Manifeste contre la géoingénierie

Qu’est-ce que la géoingénierie ?

Le terme géoingénierie fait référence à toute une série de technologies qui ont été proposées pour manipuler et altérer délibérément les systèmes terrestres à grande échelle — c’est-à-dire à échelle planétaire.

Ce type d’interventions peut globalement prendre deux directions : il existe tout d’abord une série de technologies visant à réduire la quantité de rayons solaires qui atteignent l’atmosphère terrestre dans le but de refroidir artificiellement le climat. Ces méthodes dites de gestion du rayonnement solaire consisteraient à épandre des aérosols dans la stratosphère pour imiter les effets d’une éruption volcanique ou encore éclaircir les nuages ou la surface des océans afin de les rendre plus réfléchissants. La deuxième catégorie d’interventions des systèmes terrestres concerne l’absorption et la séquestration du dioxyde de carbone ou encore l’élimination des gaz à effet de serre ; elles prétendent absorber à grande échelle le CO2 présent dans l’atmosphère et le stocker dans de vastes monocultures d’arbres ou encore l’enfouir sous terre, dans les océans. Globalement, les techniques de la géoingénierie peuvent comprendre des interventions terrestres, marines, ou encore atmosphériques, qui impliquent des risques et des effets néfastes pour les communautés humaines, les écosystèmes et les processus naturels, ainsi que pour la paix et la sécurité internationales.

Bas les pattes ! Ne touchez pas à notre Terre-Mère !

Nous, organisations de la société civile, mouvements populaires, peuples autochtones, organisations paysannes, chercheurs et chercheuses, intellectuel-le-s, écrivain-e-s, travailleurs, travailleuses, artistes et autres citoyen-ne-s concerné-e-s du monde entier, nous opposons à la géoingénierie en ce qu’elle est une proposition dangereuse, absolument inutile et injuste pour lutter contre le changement climatique. Le terme géoingénierie fait référence aux interventions  technologiques destinées à atténuer certains symptômes du changement climatique en agissant à grande échelle sur les océans, les sols et l’atmosphère de la planère Terre.

Elle perpétue les fausses croyances selon lesquelles le modèle industriel actuel de production et de consommation, injuste et dévastateur tant écologiquement que socialement, ne peut être transformé et que nous avons par conséquent besoin de solutions technologiques pour maîtriser ses effets. En réalité, les changements et transformations dont nous avons vraiment besoin pour affronter la crise climatique sont surtout d’ordre économique, politique et social.

Notre Terre-Mère est notre maison commune et son intégrité ne doit en aucun cas être violée par les expérimentations de la géoingénierie ou par la mise en oeuvre de cette dernière.

Nous nous engageons à protéger la Terre Mère et à défendre nos droits, nos territoires et nos peuples contre toute tentative de mainmise sur le thermostat de la planète ou sur les cycles naturels vitaux des fonctions et écosystèmes de la planète.

Les écosystèmes sains, la diversité culturelle et biologique sont essentiels au bien-être de tous les peuples, de toutes les sociétés et de toutes les économies. La géoingénierie — qu’elle vise la terre, les océans ou encore l’atmosphère — menace, de par ses effets secondaires et impacts dévastateurs, les écosystèmes, la biodiversité et les communautés humaines.

Nous rejetons toute nouvelle stratégie des économies basées sur les carburants fossiles et rejetons également la géoingénierie en tant que tentative visant d’une part à maintenir un statu quo que l’on sait irrecevable et d’autre part à détourner l’attention des réductions d’émissions de gaz à effet de serre et des vraies solutions à la crise climatique.

Les effets des projets de géoingénierie d’élimination du dioxyde de carbone (y compris les  monocultures d’arbres et les plantations de biomasse à grande échelle) sont extrêmement nocifs pour la terre, l’eau, la biodiversité, la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance traditionnels. La capture et stockage du CO2 (CCS) vise à servir l’industrie des combustibles fossiles et à la perpétuer. De plus, la bioénergie avec captage et stockage du carbone (BECCS) amplifierait énormément les plantations, disputant les terres nécessaires à la production alimentaire, menaçant la sécurité alimentaire et la biodiversité. D’autres techniques d’élimination du dioxyde de carbone, telles que la fertilisation des océans perturberaient la chaîne alimentaire marine et créeraient dans les océans des zones « mortes », privées d’oxygène.

Les technologies de la géoingénierie risquent de bouleverser les équilibres météorologiques locaux et régionaux et de perturber encore plus le climat. Leurs effets pourraient être catastrophiques pour certaines régions, en particulier en ce qui concerne la disponibilité des ressources en eau et la production alimentaire.

Des conflits régionaux et internationaux liés aux effets secondaires et aux impacts indésirables de ces technologies auront très probablement lieu.

La géoingénierie menace la paix et la sécurité mondiales.

Certaines technologies visant à manipuler le climat et les conditions météorologiques ont des origines militaires et pourraient très probablement être utilisées comme des armes. Le déploiement des technologies de Gestion du rayonnement solaire en particulier pourrait dépendre d’infrastructures militaires et entraîner de nouveaux déséquilibres géopolitiques (en termes de gagnants et de perdants) dans la course à la mainmise sur le thermostat de la Terre.

Nous nous unissons donc pour nous opposer aux expérimentations sur le terrain et au déploiement de ces technologies et appelons les organisations et les citoyenne-s concerné-e-s à se joindre à cette campagne.

Etant donné la gravité des risques que la géoingénierie fait peser sur la biodiversité, l’environnement et les modes de vie et moyens de subsistance, en particulier dans le cas des communautés autochtones et paysannes, nous exigeons :

 

Pour en savoir plus, lire le document :

Manifeste contre la géoingénérie

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Les apprentis sorciers du climat

Les multinationales et nombre d’états cherchent à trouver des moyens de contrer le réchauffement climatique (ou de nous le faire croire) tout en préservant leurs croissances et profits. Dur, dur… Du coup, la géo-ingénierie, ensemble de techniques de manipulation du climat, leur apparaît comme étant le saint graal. Nous pourrons continuer à polluer en toute sérénité, tandis que des apprentis sorciers s’amuseront à jouer avec le climat de la planète terre pour la refroidir…

Alors pourquoi s’alarmer, franchement ?…  Ce docu d’Arte nous montre en quoi ces délires pseudo-scientifiques nous mettent autant en danger que le réchauffement climatique et permettent aux puissants de ce monde de continuer dans leur saccage perpétuel de la planète… Une mobilisation massive s’impose contre cette manipulation à venir du climat !

Pour plus d’infos sur la Géo-ingénierie :

https://docuclimat.com/2016/12/03/document

http://ethique-tic.fr/2014/sujets/geo-ingenierie-les-nouveaux-a

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https://www.bastamag.net/climat-CO2-geoingenie

http://www.bastamag.net/Geo-ingenierie-scientifiques

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Dans le dernier rapport du GIEC, un nombre important de pages est consacré à la géoingénierie (SR15 chap 4) ; mais les solutions sont généralement accompagnées de deux commentaires précieux : low confidence (faible confiance dans le bon fonctionnement de la technique) et low evidence (les gains possibles pour le climat sont peu évidents)
Autrement dit le GIEC traite des tech de géoingénierie mais indique que nous devrions n’y accorder aucune confiance