Dans la région des Hauts-de-France

Venez nombreux ; après avoir lu le bilan climatique écrit par Alain Vandevoorde

Face à la situation de la planète et aux défis sociétaux à relever, le collectif « les ébouriffés », avec de nombreuses associations des Haut-de-France et d’ailleurs,  organise différentes manifestations

Nos motivations sont d’ordre environnemental et social. Les associations, collectifs et citoyens engagés auprès des réfugié.e.s, des laissé.e.s pour compte et des discriminé.e.s ont pris leur place dans le collectif « les Ebouriffés ».

  • Le 27 avril à partir de 14 h à Arras : sur le thème : ENSEMBLE(S) DEBOUT POUR LE VIVANT ; 4 marches iront vers la gare pour converger vers la place des héros

Die In vers 17 h30 sur la place des héros Le Die-In est une manifestation pacifique, solennelle, où les manifestant-e-s se couchent à terre, en silence, dans une attitude grave, comme «morts», en hommage à des victimes réelles. Quelle que soit la météo, on essaie d’assurer !

Cet acte est une façon d’honorer les victimes de toutes les atteintes contre le vivant et d’annoncer des disparitions à venir si rien n’arrête ce système mortifère. Durée : 15 minutes. Silence total.

Pour en savoir plus : texteDie-In2

Soirée festive ou culturelle

  • Le 28 avril à partir de 10 h sur la Grand-Place d’Arras : forum interluttes des Hauts-de-France ; puis conférence sur l’impossible capitalisme vert

Pour plus de renseignements :

Colèresdupresent.com

Facebook ensemble pour le vivant

Venez nombreuses et nombreux

Pour résumer, lire le flyer final : Fly27-28.04

Pour en savoir encore plus, relire l’article paru le 15 avril sur ce blog.

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Bilan 2018 de l’OMM

Organisation Mondiale Météorologique, rattachée à l’ONU 

Fin Mars, l’OMM a publié son 25è rapport (le premier date de 1993).

Les points clés de cette Déclaration :

  • 2018 a été la quatrième année la plus chaude.
  • Les quatre dernières années (2015-2018) sont les plus chaudes jamais enregistrées. La température est désormais supérieure de 1° à la période préindustrielle.
  • La température globale des océans n’a jamais été aussi haute.
  • Le niveau de la mer est le plus haut jamais constaté (+3,7 mm par rapport à 2017).
  • Le processus d’acidification des océans se poursuit.
  • L’étendue de la banquise arctique a été constamment inférieure à la normale en 2018.
  • L’étendue de la banquise antarctique s’est classée parmi les cinq plus faibles enregistrées.
  • Le bilan de masse de la calotte polaire du Groenland a en revanche  un peu progressé cette année.
  • Pour la 31e année consécutive, le bilan de masse des glaciers observés est négatif, c’est-à-dire que les glaciers sont en recul.
  • 62 millions de personnes ont été victimes d’extrêmes météorologiques ou climatiques, dont 35 millions par les inondations.
  • Les ouragans Florence et Michael ont causé la mort de plus de 100 personnes et des dégâts aux États-Unis de l’ordre de 49 milliards de dollars.
  • Le typhon Mangkhut a touché plus de 2,4 millions de personnes et fait au moins 134 victimes aux Philippines.

Bilan de l’hiver 2018 – 2019

         Globalement l’hiver a été doux, au point que nous avons même pu voir des mouches dans les maisons au cœur de l’hiver, phénomène tout à fait inédit.

         Néanmoins des contrastes importants surviennent de plus en plus souvent de par le monde. Il en est ainsi des USA qui ont connu un froid polaire fin Janvier sur le Nord et le Centre Ouest, jusqu’à – 30° à Chicago, avec une température  ressentie – 50°

         Nous avons également eu peu d’épisodes neigeux, et de gelées. Janvier a été le mois le plus froid, mais rien d’exceptionnel. A signaler toutefois le 29 Janvier, une vague de froid qui a placé 43 Départements en vigilance orange pour neige et verglas.

         Février par contre a fait l’objet d’une douceur tout à fait anormale dont je reparlerai.

         S’agissant des précipitations, celles-ci ont été insuffisantes, le déficit moyen en France pour Février est de 40%. De nombreuses régions et notamment le Sud de la France ont connu une pénurie sévère avec près de deux mois sans pluie. Nous avons même assisté à des incendies de forêt en Février chez nos voisins Espagnols.

         S’agissant de notre région HDF, c’est le 3è hiver consécutif où nous manquons d’eau. Résultat, les nappes phréatiques sont particulièrement basses.

         Cela pourrait avoir de graves conséquences sur les cultures. Du fait que les pluies n’arrivent toujours pas en ce début de printemps sec,  le Nord a été placé en alerte sécheresse le 10 Avril, sauf le Dunkerquois et cela jusque fin Juin. Pour sa part, le Pas de Calais a été mis en vigilance sécheresse. Là encore c’est du jamais vu aussi tôt dans l’année

         En matière de tempêtes, l’hiver a été plutôt moyen avec trois épisodes plus soutenus fin Janvier (tempête Gabriel), du 8 au 10 Février (tempête Isaias), et Freya début Mars. Cette dernière centrée sur les Iles Britanniques a provoqué avec des vents de 120 km/h au Gris Nez et 100 Km/h à Dunkerque une érosion du cordon dunaire de la côte d’Opale et du Dunkerquois, qui d’année en année continuent de reculer.

Retour sur la situation de Février

         Ce mois n’a connu que 5 jours de gelées, auxquels a succédé du 12 au 28 Février une douceur persistante et anormalement élevée.  La moyenne mensuelle avec 8° a été de 2,2° supérieure aux normales, atteignant même les 10° d’écart en fin de mois. Nous avons également connu un ensoleillement record avec
140 h.

Les températures ont atteint les 14 à 16° en journée en France, et de nombreux records ont été battus partout. Les 20° ont même été atteints en de nombreux endroits en fin de mois, avec 19° à Lille le 26. Nous avons même vu des incendies se produire en Corse.

         Cela a provoqué une véritable explosion du végétal, avec l’ouverture des feuilles et l’arrivée du printemps avec un mois d’avance les tous derniers jours de Février.

 La nature, notre mère nourricière, souffre

          Il convient de savoir que la végétation redémarre lorsque la température atteint les 6°, c’est la sortie de la dormance hivernale. Or du fait des variations brutales et anormales des températures, c’est tout le vivant qui est perturbé, tant les végétaux que les animaux.

         Cela les fatigue, c’est comme si on vous demandait de courir, et à peine lancés on vous demandait d’arrêter, de vous rendormir !

A cela s’ajoutent le risque de gelées qui peuvent détruire les bourgeons et fleurs démarrés précocement, mais aussi la possibilité de mauvaise pollinisation des arbres fruitiers, légumes …

 

Si les bourdons redeviennent actifs dès 8°, nos abeilles domestiques attendent qu’il fasse 12°. Si les fleurs ne sont pas suffisamment butinées,  le rendement des récoltes serait fortement affecté.

         Et pourtant le GIEC n’a pas cessé de nous alerter : nous sommes au bord de dégâts graves, étendus, irréversibles, y compris de pénurie en eau et alimentaires.

 C’est tout le climat de l’hémisphère Nord qui est perturbé !

         Cette anomalie survenue en Février n’est pas la 1ère du genre. Elle a pour cause le maintien d’un anticyclone particulièrement puissant sur le Nord de l’Europe.

Ce genre de situation se reproduit de plus en plus souvent, et est consécutif à l’effondrement des glaces polaires Arctiques qui avec l’océan constituent un régulateur majeur du climat de l’hémisphère nord.

Cela a pour effet de perturber de plus en plus le Jet Stream, vent de haute altitude qui  maintient le froid polaire en Arctique. Du coup c’est toute l’oscillation Nord Atlantique (NAO) qui est chahutée qui reposait jusqu’à nos jours à la succession de vagues de dépressions créées par le binôme Anticyclone des Açores / Dépression d’Islande.

         Cela produit de plus en plus souvent des situations de blocage et conflits entre des masses d’air froides et chaudes. Aussi pouvons-nous subir pendant des semaines tantôt du froid, tantôt de la chaleur / sécheresse, ou encore des précipitations / inondations.

         Les phénomènes extrêmes et événements caniculaires de ces dernières années sont bien la conséquence de la fonte de l’Arctique, elle-même consécutive à l’augmentation des gaz à effet de serre, et notamment du CO2 désormais 45% plus élevé que la normale avec une teneur de 405 ppm contre 270 avant l’ère industrielle.

Le pire est devant nous

         Nous ne pouvons guérir d’une maladie, que si nous l’admettons et nous soignons, faute de quoi elle s’aggrave. Nous sommes hélas dans une situation de déni.

         Récemment une étude intitulée « Explore 2070 » projette ce que seront les incidences climatiques au cours de ce siècle. Pas de quoi nous rassurer, mais hélas conforme à ce qui est annoncé de longue date par le GIEC. Voir le document réalisé par l’agence de l’eau pour le bassin Artois- Picardie Clic ici

Non seulement la situation climatique est gravissime, mais d’autres voyants rouges sont allumés : effondrement des espèces, tant des insectes, que des oiseaux, mammifères …

De même 4 limites sur 9 du vivant ont été franchies.

Ensemble, debout pour le vivant !

         Compte tenu de cette gravité extrême qui menace tant le vivant que nos propres existences, il est indispensable de descendre dans la rue pour nous faire entendre de ces sourds, irresponsables qui ne veulent rien entendre, ni changer quoi que ce soit.

         A titre d’anecdote, pour ceux qui en douteraient encore, en réponse à la plainte pour inaction climatique déposée contre lui appelée l’affaire du sièclevoir ici  le gouvernement a répondu qu’il fait son travail et que c’est à nous de bouger ! De qui se moque-t-on ? L’imposture ça suffit !

         Il est inadmissible que la richesse créée soit accaparée par quelques super riches, et qu’il n’y ait rien tant pour le social que la défense du vivant et des générations futures.

         Aussi est-il important d’agir et pas seulement pour le climat. Participez aux initiatives citoyennes et de lutte qui se multiplient dans les territoires. Nous devons à la fois exiger des fins de mois décentes, respectueuses des humains, mais aussi lutter contre la fin du monde qui a commencé.

         Il convient de signaler une grande 1ère en région : la tenue d’un rassemblement pour la défense du vivant. Je ne peux que me réjouir de ce mouvement en train de naître et qui aborde frontalement cette question. Il est en effet indispensable et urgent de nous battre pour le climat mais aussi contre l’effondrement des espèces et écosystèmes, la chimie, l’agriculture et les élevages industriels …, qui provoquent des dégâts considérables.

 

Samedi 27 Avril, venez tous à Arras. Emmenez vos enfants  pour qui nous nous battons; participez au 1er grand rassemblement régional, citoyen et festif : « Ensemble, debout pour le vivant ».

 

Par Alain Vandevoorde, militant pour la défense et le respect du vivant et de l’humain

alain-vandevoorde@wanadoo.fr           –  le 20 Avril 2019