Les médecins et les obligations vaccinales

L’hypocrisie des médecins confrontés aux obligations vaccinales 

http://www.rolandsimion.org/spip.php?article431

Extraits

RÉSUMÉ – On s’interroge sur la bizarre obstination des médecins qui se présentent comme raisonnablement critiques à l’endroit des vaccinations à ne pas aborder de front la question des obligations et à noyer le poisson de leur élargissement récent dans des considérations vagues centrées sur « la bonne information » (dont ils se portent tout naturellement garants), alors qu’il suffit de vaquer sur le présent site pour constater qu’en pareille matière, ils n’en savent guère plus que le blaireau de base. Il n’est pas difficile de montrer que, pour parfaitement injustifiée qu’elle soit, cette arrogance renvoie à une très inquiétante collusion des professionnels de santé avec les détenteurs du pouvoir politique et financier, laquelle rend compte, en dernière analyse, de leur docilité et de leur veulerie à l’endroit des forces de l’argent qui leur garantissent une subsistance excessivement confortable.

Table des matières

  1. Introduction
  2. L’éléphant dans la pièce
    • « L’autonomie » en sous-traitance
    • Juste une question d’information ?
  3. Un éléphant en forme de bête immonde
  4. Conclusion : merci Patrons !
  5. PS – Les « menaces » de la CPAM

Introduction

En date du 06/11/18, l’excellent docteurdu16 a publié un post intitulé « Scènes de la vie vaccinale en France », surtout centré sur une critique de la rhétorique « vaccinolâtre », c’est-à-dire du laxisme intellectuel et moral qui conduit la plupart des médecins français à promouvoir à peu près n’importe quel vaccin avec une ardeur d’autant plus obstinée que les preuves de son intérêt font défaut. En moins d’un mois à l’heure où j’écris, cette contribution a suscité un vif débat correspondant à une vingtaine de pages A4. Bien qu’assez significativement cité, je n’ai pas participé à ce forum en temps réel par manque de disponibilité ; mais il n’est jamais trop tard pour bien faire.

L’éléphant dans la pièce

D’autant moins tard que le vertige prend au discours des professionnels de santé qui ont pris part au débat, plus que jamais arrogants (« je vais vous expliquer et vous allez peut-être comprendre » [c’est moi qui souligne]) quoique dramatiquement incapables de prendre la mesure du problème actuel le plus aigu et qui saute pourtant aux yeux du premier blaireau : un brutal élargissement des obligations vaccinales, dont tout porte à croire qu’il va encore s’aggraver.

Cette réticence obstinée à ne pas voir l’essentiel se retrouve, sur d’autres sites, sous la plume d’autres professionnels de santé qui, eux aussi, aiment à se présenter en intransigeants critiques du système – de ce système qui peine de plus en plus à dissimuler sa face immonde.

Sachants contre blaireaux

« L’autonomie » en sous-traitance

Dans le forum dont on parle ici, les médecins qui s’appliquent à esquiver la vraie question posée par l’élargissement des obligations vaccinales n’ont pas péché par pingrerie pour séduire le blaireau de base en faisant mine de dénoncer les tares forcément innombrables des fabricants dont ils prescrivent pourtant chaque jour les spécialités vaccinales. Ainsi posé que les industriels et leurs suppôts sont évidemment des ordures, le principal problème se limiterait néanmoins à « un manque d’informations », à des « non-dits » (d’autres, sur d’autres sites, incriminent une « mauvaise communication », mais sans jamais préciser de qui envers qui), lesquels mettraient le vulgum pecus à risque « d’effondrement » mental s’il se voyait sommé de renoncer à son « système de croyances » pour s’en remettre aux détenteurs du seul et vrai savoir. Bref et pour résumer, aux yeux de ceux qui condescendent à proférer la Vérité alors qu’ils « ont du travail » (et qu’ils sont évidemment les seuls à en avoir), le principal problème du moment serait l’incapacité des blaireaux à atteindre « l’autonomie » qui coulerait pourtant de source si « pour se faire leur propre opinion », ils voulaient bien déléguer leur capacité de réflexion à ceux qui savent. Sous la plume de confrères jamais en manque de références scientifiques, épistémologiques ou anthropologiques pour rétrograder toute contradiction à des « débats stériles », à des « biais cognitifs » évocateurs de « méthodes marketing », l’incohérence conditionnant « l’autonomie » à la sous-traitance me paraît surtout évocatrice de « l’effondrement » mental où sont acculés ceux qui ne veulent surtout affronter ni les inconséquences pourtant patentes de leur activité professionnelle, ni assumer un fonctionnement mental que n’aurait pas désavoué Diafoirus (« ferme dans la dispute, fort comme un Turc sur ses principes, ne démord[ant] jamais dans son opinion » [II, 5]).

Juste une question d’information ?

Admettons, pour commencer, que LE problème posé par l’élargissement des obligations vaccinales soit juste une erreur de communication imputable à une regrettable maladresse de ceux qui savent. Admettons qu’abstraction faite de ces maladresses dans la communication, les risques des vaccins en général et de certains en particulier soient juste un artefact. Cela signifierait que les centaines de victimes auxquelles j’ai sacrifié ma carrière sont juste une vue de l’esprit, et qu’il avait bien raison, l’ancien premier Président de la Cour d’appel de Versailles, d’écrire, quelques semaines avant de prendre la présidence de la Cour de cassation, que « le Docteur Girard n’a plus l’impartialité, la distance et la sérénité nécessaires pour mener à bien les missions d’expertise qui lui sont confiées » (08/11/2006). Après tout, qui parmi les sachants acharnés (malgré leur charge de travail…) à sortir les blaireaux de leur « système de croyances », qui a jamais bougé le petit doigt pour s’émouvoir d’une censure aussi caractérisée et potentiellement aussi préjudiciable « à l’intérêt général » ?

Cela signifierait, également, que – situation unique dans le monde technico-scientifique – les vaccinations, sous réserve qu’elles soient bien expliquées par ceux qui savent, pourraient faire l’objet d’un parfait consensus. Du même coup, cela signifierait que, visant déjà à optimiser l’information sur le sujet, la mission Hurel, puis la commission Fisher auraient été des échecs – voire des mascarades. Qui l’avait dit, en temps réel s’entend ?

Cela signifierait que par je ne sais quel miracle, il serait possible d’avoir un monopole de la Vérité dans ce monde de « données molles » qu’est celui de la recherche clinique ; qu’on s’assied sur l’impératif fondamental d’inventorier, pour les hiérarchiser, les données contradictoires ou difficilement compatibles entre elles. Cela confirmerait que les médecins français, dans leur majorité et malgré leurs superbes branleries sur les « niveaux de preuve », peinent décidément à s’approprier l’esprit et les méthodes de l’evidence-based medicine ; que, comme je ne cesse de le clamer, ils n’ont pas fondamentalement changé depuis Diafoirus ; et qu’avec le concours empressé de la Cour de cassation, la maffia pharmaceutique a encore de très beaux jours devant elle.

Cela signifierait – c’est d’actualité avec les appels à l’état d’urgence – que parmi les pseudo-contestataires du système, il en est qui se voient tout naturellement missionnés par le Prince ou ses valets pour fixer l’information idéale destinée à stériliser définitivement toute polémique : on croit savoir que l’omnipotent omniscient qui nous sert de président se tient prêt, avec l’aide de sa brillantissime ministre de la santé (qui ne craint pas de recommander officiellement des sites de merde comme Infovac) à organiser ce consensus merveilleux, via l’exclusion (et, éventuellement, la sanction) des dissidents au prétexte des fake news

Cela confirmerait que « Le ventre est encore fécond, d’où a surgi la bête immonde… ».

Un éléphant en forme de bête immonde

La brutalité bornée de Buzyn, de son patron et de leurs maîtres a au moins un avantage : elle dispense la critique de toute exigence de discrimination nuancée. Car de deux choses l’une :

  • Ou bien les onze vaccinations obligatoires sont toutes parfaitement anodines, voire franchement bénéfiques pour tous, et il n’y a aucun problème pour les administrer à tour de bras : mais pour s’en tenir à la seule vaccination contre l’hépatite B, que j’ai la prétention facilement justifiable de très bien connaître, il est patent que les conditions de l’innocuité (et de la rentabilité – en termes de santé publique, s’entend…) sont loin d’être remplies.
  • Ou bien parmi ces onze vaccinations désormais obligatoires, il en est au moins une qui, peut-être même dans une sous-population minoritaire, pose des problèmes de tolérance, et nous en arrivons à la question que ne veulent surtout pas affronter les confrères que je tançais en début de cet article : est-il simplement concevable que nous médecins, contraints par le serment multimillénaire que nous avons tous fait, nous consentions à délibérément nuire à nos patients au seul motif qu’ordre nous en a été donné – par une instance politique (et non médicale) de surcroît ? J’ai introduit mon propos par le « vertige » qui me prend à cette idée : j’aurais pu tout aussi bien écrire « le dégoût », ou « l’horreur »…

La colère aussi, car nous voilà revenus, en bien plus grave encore, à la situation que j’avais déjà dénoncée avec un consternant insuccès lors de la réquisition des médecins pour la vaccination contre le H1N1 : si, ayant le monopole de la violence supposée légitime, l’autorité politique peut imposer aux citoyens de s’exposer à tel ou tel médicament, je ne vois vraiment pas sur la base de quels textes quelque autorité pourrait imposer aux médecins quelque prescription, encore moins quelque administration que ce soit : on peut, comme on l’a fait en 2008, retenir de force des médecins dans un gymnase, je ne vois vraiment pas par quel type de menace ou de violence on pourrait, surtout dans le cadre du colloque singulier, imposer quelque geste que ce soit à quelque médecin que ce soit.

Sauf, bien sûr, à moins d’assujettir la médecine à l’autorité politique : mais, comme je le rappelais plus haut, on imagine sans peine – parce qu’on a déjà vu ça – à quels abominables crimes on pourrait aboutir, et on imagine du même coup (sur la base de précédents aussi inoubliables que glorieux), la résistance forcément acharnée que notre Ordre ne manquerait d’opposer à un aussi inconcevable totalitarisme. Demandez aux médecins juifs dont l’autorité politique a prétendu imposer l’exclusion durant l’Occupation : qui croit sérieusement que nos responsables ordinaux auraient toléré ça [Libération, 11/10/97] ?

Il est utile, à cet endroit, de réfuter les geignards jamais en peine d’une dramatisation pour accréditer qu’ils auraient déjà « fait leur part » et pris des risques hénaurmes en chuchotant un vague scepticisme relatif aux obligations vaccinales. D’abord parce qu’il faut savoir prendre des risques quand on prétend résister aux autorités : on n’attend pas une décoration quand on décide de dire merde à qui les distribue. Ensuite, parce qu’à ma connaissance, personne n’est jamais mort d’aller traiter de cons les responsables de nos instances disciplinaires, surtout quand c’est justifié. Le précédent Joyeux atteste qu’on peut épandre des inepties à la sulfateuse sans encourir la moindre sanction significative… D’expérience, il n’y a pas plus de risque vital à insulter l’Ordre des médecins qu’à dénigrer la Cour de cassation : certes, on ne s’y fait pas que des amis, on y gagne même des sévices parfois pénibles, mais l’expertise n’est pas le lieu de l’amour universel, surtout quand on entend s’y tenir à un minimum de morale.

En documents joints

Courrier CPAM aux généralistes

 21 décembre 2018 ; Document : PDF ; 214.8 ko

 

L’art de ridiculiser l’Ordre des médecins

 19 décembre 2018 ; Document : PDF ; 145 ko