Les voitures hybrides rechargeables (pouvant être alimentées à la fois en essence et en électricité) émettent jusqu’à cinq fois plus de CO₂ que leurs constructeurs ne le prétendent.
C’est ce qu’a affirmé l’ONG Transport & Environment le 10 septembre.
Cette dernière a analysé les émissions réelles de ces véhicules, constatées grâce à des dispositifs embarqués sur 127 000 hybrides rechargeables immatriculées en 2023. Elle les a comparées aux résultats des tests d’homologation officiels (dits norme WLTP). « L’analyse des données de l’Agence européenne pour l’environnement […] montre que les véhicules hybrides rechargeables immatriculés en 2023 émettent en moyenne 139 g de CO₂ par kilomètre. En comparaison, les tests officiels WLTP parviennent à des émissions de 28 g de CO₂ par kilomètre », constate-t-elle.
Les chiffres obtenus en conditions réelles sont donc près de cinq fois supérieurs à ceux obtenus lors des tests d’homologation.
L’Union européenne a prévu d’essayer de corriger cette différence de résultats. Or, elle a également fixé aux constructeurs des objectifs de baisse des émissions de CO₂, qui risquent de devenir inatteignables si la norme évolue. « Atteindre les objectifs rigides en matière d’émissions de CO₂ des voitures et des camionnettes pour 2030 et 2035 n’est tout simplement plus réalisable dans le monde actuel », ont-ils estimé dans une lettre adressée à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
Transport & Environment y voit plutôt une manœuvre de l’industrie automobile européenne afin de « retarder les investissements dans la voiture électrique. »
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