Le vrai coût de l’électricité nucléaire produite en France !

Et il n’est pas cher !!!!

La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a publié fin septembre 2025 une nouvelle estimation du coût complet de production de l’électricité nucléaire historique pour la période 2026-2028 : 60,3 €/MWh (prix de base 2026), soit environ 61,5 €/MWh en euros courants. Un chiffre nettement inférieur à celui estimé par EDF.

 Au 31 décembre 2025, le dispositif ARENH, qui contraignait EDF à céder une partie de sa production nucléaire à des prix régulés, prendra fin. La loi de finances pour 2025 introduit, en remplacement, le mécanisme du Versement nucléaire universel (VNU), assorti d’une taxe sur les revenus du parc nucléaire d’EDF au-delà de certains seuils, afin de redistribuer aux consommateurs une partie des revenus tirés des marchés.

Pour que ce mécanisme soit crédible, la CRE est désormais chargée, tous les trois ans, d’évaluer le coût complet de production du parc nucléaire historique (installations autorisées avant le 1ᵉʳ janvier 2026).

Pour 2026-2028, la CRE décompose ainsi le coût en :

  • 30,6 €/MWh de charges opérationnelles (combustible, main d’œuvre, achat …) ;
  • 28,3 €/MWh de charges d’investissement / capital (amortissements, rémunération des actifs selon un coût moyen pondéré du capital (CMPC), coût de stockage des combustibles) ;
  • et 1,5 €/MWh de rattrapage retraites.

La CRE a retenu une trajectoire de production de 362 TWh sur la période, avec un taux de disponibilité moyen de 73,2 %. Pour 2029-2031, le coût complet est estimé à 63,4 €/MWh (prix 2026), ou 68,4 €/MWh en valeurs courantes.

EDF n’est pas d’accord avec ce calcul

EDF conteste l’estimation de la CRE et présente un coût beaucoup plus élevé à 79,6 €/MWh (2026-2028) et 81,5 €/MWh (2029-2031) aux conditions économiques de 2026.

Ce niveau prendrait davantage en compte les incertitudes liées à l’environnement concurrentiel européen et les coûts de renouvellement ou maintenance non pleinement internalisés dans l’approche de la CRE, tacle EDF. Pour la CRE, la différence s’explique par un changement méthodologique — notamment dans la valorisation du capital et le périmètre considéré — ainsi que par des « effets minorants » qui compenseraient l’inflation. Le régulateur nuance que ces valeurs ne constituent pas un « prix » de vente, mais un coût de référence dans le cadre réglementaire envisagé.

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Ce coût de 60,3 €/MWh est important pour déclencher le VNU : au-delà d’un seuil fixé sur cette base, EDF serait taxable à 50 % et, à un deuxième niveau, à 90 % de ses revenus nucléaires.

Même en l’absence de conclusions définitives, ce coût de production est jugé « contenu » par la CRE bien qu’il soit inférieur au calcul d’EDF.
Certains observateurs estiment néanmoins que si les marchés de l’électricité flambent, EDF pourrait être exsangue ou dissuadé d’investir, faute de marge suffisante.

revolution-energetique.com

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Note de facteur à l’article

Beaucoup de prétention autour de la soi-disant connaissance du prix de l’électricité nucléaire en France !…

Dans le corps, il n’y a pas un mot sur les milliards d’euros nécessaires au démantèlement des réacteurs en fin de vie, rien sur les déchets mortels à isoler des êtres vivants et à stocker pour l’éternité, rien sur les fonds nécessaires à la construction programmée de nouveaux réacteurs atomiques.

Pas grand-chose sur les vieux réacteurs prolongés à grand coups de milliards avec la menace énorme qu’ils font peser sur l’humanité : pour mémoire L’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire avait chiffré – en 2007 – le coût de la survenue d’une catastrophe nucléaire en France à 5 800 milliards d’euros.  En 2013, ce même institut critiquait son propre travail en le qualifiant de « rudimentaire » pour le faire baisser de 8 fois : Fukushima était passé par là, prouvant que la catastrophe atomique était possible en France, et il fallait donc minimiser le coût de la catastrophe pour que l’aventure atomique puisse malgré tout continuer.