Extension de la Zone Industrielle est-Arras

Le parc d’activité prendrait 48,5 ha de terres agricoles  

Courrier d’une immercurienne envoyé au président de la CUA

 Adhérente depuis une quinzaine d’années à Alter’Circuit (AMAP) sise à Saint-Laurent-Blangy, j’ai rencontré avec d’autres membres de d’associations, Mr.Desfachelles, alors vice-président de la Commission Environnement de la CUA. Notre démarche consistait à amorcer une réflexion pour la mise en place d’un plan territorial alimentaire au niveau de St-Laurent ou de la CUA. Ce plan est un atout indéniable pour l’environnement, la santé, et l’emploi. Il nécessite des espaces de maraîchage proches de la Communauté urbaine. Lors de ces réunions, Mr.Desfachelles avait montré un intérêt certain tout en évoquant les difficultés de la faisabilité, la principale étant ; le manque de terres agricoles disponibles. Et voilà que vous présentez un projet d’extension du parc d’activités Est de 48,5 ha, territoire pris sur des terres agricoles ! Je suis déconcertée ! 48.5 ha détournés de leurs fonctions naturelles, lieu de biodiversité, tampon pour l’environnement qui devrait évoluer pour devenir une terre nourricière de bonne qualité et qui risque de devenir dans sa plus grande partie un espace bétonné !

Mr. Le Président, vous aimez dire que vous cherchez l’équilibre entre l’économie, le social et l’environnement, il faut donc poser des actes, pour que cet équilibre existe. Or, j’ai le sentiment que vous privilégiez l’économique au détriment de l’environnement, car un des objectifs du parc serait, entre-autre, d’optimiser « les zones commerciales de la grande distribution ». Les derniers évènements : COVID, climatiques…provoquent une prise de conscience, plus de 50% des citoyens aspirent à un changement de consommation ; que leur proposez-vous ? De plus, à propos des conditions d’utilisation de la zone, vous vous abstenez. Vous laissez agir les futurs entrepreneurs en fonction de leur sensibilité environnementales…Ainsi, ils pourront mettre des moutons pour tondre leur gazon… ? Vous n’initiez même pas des installations vertueuses !

 

  • Pourquoi n’y a-t-il pas dans ce projet, des informations sur le coût de cette extension (foncier + aménagements) ? C’est pourtant la population qui supportera ce financement.

 

  • Pourquoi n’y a-t-il pas d’évaluation sur les émissions des gaz à effets de serre, qui seraient provoqués par l’activité de cette zone ? Cette évaluation est indispensable, sachant que nous devons réduire de 40% ces émissions d’ici 2030, selon l’accord de Paris.

 

Il apparait que cette extension soit la suite logique des années de la création de la première tranche de la zone d’activité soit 1970. Mais le monde a évolué ! Il est temps de repenser les besoins, les notions « de richesse et de développement économique » et, de ne pas brader les richesses de la Nature. Les citoyens ont de plus en plus conscience que la Terre est « notre maison commune », que nous épuisons ses ressources, que nous devons la préserver, pour un avenir supportable. Je pense à mes enfants, à mes petits-enfants ; que va-t-on leurs laisser ?

Ce projet doit être repensé, évoluer vers du maraîchage. Il a valeur d’exemple, de ce que nous désirons pour le « bien commun » à long terme.

Chacun à son niveau en a la responsabilité et devra en rendre compte !

Recevez mes salutations,

DL

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Réactions de quatre associations

Les derniers rapports scientifiques sur l’évolution du climat, la décision récente et inédite du conseil d’état sur les objectifs climatiques de la France nous mettent une nouvelle fois en garde sur l’extrême urgence qu’il y a à sauver la planète avant qu’il ne soit trop tard.

Vous savez que les collectivités territoriales ont aussi un rôle primordial à jouer. Il ne s’agit plus de prendre quelques mesures environnementales à la marge, mais de mettre en œuvre une modification radicale de la vision de notre vie en société. Cette modification s’accompagnera d’ailleurs d’un surcroît de bien être pour les habitants.

L’extension de la ZI-est, telle qu’elle est prévue actuellement ne va pas selon nous dans le bon sens. La rédaction du SCOTA sur lequel s’appuie cette décision, ne date que de quelques années mais n’est-elle pas déjà dépassée quand on a entendu depuis plusieurs mois que rien ne devait redevenir comment avant ?

Ne doit-on pas revenir sur nos besoins et notre consommation, avant de favoriser l’arrivée de n’importe quelle industrie ou commerce, quand on sait notamment ce qui se passe avec les multinationales sur nos territoires Ne doit-on pas penser l’emploi en référence avec les exigences écologiques N’y a- t-il pas à s’orienter vers des emplois plus vertueux et plus pérennes en les favorisant.

Il est aussi absolument indispensable de maintenir actuellement le maximum de terres agricoles, pour l’infiltration des eaux, la recharge des nappes, la culture vivrière et locale pour assurer la souveraineté alimentaire du territoire, le maintien des zones de fraîcheur. Autant de paramètres qui non seulement ne sont pas pris en compte mais qui paraissent oubliés dans le projet que vous proposez.

Pour tout projet concernant l’avenir de l’agglomération Arrageoise, il conviendrait de privilégier

° les critères environnementaux

 Que des critères environnementaux importants soient exigés pour éviter au maximum l’imperméabilisation des sols (notamment parkings végétalisés et autres …), dans le choix des matériaux, de l’emprise au sol, sur l’aspect énergétique … Ce côté environnemental servirait aussi de vitrine pour notre territoire.

° les entreprises et les emplois

 Qu’il puisse y avoir un choix parmi les entreprises qui correspondrait à l’intérêt général : comme la non pollution, les besoins locaux ou autres …

° la réservation d’espaces permettant la production vivrière…..

 Que des parcelles puissent être dégagées sur les espaces non construits, permettant d’accueillir des producteurs maraîchers ou fruitiers, avec création d’emplois supplémentaires.

 Cette production vivrière locale (fortement déficitaire actuellement) devrait être complétée par l’attribution d’autres parcelles, communales ou par la coopération CUA-SAFER. Qui serait aussi créatrice d’emplois, et permettrait d’avancer dans le projet alimentaire territorial.

Ces objectifs ne nuiraient pas à l’attractivité importante de notre territoire, et seraient au contraire un signal fort, accepté volontiers par l’opinion, et permettraient aussi de renforcer notre image de territoire pilote dans le domaine écologique, un modèle de la société future en construction.

Merci de nous tenir informés.

Hervé Saint-Maxent pour Le collectif Arrageois pour le climat

Marianne Herman pour Alterre Circuit

Jacqueline Istas pour Nord Nature Arras

Jean Michel Damiens pour Eau…secours Arrageois