l’Humain grignote la nature

Hectares après hectares ; et ce n’est pas prêt de s’arrêter !

9.4%
La part du territoire français artificialisé en 2015

Comme chaque 31 mars, la trêve hivernale se termine, ouvrant la voie aux expulsions. Cette année, il s’agit d’une date plus qu’importante pour les opposants au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (NDDL). « Dès la fin de la trêve hivernale, nous commencerons à procéder aux expulsions de ceux qui ne sont pas partis avant », avait assuré l’exécutif lors de l’annonce de la fin du projet au cœur du bocage nantais.

Outre ces expulsions, un enjeu de taille se dessine sur le site : quel sera l’avenir de ces 1 650 hectares de terres agricoles ? Resteront-elles des espaces cultivés et naturels ou finiront-elles dans les mains des promoteurs ? Si les zadistes ont réussi à empêcher la construction d’un aéroport et de plusieurs pistes d’atterrissage, rien ne dit qu’ils parviendront à laisser ces terres vierges de toutes infrastructures. Alors que de multiples grands projets sont contestés dans toute la France, la question de « l’artificialisation » du territoire devient bien d’actualité, à l’image des débats autour du centre commercial Europacity à Gonesse (95) qui menace 80 hectares de terres agricoles.

L’artificialisation des sols, c’est la transformation d’habitats naturels en espaces qui supportent l’activité humaine, exceptée l’agriculture et la sylviculture. Selon l’INRA, deux phénomènes se cachent derrière elle : « l’imperméabilisation du sol par des surfaces bâties, des routes, des parkings et qui est irréversible ; et l’urbanisation qui peut inclure des espaces végétalisées dans le tissu urbain. »

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En 2015, environ 56.000 hectares de terres agricoles et espaces naturels ont été artificialisés

D’après l’Observatoire national de la biodiversité, 56.000 hectares de terres agricoles et de zones naturelles ont été perdues en 2015. Les surfaces artificialisées représentent ainsi 9,4 % du territoire métropolitain.

« Caractéristique du phénomène d’étalement urbain, les surfaces artificialisées augmentent plus vite que la population. Ainsi, alors qu’en 2006 la France métropolitaine comptait 4.568.500 hectares artificialisés, cette surface atteint en 2015 5.160.300 hectares – soit, rapporté à la population, respectivement 744 et 800 mètres carré de surface artificialisée par habitant », indique ce 26 mars, l’Observatoire national de la biodiversité, porté l’Agence française pour la biodiversité (AFB). Depuis 2006, 590.000 hectares de terres agricoles et d’espaces naturels ont donc laissé place à des surfaces goudronnées, des pelouses et bâtiments. Les surfaces goudronnées représentant 48 % des surfaces artificialisés entre 2014 et 2015.

D’après les données de l’Observatoire, 9,4 % du territoire métropolitain est couvert par des surfaces artificialisées. Une artificialisation qui « s’accompagne souvent d’une imperméabilisation des sols », est-il souligné. Par ailleurs, ces surfaces artificialisées sont « souvent propices au ruissellement, ce qui peut accentuer les phénomènes de crues ».

Néanmoins, un ralentissement de la progression de l’artificialisation est constaté depuis 2009 : « elle est ainsi passée de +1,9 % entre 2006 et 2009, à +1,1 % entre 2009 et 2015 », conclut l’Observatoire national de la biodiversité.

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