Sur les chaînes info, JT, talk-show, la crise politique devient spectacle

Coup de show sur l’info. Depuis lundi, une partie des médias dramatisent de façon anxiogène la vie politique à coup de musique angoissante et de rhétorique digne du cinéma. Les événements méritaient pourtant un peu de sobriété.

Le caractère dramatique d’une séquence politique peut-il se mesurer à son traitement médiatique ? On a presque peur, depuis lundi soir, en regardant la télé. Couleurs criardes sur les chaînes info, bandeaux déroulants marqués « édition spéciale » en rouge vif, décibels en hausse sur les plateaux : de chaînes en chaînes, le récit médiatique qui s’écrit en direct sous les yeux des Français vire au spectacle.

« La bombe politique », « les dernières heures d’un suspense », « mission de la dernière chance », « ultimes négociations », « présidentielle anticipée », « saut dans le vide »… La rhétorique, sur les bandeaux à l’écran comme dans la voix des présentateurs, est digne du cinéma. « Voilà ce que l’on pouvait dire du film politique de la journée », a d’ailleurs indiqué la présentatrice Léa Salamé au cours du JT de 20h de France 2. Mardi soir, le reportage d’ouverture du journal était parsemé d’une musique angoissante façon film d’action. C’était peu avant les interviews de Bruno Retailleau (LR) et Olivier Faure (PS), dont la caméra a immortalisé la poignée de main lorsqu’ils se sont succédé dans le fauteuil de l’invité.

Une heure plus tôt, Jean-François Copé (LR), mine grave, vidait son sac sur le plateau de C à vous, sur France 5. « Vous me connaissez, je ne suis pas du genre à faire du cinéma : je pense qu’Emmanuel Macron est en train de couler la France », a-t-il tonné d’emblée. Au fil de son intervention ciselée (et flippante), alors que les journalistes lui portaient la contradiction, il s’est agacé : « Il y a des moments de vérité. Sinon, ce n’est pas la peine de faire des émissions télé ! »

Un rapport déjà dégradé des Français à l’information

Des émissions aux audiences dopées… Selon les chiffres de Médiamétrie publiés mercredi matin, les quatre chaînes d’info (BFMTV, CNews, LCI, France info) ont rassemblé 14 % du public sur la journée de mardi. Soit beaucoup plus que d’habitude, puisque la moyenne à ce jour pour l’année 2025 s’élève… à 9,5 %. Avec, parmi leurs téléspectateurs (plutôt âgés), un renfort des 25 à 49 ans, cible publicitaire si convoitée des chaînes. CNews, la chaîne du groupe Bolloré, continue de faire la course en tête (5,6 % du public présent devant la télévision).

Dans cette ébullition générale — où les hommes jouent quasi exclusivement les premiers rôles —, l’animateur Yann Barthès, depuis deux soirées, ouvre son talk-show Quotidien à 19h20 en s’affublant d’un nez rouge. « Bienvenue au cirque, bienvenue en France ! » lançait-il lundi, avant de dégainer, mardi soir, une machine à faire des bulles de savon et une casquette à hélice. « Merci à vous de regarder le spectacle désastreux de nos politiques ! »

Difficile de ne pas repenser au rapport de la Fondation Jean-Jaurès, Arte et la société de conseil L’ObSoCo, paru en décembre dernier. Il alertait sur le lien hyper dégradé des Français à l’information, jugée trop répétitive mais surtout angoissante. Au détour des pages, ses auteurs y avaient malicieusement glissé la célèbre réplique qui concluait les sketchs des Guignols de l’info de Canal+ : « Vous pouvez maintenant éteindre votre télévision et reprendre une activité normale. »

Telerama

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https://www.ouest-france.fr/politique/je-vous-mets-au-defi-de-vivre-avec-

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En résumé : tragico-comique

Pendant ce temps, certains ont du mal à joindre les 2 bouts …..
Affligeant ? Pathétique ? Révoltant ?????

Sans oublier celles et ceux qui doivent « choisir » entre se soigner et se nourrir ,se chauffer et les personnes avec un travail qui doivent dormir dans leur voiture …

Scandaleux et indécent …Mais ce ne sont pas les scrupules qui les étouffent lorsqu’ils s’écharpent pour « l’assiette au beurre » , leur gamelle avant l’intérêt des français …