L’héritage toxique de Metaleurop

« les bras m’en tombent »

Ce sont les mots du Président de la CAHC (Communauté d’Agglo Hénin-Carvin) lors de la réunion qui a eu lieu le vendredi 29 avril à Evin-Malmaison.

Pour notre part, nous ne sommes pas tombés de notre chaise ni de notre armoire quand nous sommes allés à Evin. Nous avons eu confirmation de ce que nous savions !
La présentation de la réunion a été faite par Martin Boudot, journaliste d’investigation, qui a fait un documentaire sur le secteur le plus pollué de France.

Il a été secondé par Jean Marie HAGUENEAU -toxicologue -, Alain GIEC -spécialiste en pollution des sols – et Bruno ADOLPHI -président de l’association locale PIGE.

Pollution de Metaleurop à Évin-Malmaison

Le documentaire passera bientôt à la télé -normalement sur France 5.

La réunion du 29 avril était très intéressante, avec des interventions de locaux … sauf que les politiques ont pris cela comme une tribune avant les législatives pour leurs chapelles respectives … laissant croire que la situation est due essentiellement à micron.
Cela a chauffé avec notamment une intervention d’une évinoise qui a mis en cause la politique de la mairie d’Evin concernant les poussières de plomb encore existantes.
Cela a été aussi mis en cause avec l’association Leforest-Environnement qui a posé une question -sans réponse- à propos de la friche Renard vendue par la mairie d’Evin alors qu’il y a encore des sols pollués par le plomb.
Il a été aussi dit que cette situation  ne datait pas de micron mais aussi de Chirac, Sarko et Hollande. Et les socialistes ont été au pouvoir dans la région jusque 2015 !!

Cette situation ne date donc pas d’hier puisque metaleurop a fermé ses portes en 2003. 

Il est donc étonnant, voire surprenant, d’entendre C. Pilch, président de la CAHC, qui dans son intervention, laissait entendre qu’il venait de découvrir le problème !

Il est évidemment possible que C. Pilch n’ait pas lu l’article d’Aude Vidal qui date du 9 novembre 2016 -le mensuel ne devait pas être non plus sa tasse de thé :

https://labrique.net/index.php/thematiques/droit-a-la-ville/837-l-heritage-toxique-de-metal

En tout cas, cet article résume bien la situation que connaît parfaitement C. Pilch -sinon, il ne devrait pas continuer à être élu à ce haut poste communautaire !

Voici un extrait de la revue « la brique » :

Les silences d’Évin-Malmaison

Le 16 janvier 2003 est annoncée la fermeture du site de Metaleurop Nord. Treize années après, les habitant.es et les travailleur.ses resté.es sur le carreau payent toujours la note d’un désastre social et écologique. Les territoires déjà sinistrés économiquement doivent encore faire face au coût sanitaire et environnemental de leur passé industriel. Arsenic, bismuth, cuivre, argent, mercure… Au-delà du catalogue des métaux lourds et des substances toxiques, ce qui reste de Metaleurop, c’est l’amertume d’une population délaissée par les pouvoirs publics.

La justice en friche

L’impression d’être négligé.e est tenace dans ce coin du Pas-de-Calais, la sensation de ne compter pour rien. Si l’injustice y est perçue comme commune, inévitable, elle heurte néanmoins toujours le sens moral. Les contre-coups de la fermeture en 2003 de Metaleurop Nord ne démontrent pas le contraire. « Pas normal », c’est ce qui se répète autour de cette usine de métaux non ferreux qui multiplia les records : leader mondial de la production de zinc dans l’entre-deux-guerres, de la production de germanium et d’indium dans les années 1970. À sa fermeture, c’est le site industriel le plus pollué de France. « Pas normal » qu’après de telles nuisances l’usine ait pu fermer en quelques mois et se soustraire à ses responsabilités grâce à un montage juridique qui laisse ses pollutions orphelines. « Pas normal » qu’après avoir laissé dépérir pendant des années sa filiale nordiste tout en encaissant ses profits, le groupe européen ait coupé tous les liens avec elle, se défaussant de ses obligations en matière d’environnement. Pollueur, payeur ? Pas ici. L’État ramasse la note… mais choisit de ne pas la payer. Plus de douze ans plus tard, l’héritage toxique de Metaleurop donne lieu à des conflits renouvelés.

Écologistes et fondeurs, l’incompréhension

Rendez-vous à Évin-Malmaison avec PIGE (Pour l’intérêt général des Évinois), jeune association qui donne une nouvelle voix aux populations locales. Nous sommes accueillies par Bruno Adolphi et Suzette, quinquagénaires affables qui décrivent avec assurance le tableau des injustices subies par eux-mêmes et leurs voisins.
Situé à l’ouest de l’usine Metaleurop, ce bourg de 4.500 habitants est sous les vents de l’ancienne usine et a amassé le plus gros des nuisances. En 2003, l’usine rejette encore 80 kg de poussières de plomb par jour. Ses fumées piquent les carrosseries des voitures et font mourir le bétail. Metaleurop consent à payer les coups de peinture pour éteindre les plaintes mais elle attend d’être condamnée avant d’indemniser un agriculteur de la commune. La responsabilité de mieux en mieux établie de l’entreprise sur ses nuisances et les normes de plus en plus sévères en matière de pollution ont probablement contribué au lâchage de l’usine par le groupe. La faute aux écologistes ? Le Comité de défense évinois, association active à partir de 1998 et qui ne survivra que quelques années à la fermeture de l’usine, subit alors les foudres des ouvriers attachés à leur emploi. Selon Jean-François Caron, maire EELV de Loos-en-Gohelle non loin de là, les logiques capitalistiques expliquent à elles seules la désindustrialisation de la région et cette fermeture. Néanmoins l’élu précise que «
certains mouvements politiques [ont été] trop heureux de pouvoir nous faire porter le chapeau ». Jadis les ouvriers et les défenseurs de l’emploi accusaient les écologistes de vouloir faire fermer l’usine. Maintenant qu’il n’y a plus d’emploi sur le site, ce sont les habitant.es d’Évin qui reprochent aux ouvriers de ne pas avoir lutté plus tôt contre les nuisances : « C’était pas les plus malheureux, question salaire. On les achetait », rappelle Suzette. Hervé, un retraité que nous rencontrons sur le pas de sa porte, a passé sa vie active à la mine mais il a également travaillé à l’usine pendant quelques années. Il reste très droit, en pull malgré les températures, pendant qu’il nous livre son point de vue. Comme tant d’habitant.es locataires de logements modestes, il n’a pas souhaité adhérer à PIGE et renvoie tout le monde dos à dos en répétant qu’il est « trop tard » et que « c’était quand l’usine marchait qu’il fallait le faire ».

 Pollués payeurs

Vivre avec la pollution, une idée d’avenir

Une population sans alternative

Au bord du canal de la Haute-Deûle, une pelle mécanique décharge le contenu d’une péniche au milieu des terrains vagues. Pas d’autre activité n’est observable sur le quai de l’usine. L’endroit pourrait sembler paisible sans la D160 qui longe le site. À moitié vivante, l’ancienne Metaleurop Nord. À la fermeture, plusieurs activités, pas toujours pérennes, ont pris le relais : un centre de désossement des carcasses de voitures qui a fermé à son tour et une activité de traitement des déchets industriels, Sita Agora, qui cause de nouvelles pollutions. Autour de la trentaine d’hectares de l’ancienne usine, nous croisons des promeneurs.ses avec leur chien ou à vélo malgré les camions qui encombrent la route étroite. Jean-Luc, un quinquagénaire à l’allure tranquille, descend de son biclou pour nous montrer la route de Noyelles-Godault. On s’attarde, il nous raconte ses vingt ans de Metaleurop en tant qu’intérimaire, à la fois dedans et dehors, comme 500 autres ouvriers. Bien intégré au milieu des ouvriers de l’usine mais pas syndiqué, on l’appelait parfois deux heures avant pour prendre son poste, une vraie variable d’ajustement. Et il n’a pas touché un sou à la fermeture. Ce que tous les ouvriers ont en partage, c’est des conditions de sécurité sordides qui ne s’améliorent que lentement, au fil des luttes et des accidents, parfois anodins comme les semelles des chaussures de sécurité fondant sur le sol bouillant, parfois mortels comme lors de l’explosion d’un stock de produits chimiques. « D’année en année, avec les accidents, ils serraient la vis côté sécurité et on mettait des masques ». Tous les deux mois, il effectuait des prises de sang et des analyses d’urine. Un emploi insalubre ? « C’est comme les mines, on n’avait pas le choix, faut travailler ». Depuis 2003, Jean-Luc a seulement travaillé un mois pour une mission de nettoyage de l’usine et trois mois à Ikea. En comparaison de ces douze ans de chômage, Metaleurop, « c’était bien », nous répète-t-il. « On était content d’aller travailler ». « Tout le monde était main dans la main ». Aujourd’hui « tout le monde devient con, les gens ne se côtoient plus, c’est chacun pour soi ».

La France entière a découvert l’usine Metaleurop lors de l’annonce de sa fermeture et des événements qui ont suivi, dont le chantage à la pollution des fondeurs qui menaçaient de verser des produits toxiques dans le canal. Cela fait plus de trente ans que les élus écologistes suivent le dossier. Parmi ceux et celles dont le mandat a pris fin lors des élections de décembre 2015, on trouve un avocat lillois qui a défendu le comité d’entreprise de l’usine et un ancien objecteur de croissance qui a effectué des prélèvements de terre – de nuit, pour éviter la confrontation avec les ouvriers du site. « Ils avaient peur de ce qu’on disait parce que les emplois risquaient de disparaître, se rappelle Emmanuel Cau, ancien vice-président à l’environnement. Et ensuite ils avaient peur parce qu’on leur parlait de risques sanitaires et qu’ils craignaient que leur maison perde de sa valeur. Donc on n’a jamais été bien vu ». L’impression d’une rencontre ratée entre les écologistes s’intéressant au dossier et les personnes qui vivent ou travaillent sur ce territoire désolé : « Ils étaient là, explique Bruno, mais pour les habitants ils étaient inexistants ».

Le gigantisme énergétique ou la santé par-dessus la jambe

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BFM en parle longuement

20 ans après, Metaleurop continue de polluer

Martin Boudot, Journaliste, auteur de l’enquête sur la pollution de Metaleurop, était l’invité deNord Politiques sur BFM Grand Lille et BFM Grand Littoral

https://www.bfmtv.com/grand-lille/replay-emissions/lille-politiques/20-ans-apres-metaleurop-continue-de-polluer_VN-202205050697.html

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Intervention du maire de Leforest

Christian Musial est maire de Leforest ; il est aussi vice-Président de la CAHC, délégué à la Transition écologique

https://www.bfmtv.com/grand-lille/replay-emissions/lille-politiques/enquete-sur-m

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On avait besoin de savoir

https://www.bfmtv.com/grand-lille/replay-emissions/lille-politiques/on-avait-besoin-

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C’est un scandale

https://www.bfmtv.com/grand-lille/replay-emissions/lille-politiques/c-est-un-scanda

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Une petite vidéo de VdN

Pour comprendre le désastre environnemental et humain

https://www.lavoixdunord.fr/videos/a-la-une/metaleurop-deux-minutes-pour-comprendre-le-desastre-environnemental-et-humain?param01=q3vvqfk&param02=01499695&param03=1

commentaire : cela n’explique pas grand-chose, sauf ceci : les salariés sont utilisés jusqu’au bout puis jetés comme des malpropres et les sociétés se fichent de la dépollution des sites ..

Mais rien n’est expliqué quant au départ de l’entreprise metaleurop. Il aurait fallu montrer que c’est une femme -Danièle POLIAUTRE, fille de communiste, devenue écolo- qui a mené la bataille pour montrer les dégâts occasionnés par l’exploitation du plomb. Elle a été dénigrée, mais elle a tenu bon.  A la suite, d’une décision de justice, grâce à Danièle, metaleurop a été condamnée. C’est ce qui fait que cette entreprise, sans crier gare, a décidé de se délocaliser en Roumanie. En laissant toute la merde au territoire et aux collectivités et, évidemment, sans indemnisations. Bien entendu, les collectivités ne se sont pas pressées de s’occuper de ce problème. C’est ce qui explique que, presque 20 ans après, le territoire est le plus pollué de France (d’après le journaliste d’investigation Martin Boudot)

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Près de Lens, le plomb de l’ancienne usine Metaleurop continue d’empoisonner une ville

De nouvelles analyses, menées par l’émission « Vert de rage » de France 5, montrent une pollution au plomb bien supérieure au seuil d’évacuation dans les sols des écoles, du stade et des jardins d’Evin-Malmaison, une commune proche de l’ancienne usine Metaleurop de Noyelles-Godault (Pas-de-Calais)

https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/pres-de-lens-le-plomb-de-l-ancienne-usin

Du plomb partout: dans l’école, le stade, les légumes. Les cheveux des enfants. Deux décennies après la fermeture de la fonderie Metaleurop dans le Pas-de-Calais, les résultats « préoccupants » d’une enquête journalistique sur la pollution des terres ont été présentés vendredi aux habitants.

https://www.francesoir.fr/afp-afp-france/metaleurop-20-ans-apres-une-terre-

Metaleurop 20 ans après : une terre empoisonnée, des riverains inquiets

https://information.tv5monde.com/info/metaleurop-20-ans-apres-une-terre-empoisonnee-de

Il faut savoir que Penarroya a été rachetée et s’est donc appelée ensuite metaleurop… du groupe Glencore, ENTREPRISE SUISSE MULTINATIONALE  QUI CONTINUE A ENGRANGER DE SUPERBES BENEFICES;

Penarroya 1971-1979 : « Notre santé n’est pas à vendre ! »

La lutte des ouvriers des usines Penarroya, dans les années 1970, a pendant longtemps été considérée comme un modèle d’organisation et d’autonomie politique des immigrés. Ce qui surpasse cependant cette exemplarité est l’objet même de la mobilisation : la revendication d’un droit à la santé. Pour la première fois, un mouvement de grande ampleur, entièrement entre les mains des ouvriers, faisait de la santé à l’usine un objet de lutte et de revendication.

http://www.gisti.org/spip.php?article4461

Une histoire de metaleurop

https://fr.wikipedia.org/wiki/Metaleurop

Pour en savoir plus sur Danièle Poliautre,

militante communiste, décédée en 2009

https://mres-asso.org/+Danielle-Poliautre-pionniere-et-determinee+

https://www.libelille.fr/2009/07/dani%C3%A8le-poliautre-est-morte.html

http://blog.toutallantvert.com/2009/07/02/hommage-a-danielle-poliautre-elue-militante-du-developpement-durable/

C’est en 1983 que Danielle Poliautre s’illustre pour la première fois. Militante communiste, elle anime une association régionale dénonçant les dysfonctionnements écologiques et sociaux du modèle industriel régional. Ce combat mènera, en 1990, à la création de l’association Environnement et développement alternatif.
En 1991, on retrouve Danielle Poliautre aux côtés de deux réseaux associatifs nationaux
pour préparer le Sommet de Rio, où elle nouera, l’année suivante, de nombreux contacts. Investie dans la formation au développement durable, administratrice au sein de la Fondation pour le progrès de l’homme, Danielle Poliautre s’engage dans la campagne des municipales de 1995 pour réclamer l’élaboration d’un Agenda 21 local

https://daniellepoliautre.wixsite.com/danielle-poliautre/militantisme-associatif

En 1987, après avoir alerté incessamment les pouvoirs publics (en particulier sur les problèmes de gestation de vaches liés à la contamination des sols par les métaux lourds autour de l’usine Metaleurop à Noyelles Godault) et faute d’être entendue, c’est avec le MNLE qu’elle engage une action en justice contre l’Entreprise Metaleurop (ex Penarroya), aux côtés de l’agriculteur Gérard Debreyne. Cette action est gagnée en cassation en 1993 et deviendra un dossier phare de lutte contre la pollution industrielle. Elle a donné lieu à la signature d’une Convention avec Metaleurop en 2002 pour la reconquête des sols pollués autour de l’entreprise.

1987 est aussi l’année où elle découvre le Rapport Brundtland. Cette publication de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement des Nations Unies (ayant pour titre « Notre Avenir à Tous ») tire son nom de la Présidente de la Commission, la Norvégienne Gro Harlem Brundtland et définit la politique nécessaire pour parvenir à un Développement Durable.

En 1990, elle devient Présidente de l’association Environnement et Développement Alternatif (EDA). La notion nouvelle de Développement Durable est intégrée aux statuts de l’association dès sa création.

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pollution industrielle : un silence de plomb

https://blog.ttla-avocats.com/category/plomb-saturnisme/page/2/

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Dans un autre secteur de la région

Mortagne-du-nord : friche de la société Compagnie Royale Asturienne des Mines : pollution historique de la friche (30 hectares) et des terrains l’environnant, occasionnée par des retombées atmosphériques. Les communes de Château-l’Abbaye, Flines les Mortagne, Mauide et Thun St Amand sont également concernées.

https://www.lemoniteur.fr/article/recensement-1996-des-sites-et-sols-pollues.248859

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recensement (ancien) des sols pollués

http://infoterre.brgm.fr/rapports/69-SGN-098-NPA.pdf