, il ne s’agit pas de rentrer chez soi et d’attendre les mains dans les poches : tant que des réacteurs seront en service, ils feront courir le risque de catastrophes et produiront des déchets. Ensuite, il restera « ‘juste » à démanteler les installations et à s’occuper des déchets. Notre travail citoyen doit encore se poursuivre quelques millénaires…

Observatoire du nucléairehttp://www.observatoire-du-nucleaire.org