Réflexions d’une personne en liberté conditionnelle 2/3

La « libération » à partir du 11 mai ?

P’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non !

Cela va dépendre du temps, de l’humeur de Macron ou de Philippe, de Véran, des « experts », de  …

C’est plutôt OUI … mais sous certaines conditions !

Il faut s’attendre à tout avec cette équipe de pieds nickelés qui voudrait nous contraindre –d’une façon ou d’une autre- le plus longtemps possible.

Comme le disait le Canard enchaîné : « le 11 mai ; oui, mais ! »

Comme le disait encore le canard : « avec le déconfinement, Macron et Philippe jouent leur va-toux ».

On devrait donc passer un de ces jours d’une mise en quarantaine avec liberté conditionnelle à une liberté surveillée !

Il est évident que les décisions prises pour l’après-11 mai peuvent être remise en question à tout moment. Macron et son équipe ont tellement peu fait pour éradiquer le virus que rien n’est sûr, notamment au niveau sanitaire… et, SURTOUT, il faut écraser ces gilets jaunes, ces syndicalistes revendicatifs …

La « libération », peut-être ! Mais laquelle ?

Le retour à l’école

Cela a été préparé –comme d’habitude- avec des ordres contradictoires. La réflexion de Laurence De Cock dans ce domaine est pertinente :

« Á partir du 11 mai commenceront à rentrer les plus jeunes, jusqu’aux tout petits. Je ne commenterai pas ici l’opacité des coulisses de la décision ; comme souvent s’y mêlent la certitude d’œuvrer au mieux et le cynisme imperturbable du marché. Dans la pure ligne d’une gouvernance pyramidale, le mécanisme des ordres et contre-ordres est désormais enclenché et les bruits qui remontent des collègues font froid dans le dos. Acculés à faire appliquer un cahier des charges qui ferait pâlir de jalousie n’importe quel auteur de science -fiction, les cadres intermédiaires multiplient les préconisations toutes plus absurdes les unes que les autres : pas de jouets, pas de câlins, un mètre entre les enfants, isolement d’un livre pendant 5 jours dès qu’il a été manipulé une fois, pas d’échanges de matériel, pas de cantine …  Qui peut vraiment imaginer la possibilité de transformer une salle de classe en bulle stérile ? Qui peut croire qu’il s’agit là de lutter contre les inégalités scolaires alors que les enfants devront apporter leurs propres repas ? »

Il y a fort à parier que cette rentrée sera un fiasco. En réalité, il faut passer par là pour montrer que rien ne s’oppose à ce que les parents repartent bosser puisqu’ils n’auront plus à  s’occuper de leurs enfants !

Il y a un tel fiasco dans la communication-propagande de l’équipe Macron que la patate chaude de l’école a été essentiellement transmise aux maires ; cela permet à l’exécutif de se décharger des problèmes qui vont obligatoirement se poser.

Il faut se rappeler ceci : l’école ne sert plus à grand-chose. Il faut seulement se préoccuper de la formation de l’élite.

La première page du Canard de cette semaine est toujours aussi stimulante : «  encore une mesure efficace pour la rentrée des écoles : Macron exige un maitre entre chaque élève »

Décroissance ?

Durant cette période qui a débuté le 16 mars, on a été habitué à moins de pollution. Il y a moins de circulation, moins d’entreprises polluantes ; un ciel déserté par le trafic aérien. La consommation de pétrole est en chute libre. Ce qui fait que la pollution atmosphérique a nettement diminué … et c’est un bien pour la planète. Cela aurait pu être encore plus spectaculaire  si on n’était pas autant accro au du transport par camions.

Il y a  moins de bruit et d’agitation ; on a assisté à un retour à une vie simple et à la multiplication des commerces locaux et des circuits courts. Va-t-on en tirer les conséquences pour sortir de cette société de consommation ? Rien n’est moins sûr !

Loi d’urgence, libertés individuelles, surveillance et informatisation 

Pendant l’enfermement, il y a une loi d’urgence qui a été votée. Elle permet de faciliter le travail des employeurs et de développer aussi sans contrainte la mise en place d’antennes-relai pour la future 5G. Elle restreint lourdement les libertés individuelles. Cette loi était prévue pour ne pas durer longtemps ; elle vient d’être prolongée jusqu’au 23 juillet ! Les lois d’urgence sont toutes les mêmes –que ce soit sous Macron ou sous Hollande : elles sont instaurées pour un court laps de temps … et vont durer de nombreuses années !

Pendant l’emprisonnement, on était bien surveillés et … sanctionnés (on est tellement indisciplinés).  On a pu constater que le « confinement des libertés » a permis à « la police sur le terrain de décider, en verbalisant ou non, que tel déplacement est réglementaire ou pas. En d’autres termes, la police fabrique la loi et, d’une certaine manière, rend la justice » !

A la « libération », ce sera pire la semaine prochaine, notamment en matière de surveillance. Le maire de Nice, C. Estrosi, en a déjà donné un exemple : il a voulu mettre en place des moyens techniques pour dénoncer les récalcitrants.  Si on laisse faire, lui et d’autres vont faire mieux. Avec l’aide des Chinois –par exemple Huawei à Valenciennes- et des Israéliens –qui débarquent à Nice-, on va mettre en place  des caméras avec reconnaissance faciale. Ce sera une société de plus en plus policée, comme l’a fait voir sur Arte un reportage qui montrait ce qui se passait dans ce pays d’Asie – «tous surveillés »:

https://www.arte.tv/fr/videos/083310-000-A/tous-surveilles

Il ne faut pas croire que ce qui a été montré n’est valable que pour ce seul pays. Les ambitions de leurs dirigeants sont d’exporter ce modèle dans différents pays … dont la France.

Dans le domaine des libertés individuelles, ce moment historique est un régal. Tout d’abord, le pouvoir en place a restreint les libertés et les possibilités de manifester et de s’exprimer, sous prétexte d’une épidémie très grave –et il va continuer. Pour l’instant, cela permet de tester et faire accepter par de nombreuses personnes les performances des drones ; c’est tellement beau la technique ! Et ce n’est pas fini : dans les cartons, se trouve aussi un package –pas encore bien finalisé, mais cela ne saurait tarder- pour trouver informatiquement les personnes atteintes du coronavirus. Mais, attention : ce n’est que la face visible de l’iceberg. Derrière tout cela, se met en place tout un plan de traçage, de dépistage, un puçage. Pour s’en convaincre, il faut notamment lire –et signer- la pétition « refusons le contrôle généralisé ; arrêtez de nous pister, dépistez-nous ! » :

Pour signer : https://nonstopcovid.wesign.it/fr

Il y va de l’avenir de nos libertés si on ne fait rien.

Toute cette période a été l’occasion de tester aussi en grandeur réelle ce monde de plus en plus informatisé :

  • Cela s’est vu dans le monde de l’éducation avec le balbutiement des cours par le net ; ce sera l’occasion de mettre des professeurs au chômage dans un avenir proche.
  • Le monde de la médecine a été concerné par toute cette médecine à distance ; sans contact physique avec le malade …
  • Cela a permis de constater que le télétravail est une piste à développer. Il individualise encore plus les rapports entre salariés ; il rapproche le monde du travail de la sphère familiale et privée ; il permet de ne pas se rendre véritablement compte de la surcharge de travail …

Tout ceci est prévu pour ne pas s’arrêter le 11 mai … ou le 23 juillet ; bien au contraire. Si rien ne s’y oppose, Macron avec son équipe de marcheurs-godillots ira plus loin encore.

Le domaine de santé

Comme le disait Charlie Hebdo : « Cette génération de hauts responsables de la santé en France est en train d’entrer dans l’Histoire comme les généraux de l’armée française en 40. Une caste de petits chefs, de techniciens imbus de leur position, de leur suffisance, qui, face au coronavirus, avaient une guerre de retard, comme la plupart des généraux de 1940, qui se croyaient encore en 1918. »

Croyez-vous que cela va aller mieux ? Souvenez-vous de ce qu’a dit, sans complexe, le directeur de l’ARS du grand-Est pendant l’enfermement : il faudra  « supprimer 598 postes et 174 lits au CHRU de Nancy ». Bien sûr, il s’est fait remonter les bretelles ; il a même été mis sur la touche. En réalité, « il a dit la vérité, il doit être exécuté ». C’est ce qui se prépare déjà ces jours-ci : on veut encore plus privatiser le domaine de la santé.

Pendant l’emprisonnement, il y a eu des morts dus au virus, dus à d’autres maladies non soignées faute de personnel ; mais aussi de faim … Cela se passe en France ! Il n’y a plus assez d’argent pour certaines personnes, les prestations sociales sont versées en retard …
Après l’enfermement, il y aura beaucoup de morts : morts d’épuisement, morts de pauvreté accentuée. Ce n’est pas grave : ce sont des pauvres !

En tout état de cas, si on voulait vraiment s’attaquer au virus –qui n’est sûrement pas plus grave dans le monde que la rage, le choléra, la malaria, la pneumonie et la tuberculose- , il faut rappeler qu’il faudrait des masques et des tests –ce qu’on n’a pas actuellement en quantité suffisante ! Il faut aussi une distanciation sociale –ou plutôt physique. Le confinement est une aberration, il est d’ailleurs très toxique –notamment à cause des effets au niveau psychologique et social-… sauf si on veut écraser la contestation française !

Et l’économie ?

Cette opération occasionnée par cette saleté de virus a tourné au cauchemar à un moment donné pour un certain nombre de politiques, mais aussi de capitalistes et de financiers. Mais ces mêmes personnes veulent en tirer les bénéfices et rebondir encore plus forts qu’avant la crise. C’est ce qu’ils ont déjà fait en 2008 en faisant payer par les Etats leurs turpitudes. C’est ce qu’ont déjà dénoncé  depuis longtemps des auteurs comme Naomi Klein ou Pierre Dardot et Christian Laval. Les dirigeants actuels veulent reprendre le même scénario … en enfonçant encore plus les déshérités.

Qu’est-ce qui se prépare ? Va-t-on tirer les leçons de cette période. On n’en prend pas le chemin avec le MEDEF qui a prévenu : il faudra retrousser ses manches ; il ne faudra pas compter prendre des congés en été (la période d’emprisonnement a été tellement agréable) ; il faudra certainement faire des semaines allant jusqu’à 60 heures. Et, cerise sur le gâteau, il faut s’attendre à ce que les salaires baissent. La Fontaine l’avait dit ; le MEDEF le reprend à sa façon : « vous dansiez ? J’en suis fort aisé. Eh bien, bossez maintenant ! »

Le MEDEF souhaite même aussi un moratoire sur des lois environnementales !!!

Il y aura aussi beaucoup de fins d’activités dans les petites structures non sérieusement soutenues par l’Etat –qui s’occupe déjà d’aider Renault et Air-France. La mort des petites structure fera le bonheur des grosses qui récupéreront les dépouilles pour une bouchée de pain –ou pour rien.

L’important dans cet épisode historique est de faire remarcher l’économie … au plus vite. La santé, l’humain et les libertés passent après ! D’ailleurs, il est à remarquer que les masques ont été trouvés plus facilement dans les entreprises que dans les services de santé.

Il faut tout de même rappeler cette mantra fondamentale qui explique la politique des dirigeants actuels : contraindre les Français et laisser faire l’économie. Le problème est que, à cause de leur incompétence –ou ignorance-, le pari de faire tourner l’économie a raté, faute de moyens réfléchis et conséquents. Les décideurs actuels vont tout faire pour redresser la barre … dans leur sens, cela va de soi.