Les gilets jaunes … encore !

On en parle plus que les marches pour le climat !!

Le message de l’AFP n’a été repris que très faiblement par les journaux permanents des TV qui n’avaient d’yeux que pour le scénario de « paris brûle-t-il qu’ils nous jouaient de nouveau. On en oublierait qu’une manif de 17 000 à 20 000 personnes sans l’ombre d’un flic défilait sans incident à Paris tandis que dans d’autres quartiers de Paris 8000 policiers, 14 blindés et quelques canons à eau sans compter les quelques tonnes de grenades à fusils excitaient la colère de quelques milliers de « casseurs » (chiffres de la police) mêlés aux gilets jaunes.

 On finit par se demander pourquoi, vu leur nombre qui suppose quelque organisation subversive, les limiers des services de sécurité qui les ont surement infiltré ne sont pas en mesure de livrer les noms des meneurs/casseurs, à part le terroriste de service Julien Coupat récemment innocenté des crimes dont l’accusait les pieds nickelés de l’état et embastillé par précaution à l’aube du jour de manif sans que cela ait semble-t-il modifié l’allure des événements.

 Loin de moi l’idée que les casseurs soient une invention du gouvernement: Ce genre de bandes organisées existe dans tous les pays dont la faiblesse de la démocratie et le niveau de corruption génèrent ce genre d’opportunistes qui profitent du désordre social pour mener leur propre guerre mêlée à une population plus ou moins désarmée.

Ces bandes génèrent rarement des révolutions, leur extrémisme favorisant plutôt le développement d’un état policier qui y trouve sa justification.

Moi, j’y verrai plutôt les idiots utiles en train de fournir une porte de sortie honorable aux bras cassés qui nous gouvernent.

Je suis inquiet pour ce que va pouvoir nous inventer Macron, l’ex employé de Rothschild, pour apaiser la colère sans reculer sur son programme suicidaire pour l’équilibre social. En attendant, le mouvement pour l’environnement relégué aux pages intérieures des média est une fois de plus renvoyé à l’arrière des priorités dans une opinion obnubilée par les perspectives de fin de mois, tandis que  le CAC40 monte ou descend autour de 5000 points, mesurant que la richesse globale des plus riches a augmenté de 500% depuis sa création en 1983.

Un combat chasse l’autre : le 14 décembre démarre l’AG de l’association de défense pour les services publics et le 18 les retraités seront dans la rue.

Entre deux réservez vos soirées pour le train-train d’un activisme hélas ordinaire.

CL

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Deux ou trois choses dont je suis presque certain à propos des « gilets jaunes »

À la différence de la plupart des commentateurs que l’on peut entendre tous les jours donner leurs avis dans les médias, il est difficile pour un chercheur de s’exprimer sur un sujet sur lequel il n’a pas enquêté. L’enquête en sciences sociales n’a en effet pas grand-chose à voir avec les reportages télévisés que l’on peut voir ou revoir en quelques clics sur Internet, ni avec les verbatim rapportés ici et là par les journalistes et dont on ne peut pas présumer de la représentativité à l’échelle nationale, ni même à l’échelle locale d’ailleurs.

Plutôt que de se précipiter pour mettre des mots d’allure savante sur des choses mal connues, ou pour fournir des interprétations toutes faites informant davantage sur les représentations de leurs auteurs que sur la réalité qu’ils prétendent éclairer, je souhaite ici partager simplement quelques convictions tirées d’une expérience de sociologue ayant, dans un passé récent, travaillé sur diverses formes de violences sociales et politiques (notamment les émeutes), ainsi que sur les stratégies sécuritaires (notamment le maintien de l’ordre) déployées à leur encontre par les pouvoirs publics.

Mettre à distance la fascination-sidération-répulsion pour la violence

« La violence » n’est pas une catégorie d’analyse, ni un ensemble homogène de comportements. C’est une catégorie morale. La violence, c’est ce qui n’est pas bien. Dès lors, on comprend que le spectacle de la violence produise des effets de sidération-fascination-répulsion qui empêchent de penser. De fait, les analyses que l’on développe généralement à partir de là sont, en réalité, triviales, donc sans intérêt.

Qu’une partie des gens soient capables de comportements violents est trivial. Nous en sommes tous capables dans certaines circonstances. Et en l’occurrence, des circonstances sont réunies. Ce sont donc ces circonstances et non ces violences qu’il faut analyser.

Que dans des grandes manifestations organisées à Paris les samedis se greffent des petits groupes venant régler leurs comptes avec l’État (les « casseurs ») ou d’autres venant profiter du désordre pour se remplir les poches (les pillards) est trivial. Cela se produit presque toujours (rappelons que la loi « anti-casseur » date de 1970). Et cela reste marginal – n’en déplaise à celles et ceux qui aimeraient pouvoir distinguer les « bons manifestants » (traduisez : les gentils) des « mauvais manifestants » (traduisez : les méchants). Ce découpage manichéen est infantile.

Dans ce genre d’événements, les circonstances sont déterminantes et tel manifestant par ailleurs « bon père de famille » peut se retrouver en comparution immédiate pour avoir jeter un pavé sur des CRS alors qu’il n’était pas venu manifester pour ça et que c’est la première fois de sa vie que ça lui arrive (voir les articles sur les profils très divers des personnes présentées à la justice à Paris comme en province). D’où, d’ailleurs, l’importance des stratégies policières de maintien de l’ordre sur lesquelles on reviendra à la fin de ce texte.

Cette concentration des discours politiques et journalistiques (à quelques notables exceptions près) sur « la violence » est donc un obstacle – volontaire ou involontaire – à l’analyse de la situation. C’est le moyen de délégitimer globalement les manifestants. La chose est classique. Nous l’avons constaté à d’innombrables reprises dans le passé avec les émeutes de banlieue. Et c’est un peu la même chose qui se reproduit ici, avec pour principale différence le fait que les émeutiers viennent défier le pouvoir dans les beaux quartiers de la capitale plutôt que de s’autodétruire dans leur coin.

https://theconversation.com/deux-ou-trois-choses-dont-je-suis-presque-certain-a-propos-des-gilets-jaunes-108183

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Climat : «Les gilets jaunes nous ont montré qu’on a besoin d’aller à la confrontation»

Des milliers de personnes ont marché pour le climat en France et ont appelé à converger avec les gilets jaunes. Pour elles et eux, pas d’écologie sans justice sociale. « Les classes précaires sont les plus touchées par le changement climatique », insiste une manifestante.

Du jaune, un peu partout, sur les dos et les poitrines des manifestant·e·s. Et pourtant, ces marcheurs ne foulent pas les rues parisiennes à l’appel des gilets jaunes. Ils sont nombreux, 25 000 selon les organisateur·ice·s, à marcher pour le climat samedi 8 décembre. Et beaucoup d’entre eux ont choisi de rendre visible leur soutien au mouvement qui ébranle la France depuis trois semaines en arborant le fameux gilet des automobilistes sur leur blouson, ou des bonnets phrygiens de la même couleur.

« Le climat et la justice sociale, les deux causes sont liées, explique Antoine, 29 ans, ingénieur en passe de suivre une reconversion pour faire de l’agriculture biologique. Ce matin, j’étais au rassemblement avec les gilets jaunes à la gare Saint-Lazare. Ça ne sert à rien de taxer les plus pauvres. Il faut plutôt repenser tous les modes de production, basculer vers la fabrication locale de ce que l’on consomme et réduire les transports de marchandises. » Il est venu à paris depuis Angoulême pour manifester pour le climat, mais aussi avec les gilets jaunes : « À Angoulême, on a tous besoin d’une voiture. En périphérie, tous les services de l’État se délitent. Les postes, les maternités ferment. Les gens sont obligés d’utiliser leur voiture pour s’y rendre. Ce n’est pas un choix. » Il marche pour le climat un gilet jaune sur le dos pour montrer sa « solidarité avec un mouvement que le gouvernement méprise. Je suis pour un monde plus écologique et solidaire ».

Pour Valentine, 27 ans, qui reprend des études de philosophie après une première expérience professionnelle : « C’était le jour ou jamais pour manifester pour le climat. Il y a des gens qui se barricadent chez eux et qui ont peur. Manifester aujourd’hui, c’est un signe de respect pour les gilets jaunes, sans s’approprier leur combat, et de recherche de dialogue. L’écologie ne peut pas exister sans la justice sociale. Le mouvement des gilets jaunes crée une exigence encore plus forte. » 

Pourtant, les militant·e·s qui tiennent les ronds-points depuis plusieurs semaines ont démarré leur mobilisation par le rejet de la taxation du carbone, une mesure structurelle de fiscalité écologique. « Oui, mais il faut arrêter de taxer les plus pauvres ! Et prendre des mesures utiles, comme par exemple limiter les écarts de salaires entre chefs d’entreprise et employés, et réguler les banques qui investissent toujours dans les énergies fossiles. »

Mediapart

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ODE   A   MA FRANCE

Je pleure  pour toi ma France

Prise au piège dressée par des intrus

Ceux qui ne prêtent qu’aux riches

Et qui méprisent les pauvres

Ceux qui ne cessent d’accumuler les richesses

Pour laisser quelques miettes aux plus démunis

Ceux qui se sentent investis du pouvoir des meilleurs

Et qui n’acceptent aucun partage

Sinon celui  consenti de leur réussite volée et programmée

Je pleure pour toi ma France

Mais je me sens fier quand je te vois solidaire et combattive

Avec force et  détermination

Avec justice aussi

Debout et sûre de toi

Contre ce mur de l’injustice

Qu’ont dressé ceux qui se croient tout permis y compris le mépris

Tu sais avec tes mots tes cris et tes colères

Dessiner les contours de ta lutte

Juste

Sans concessions

Mais pleine d’espoir

Pour que la vraie vie reprenne ses droits

André Moreau

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Le rôle de l’opposition n’est pas d’absoudre la police, quoi qu’elle fasse

Le préfet de police qui ne voulait pas que soient frappés les manifestants à terre ; Maurice GRIMAUD

Le29 mai 1968, le préfet de police de Paris, Maurice Grimaud, est inquiet de lamontée de la violence. Il craint des morts.
Il écrit une lettre à ses 25 000 hommes.
En même temps qu’il leur témoigne sa confiance et son admiration pour leursang-froid et leur courage, il les met en garde (et c’est le véritable but dela lettre) contre tout excès de violence, comme « frapper un manifestanttombé à terre » ou « … encore plus grave, frapper des manifestantsaprès arrestation ».
Dans « le but de défendre la police dans son honneur et devant lanation » il leur demande « de faire une guerre impitoyable à tousceux, heureusement très peu nombreux, qui par leurs actes inconsidérésaccréditeraient précisément cette image déplaisante que l’on cherche à donner d’eux »

A ce jour, tout, dans le comportement du président de la République, dans les propos du Premier ministre, du ministre de l’Intérieur, de la ministre de la Justice, des autres membres du gouvernement, des députés LREM, du préfet de police de Paris, de la plupart des médias, tout est éloge sans nuance d’une police qui estropie, éborgne, tire des flash-balls dans le visage de lycéens, tabasse sans retenue, parfois sans raison et tue.
Par des témoignages multiples, des vidéos à foison, les preuves sont faites (urbi et orbi) d’exactions policières, de violences illégitimes, d’actes de sauvageries imputables à des policiers qui bafouent les lois de la République.
Ceux-là sont à présent encouragés à se lâcher dans les jours à venir, soutenus par avance et quoi qu’ils fassent, par la classe politico-médiatique.

Le gouvernement, les organisations politiques d’opposition à travers leurs chefs de files, leurs élus, leurs militants, les syndicats, les médias ont condamné les violences des casseurs.

Mais il est urgent qu’ils se démarquent aussi des actes de répression aveugle contre les gilets jaunes pacifistes, qu’ils se réclament haut et fort de l’esprit de la lettre du préfet Grimaud.

Il est vital, pour les éléments sains et démocratiques des forces de l’ordre, de la faire connaître dans leurs rangs. Il est temps, pour eux de choisir entre le président des riches et le peuple qui est le leur.

Il est temps de décider qu’il n’y aura pas (plus) de morts.

Legrandsoir.info

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A demain

« Rentrez-vous chez vous. Ne venez pas manifester. Oubliez Paris, oubliez-nous, oubliez votre colère. Sinon ? Sinon ce sera vous. »

L’un de nos reporters qui a couvert le soulèvement des deux dernières semaines a méticuleusement suivi les dernières menaces et mises en garde du ministre de l’Intérieur. Voilà à quoi ses observations ont abouti.

Nous y sommes. Ce que ces moments de chaos contiennent d’essentiel réside peut-être dans la fin immédiate du bal des hypocrites. Au cœur du chaos, lorsque tout bascule, lorsque que tout menace de disparaitre, personne ne fait plus semblant. A quoi bon ? Nous nous retrouvons tous réduits à une question d’apparence très simple : à qui va notre allégeance ? A demain, aussi incertain soit-il ? Ou à hier ?

Et n’oubliez pas.
Les blindés n’ont jamais accouché que de souris.

Lundi.am