Irrigation agricole

Sans oublier des commentaires sur deux articles dans Voix du Nord Montreuil

A propos d’un article dans VDN Montreuil

Deux commentaires
Petite réaction à propos de l’article LVDN au sujet « de l’herbicide part dans la nature : pas de risque  »
Je voudrais ici  démonter l’article fait de mensonges et de prise de position pour le moins laxiste  sur le risque :
Le propyzamide est un herbicide très dangereux  d’utilisation sur du colza (à 1,8 l/ha) ou des cultures maraichères  en été   (à 3,75l/ha)
Cela veut bien dire que l’équivalent de traitement de 2,5 ha à 3 ha(30 000 m2 )  se sont déversés au même endroit , sur quelques dizaines de m2.
Alors, Pas  de risque  pour quoi ? La terre ne compte pas, la nappe phréatique n’existe pas.
Quand on regarde la fiche technique du produit, c’est un produit classé   H 351, c’est à dire probablement cancérigène.
Comme tous les pesticides classés » probablement cancérigènes » le DDR : Délai De Rentrée, c’est à dire qu’après une pulvérisation, les émanations toxiques peuvent intoxiquer pendant une période de 48h et qu’il est interdit de rentrer dans la parcelle ou de s’approcher   pendant 48 heures.
Alors, pas de risque … pour qui ? Les habitants priés de rester chez eux quelques heures, est-ce suffisant ?
Dans l’article, on découvre que le »  mélange d’eau et d’herbicide était destiné à l’origine pour l’épandage de prairies « .
D’abord, à cette époque de l’année, on ne  désherbe JAMAIS  de prairies et en plus ce produit n’est pas du tout homologué  pour désherber des prairies.
Alors, qui raconte des carabistouilles : l’agriculteur ou le journaliste ?
De qui se moque-t-on  et qui cherche-t-on à enfumer ?
De tels mensonges ne serviraient-ils  pas aussi à masquer auprès des citoyens la dangerosité des produits utilisés dans l’agriculture chimique   et banaliser l’utilisation de tels produits et  chercher à  endormir les citoyens après l’épisode calamiteux du glyphosate   ?
Il est  aussi cocasse   de remarquer  dans l’article sur la gauche, que ce sont  les agriculteurs qui utilisent toute  la panoplie de pesticides mortifères de la planète, qui  dénoncent eux même l’importation de produits venant du Canada et où  là-bas, les agriculteurs utilisent  eux aussi le glyphosate et les antibiotiques … même pas honte.

Deuxième commentaire

Il est rapporté dans le journal ceci :

« Une catastrophe. Ils utilisent du glyphosate, des hormones, des farines animales, des piqures aux antibios …On demande que les mêmes règles  s’appliquent parce qu’on ne peut pas nous demander ce qu’eux pourront faire, tout en inondant le marché de leur viande arrivée par bateaux »

On a l’impression que ces dirigeants de la JA ou de la FDSEA demandent que les agriculteurs français demandent d’appliquer les règles d’Outre-Atlantique !

Il est dit aussi dans le même article :

« L’enjeu est là : soit on conserve notre agriculture paysanne, soit on se tourne vers des méga-structures industrielles ». C’est étonnant d’entendre ce discours de la part de dirigeants adhérents de la FNSEA qui prône l’agro-industrie !

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Irrigation agricole, pesticides et milieux aquatiques

Chronique d’un désastre annoncé

L’instruction du ministère de l’environnement, en date du 3 juin 2015, a demandé aux services de l’État d’établir une cartographie des cours d’eau afin de lever des incertitudes sur leur localisation. Les DDT(M) et la police de l’eau (absorbée par l’AFB avec le reste de l’ONEMA) pilotent l’élaboration de cette cartographie dans chaque département et consultent pour ce faire syndicats de rivières, associations environnementales, agriculteurs etc. La cartographie doit être finalisée par un arrêté préfectoral.

Selon les départements, la cartographie finale est plus ou moins correcte. Dans les départements où la FDSEA est influente, la cartographie a eu pour résultat la « disparition » de nombreux petits cours d’eau souvent intermittents. Les agriculteurs peuvent donc puiser de l’eau dans ces cours d’eau « disparus » pour irriguer sans autorisation de prélèvement et pour remplir des bassines sans étude d’impact environnemental. La cartographie étant non opposable, il n’y a aucun recours possible contre ses pratiques qui ont été dénoncées par plusieurs associations environnementales.

A cela s’ajoute le lancement des projets de territoire par les ministres de l’agriculture et de l’environnement. La plupart de ces projets de territoire sont des projets d’irrigation agricole non soutenable.

L’impact de la cartographie des points d’eau permanents ou intermittents sur l’usage des pesticides est moins connu ; les points d’eau étant les cours d’eau mais aussi les étangs, lacs, fossés et mares.

L’arrêté interministériel du 4 mai 2017 relatif à l’utilisation des produits phytosanitaires définit la notion de « zones non traitées » (ZNT) à respecter en bordure des points d’eau pour en éviter la contamination. La ZNT a une largeur minimale de 5 m en bordure du point d’eau. L’arrêté interministériel demande que soit établie une cartographie des points d’eau soumis à la réglementation ZNT dans chaque département par arrêté préfectoral.

La cartographie des points d’eau ZNT reprend l’intégralité des cours d’eau présents dans la cartographie des cours d’eau décrite ci-dessus, auxquels s’ajoutent les points d’eau présents dans les cartes au 1/25000 de l’IGN. L’arrêté interministériel offre la possibilité au préfet d’ajouter des points d’eau dans la cartographie des points d’eau ZNT, même s’ils sont absents des cartes IGN. Or, sous la pression des FDSEA, certains préfets ont utilisé cette possibilité non pas pour ajouter des points d’eau mais pour en retirer ! C’est le cas dans le département du Gard mais d’autres départements sont aussi concernés.

La cartographie des cours d’eau du Gard est correcte. La DDTM s’appuyant sur les SAGE n’a pas fait « disparaître » des cours d’eau. Les cours d’eau « indéterminés » sont représentés en rose. Ils correspondent à des cours d’eau non naturels, comme par exemple des canaux. Ces canaux construits au fil du temps couvrent une grande partie de la Camargue.

La cartographie des points d’eau ZNT du Gard fait apparaître des points d’eau comme par exemple les étangs mais fait aussi disparaître tous les canaux en Camargue. Les agriculteurs peuvent donc utiliser des pesticides jusqu’au bord des canaux (et même dans) puisque ceux-ci n’existent pas selon l’arrêté préfectoral du 9 octobre 2017. On imagine aisément la pollution des milieux aquatiques qui va en découler.

La commission européenne souhaite profiter de la révision de la DCE pour harmoniser les politiques européennes de l’eau et de l’agriculture. La France a déjà commencé à le faire… à sa manière.

Acronymes

AFB : Agence Française pour la Biodiversité

DCE : Directive Cadre sur l’Eau

DDTM : Direction Départementale des Territoires et de la Mer

FDSEA : Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles

IGN : Institut Géographique National

ONEMA : Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques

SAGE : Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux

ZNT : Zone Non Traitée

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