Les masques … dans la poubelle

Pourquoi les jeter ?

La propagande totalitaire établit un monde de concurrencer le monde réel, dont le principal désavantage est de ne pas être logique, cohérent et organisé

Hannah Arendt ; les origines du totalitarisme

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Notre santé dépend d’un équilibre délicat entre de nombreux facteurs, parmi lesquels notre environnement direct, notre alimentation, notre  état psychique, notre forme physique, nos relation avec les autres –qu’ils soient proches ou inconnus-, le sens que l’on a trouvé –ou pas- à notre vie, nos liaisons amoureuses  …

Cela pourrait correspondre à l’idée de prendre soin de soi, et des autres à l’intérieur d’un cercle social ouvert.

Selon cette définition, porter un masque comme le fait l’immense majorité d’entre nous à longueur de journées est néfaste à notre santé commune.

D’un autre côté, si on considère la transmission possible d’un virus, les masques portés dans l’espace public, dans les écoles, ne semblent pas nous protéger davantage. En effet, seuls les masques dénommés FFP2, à la condition qu’ils soient portés dans le cadre d’un protocole précis et qu’ils ne soient pas touchés ou enlevés, peuvent prévenir éventuellement la transmission d’un virus. A l’heure actuelle, et rien ne semble indiquer un changement de cap, ils sont réservés aux chirurgiens, aux pompiers ou à des services de soins intensifs. Dans le cadre d’une utilisation brève (en raison de la difficulté notoire de respirer) et dans des espaces appropriés, ils sont probablement utiles.

A observer les masques, en synthétiques dits chirurgicaux ou en tissu, portés dans les espaces publics, les écoles et les commerces autorisés, on peut aisément se rendre à l’évidence. Ils ne servent à rien au regard de notre santé à tous. Ils ont une autre utilité, comme nous le verrons plus après. Je le mets et je l’enlève sans cesse ; je le sors de ma poche ou de mon sac où il a séjourné un certain temps ; je garde le même pendant des jours et des jours ; je le baisse sous le menton, puis le remonte, puis le baisse sous le nez pour le remonter au dessus … pour finir par l’enlever.  Je le laisse suspendu au rétroviseur de la voiture puis je le mets le temps de faire les courses ; je le laisse pendre à l’oreille le temps de fumer une cigarette environ toutes les deux heures ; je l’enlève pour manger un sandwich acheté à la va vite  dans une boulangerie, puis je le remets ; déshydraté ou en manque d’oxygène, je le baisse pour boire un peu d’eau ou un café ou pour respirer librement, puis je le remonte au dessus ou en dessous du nez ; comme on ne m’entend pas, je tire sur les élastiques et dégage ma bouche pour le remettre entre chaque phrase que je prononce ; mince, j’ai oublié mon masque et je dois acheter des clopes, prête-moi le tien. Etc …

Ce ne sont pas des comportements irresponsables, bien au contraire. Ils prouvent que les masques ne peuvent nous protéger car les êtres humains ne sont pas faits pour en porter, sauf à des moments très précis et rares comme une opération chirurgicale ou un sauvetage suite à un accident quelconque, déjà évoqués. Nous ne pouvons pas vivre sans respirer, boire, manger, fumer (pour les nombreux accoutumés), voir les sourires et les expressions du visage, parler de façon intelligible, embrasser, sentir …

En le portant malgré ces incompatibilités essentielles, il finit par nous poser des problèmes car il entrave le fonctionnement le plus élémentaire de notre corps et il entache notre relation avec autrui du soupçon. Cela altère ainsi notre condition psychique qui a besoin irrémédiablement de sourire aux autres, de leur tendre la main,   de leur faire confiance et de construire avec eux une vie épanouissante et généreuse, synonyme de bonne santé. La vague de dépression qui se déploie parmi nous à vive allure et dans des proportions fort inquiétantes en est la preuve manifeste et tangible 1.

Un chercheur du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) à la retraire raconte que nous portons en nous une quantité de virus, nécessaire pour notre équilibre biologique et à une bonne immunité, et si nous faisions, poursuit-il, un dépistage complet des virus, comparable à celui fait uniquement sur la covid-19, nous ne pourrions plus jamais sortir de chez nous. Ce dessein de tester sans cesse le plus de personnes possibles, en plus de permettre une manipulation flagrante sur les chiffres 2, est absurde. Comme ces grands-parents, ces beaux-parents qui l’exigent de leurs petits-enfants ou de leur belle-fille avant d’accepter leur visite. En plus de ce que cela contient d’irrationnel, de déstabilisant et d’impossible à accepter dans une société sereine non envahie par la peur, le problème principal est que les résultats ne sont pas garantis, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas fiables.

Une personne, après s’être inscrite, n’a pas réussi à se faire tester ; elle reçoit pourtant un sms trois heures après lui indiquant qu’elle est positive. Une autre fait un test à 11 h qui est positif, puis un autre à 16 h qui est négatif. Un couple se fait tester, celui qui est positif ne déclare aucune maladie alors que celle qui est négative est malade avec fièvre pendant trois jours, sans pour autant contaminer le conjoint. Etc …

Concernant la contamination, c’est à peu près la même chose. Des histoires abraca-dabrantes pullulent.

Nous voulons tout contrôler, ou plutôt les gouvernements veulent donner cette illusion. C’est présomptueux et surtout impossible. Nous ne pouvons et ne pourrons jamais vaincre la nature même de la vie humaine qui est instable et aléatoire par essence, ni même la maîtriser. Pourquoi ne pas l’admettre et vivre simplement en ayant à l’esprit la philosophie du médecin grec Hippocrate, forgée voilà près de 2500 années, et qui, adaptée à notre temps, donnerait : que ta nourriture, ta vie sociale, ton activité, tes liens affectifs soient ton médicament et que ton médicament soit la nourriture de ton corps et de ton âme 3 ?

Porter un masque en toutes circonstances, le premier ministre a même suggéré de le garder chez soi, est imposé par le gouvernement pour donner l’illusion  qu’il maîtrise la situation, qu’il a la solution au problème. Ce qui n’est pas le cas. Le seul remède envisageable et compatible avec la société humaine est de retrouver le bon sens ancré dans une vie digne et décente qui accepte la mort comme faisant partie d’elle-même.

Se laver les mains en rentrant de l’extérieur, avec de l’eau et du savon avant de cuisiner ou de manger comme le préconisaient nos grand-mères en est une illustration.

Rester chez soi quand on est fiévreux devrait également relever  de cette même sagesse. C’est impossible à mettre en œuvre en raison de la nécessité impérieuse d’aller travailler, quoiqu’il en soit, pour l’immense majorité d’’entre nous  qui vit dans une précarité de plus en plus prégnante. Avoir des activités artistiques, manuelles ou politiques, se retrouver entre amis, rencontrer des inconnus, débattre autour d’un livre ou d’une pièce de théâtre, sont indispensables à notre santé commune et doivent être préservés « quoiqu’il en coûte ». Ils doivent être reliés à une alimentation saine et non frelatée, à une relation directe avec la nature et à une eau et un air non viciés. Ce sont les fondements mêmes de nos existences et de la bonne santé d’une société humaine.

Nos dirigeants ne sont pas machiavéliques, ils sont incompétents. Ils ne connaissent rien du monde réel, celui des difficultés rémanentes, de la solidarité entre miséreux et du labeur. Celui où l’on peut observer, penaud et émerveillé, la majesté d’un arbre centenaire ou être pénétré par la beauté du chant des oiseaux. Celui où l’on compte et recompte ses sous pour se persuader qu’il en manque.

Il suffit de se rappeler les décisions prises au mois de mars de l’an dernier par l’empereur des Français avec son comité d’évêques truffé de conflits d’intérêts 4 pour mesurer l’incurie dont il a fait montre :

  • 6 mars, il invite les français à suivre son exemple, à vivre comme si de rien n’était en allant au théâtre comme son épouse
  • 7 mars, il autorise la tenue du premier tour des élections municipales prévu le 15 mars
  • 12 mars, il ordonne la fermeture de toutes les écoles, les collèges, les lycées et les universités
  • 14 mars, il ordonne la fermeture des cafés, des restaurants et des lieux de spectacle
  • 17 mars, il impose le confinement général de tout le pays

C’est éloquent, il n’y a rien à ajouter …

Leur incapacité réside, entre autres choses, dans la foi aveugle qu’ils portent à la science industrielle, d’une part, qui doit impérativement apporter une solution quelque soit le problème que nous rencontrons ;  d’autre part, ils vénèrent la croissance économique fondée sur l’innovation technologique.  Celle-ci ressemble pourtant de plus en plus à une fuite en avant  qu’ils ne maîtrisent plus et qui détruit les conditions mêmes de la vie sur Terre, mais ils pensent s’en défaire sans remettre en cause le fondement de leur conditions de privilégié hors-sol.

Les résultats, est-ce une surprise,  ne sont pas à la hauteur de leurs attentes. Que ce soit avec l’épidémie actuelle ou avec l’accroissement terrible de la pauvreté, ou encore avec l’incapacité que nous avons à trouver une vie épanouissante ou enfin avec le désastre de l’état général de la planète et des êtres vivants. Alors ils invoquent la responsabilité individuelle de chacun associée à une répression militaire féroce. Il incombe ainsi à chaque citoyen d’être responsable et vigilant, accessoirement de dénoncer les quelques réfractaires qui subsistent, la somme de ces actions produira le miracle attendu.  C’est bien pratique, c’est d’ailleurs le crédo de certains mouvements écologiques, puisque cette chimère occulte la politique, les conditions sociales et les rapports de domination qui s’exercent sur notre société.

Le capitalisme industriel n’y est pour rien, soyez-en sûrs braves gens, portez un masque, tenez vous à distance des autres et fermez votre robinet lorsque vous vous lavez les dents. L’Etat vous garantit un smartphone connecté à l’internet et un EHPAD pour vos vieux jours … de plus en plus hypothétiques.

Le basculement vers le totalitarisme sanitaire contrôlé par informatique et par les réseaux dits sociaux ne relève pas, lui non plus, d’une volonté délibérée et préméditée  des dirigeants au pouvoir. Il est la conséquence du système technicien mis en place progressivement depuis la fin de la deuxième guerre mondiale par les militaires et les industriels du monde occidental. Il poursuit ses innovations technologiques toujours plus avant afin d’augmenter les profits des entreprises et la puissance militaire des Etats. La numérisation du monde associée à l’injonction d’une vie cloîtrée et connectée à un écran est la nouvelle étape de la société marchande globalisée. Pour se perpétuer ainsi, le capitalisme doit, quel qu’en soit le coût humain et écologique, fabriquer des drones, des robots, des capteurs, des ordinateurs, des smartphones, des tablettes, des satellites, des objets connectés, des caméras à reconnaissance faciale, des antennes 5G, des sous-marins nucléaires… Les Etats sont là pour mettre la vie sociale en adéquation avec les nouvelles inventions de ce complexe militaro-industriel. Cela nous conduit à devenir des sous-humains ou plutôt des humains diminués de leur condition humaine et de leur capacité d’autonomie, de leur liberté et de  leur propension à réfléchir par eux-mêmes.

Cette infamie, marquant l’achèvement de la dépossession des humains d’eux-mêmes et la fin des relations sociales, ne semble soulever aucune opposition, aucun vent de révolte. Pourtant elle devrait réveiller en chacun de nous le devoir d’insurrection toujours contenu dans le bloc de constitutionnalité qui fonde la République et hérité de la révolution française 5.

Les masques, en plus d’être les baillons pour nous faire taire, sont le symbole de l’isolement et de la mise à distance des uns et des autres. Ils sont également la première étape dans l’acceptation  du caractère délétère du monde dans lequel nous sommes tenus de vivre désormais. Les masques nous préparent à l’idée d’un environnement hostile et dangereux tant par la présence déjà avérée de nuisances industrielles graves et de phénomènes climatiques incontrôlés, que par celles des autres, symbole de la menace d’une contamination perpétuelle.

Après les masques, supposés lutter contre l’épidémie, il nous faudra accepter les filtres sur le nez contre la pollution atmosphérique , les pilules d’iode contre l’irradiation atomique, les combinaisons en argent contre les ondes électromagnétiques et les implants dans le cerveau contre les déviations de toutes sortes. Il convient d’ajouter à cette liste les nombreux médicaments déjà massivement utilisés pour lutter contre la dépression ou contre les cancers provoqués, notamment, par les pesticides et les métaux lourds présents dans les produits issus de l’industrie agro-alimentaire vendus dans les supermarchés 6.

Voici les raisons pour lesquelles tous ceux qui veulent défendre la liberté, l’égalité et la fraternité doivent jeter leurs masques dans la poubelle et avancer dignement vers une nouvelle organisation sociale, à taille humaine, débarrassée de la tutelle de l’Etat et libérée des machines aliénantes 7.

Herve Krief ; Basville ; jour 337 de l’an 01 (17 février 2021)

Musicien, auteur du livre  « internet ou le retour à la bougie » -édit Ecosociété- ; membre du collectif Ecran Total

Notes

1 Franco Berardi, philosophe italien, a parlé de pandémie mondiale de dépression, d’une ampleur jamais vue sur France Culture, le 9 décembre 2020. Depuis, de nombreux psychiatre et médecins le constatent.

2 lire, par exemple, la tribune des médecins intitulé le confinement, c’est 300 fois non ! publiée par l’Association Internationale pour une Médecine  Scientifique, Indépendante et Bienveillante.

3 La décroissance, n° 175, décembre 2020-janvier 2021

4 « Nous appelons également le gouvernement à ne pas instrumentaliser la science. La science a pour condition sine qua non la transparence, le pluralisme, le débat contradictoire, la connaissance précise des données et l’absence de conflit d’intérêts. Le conseil scientifique de la covid-19 ne respectant pas l’ensemble de ces critères, il devrait être refondé ou supprimé ». Extrait d’une  tribune publiée dans le journal Le Parisien, 20 septembre 2020, signée par de nombreux chercheurs et médecins.