
Refus du réel, refus de justice
Communiqué du PIGE – association de défense des locataires et propriétaires d’ÉVIN-MALMAISON
- À l’audience du 9 décembre 2025, le rapporteur public a conclu à l’absence de faute de l’État dans le dossier Metaleurop : aucune responsabilité, aucune réparation du préjudice écologique, aucune obligation envers les habitants exposés depuis des décennies. Pour nous, habitants des zones contaminées, cette position relève d’un déni grave de la réalité environnementale et sanitaire.
Les faits, eux, ne disparaissent pas : jusqu’en 2001, l’usine a encore rejeté 18 tonnes de plomb, 26 tonnes de zinc et près d’une tonne de cadmium par an, contaminant plus de 650 hectares. Ces rejets massifs et continus se sont produits sous le regard de l’État, sans action suffisante pour protéger les populations.
La cour d’appel avait pourtant reconnu la responsabilité de l’État pour défaut de régulation, ouvrant la voie à l’indemnisation des propriétaires touchés. Revenir aujourd’hui à une absence totale de responsabilité revient à effacer 70 ans de pollution, alors que ses traces demeurent dans les sols, l’air, l’eau… et dans nos corps.
Nous affirmons que l’État avait l’obligation de faire cesser, dans un délai raisonnable, une activité industrielle manifestement dangereuse. Il ne l’a pas fait. Et affirmer aujourd’hui qu’il n’y a aucune faute, c’est nier l’évidence.
Nous tenons également à saluer l’excellent travail de Maître David Deharbe, qui défend ce dossier avec rigueur et détermination. Nous le remercions profondément pour son engagement. Il peut compter sur notre soutien total face au déni de vérité qui frappe l’ensemble des habitants concernés.
Nous appelons les pouvoirs publics à assumer leurs responsabilités, à reconnaître le préjudice écologique, et à garantir enfin une protection réelle et durable des populations.
Ce que nous demandons n’est ni symbolique ni accessoire : nous demandons justice, reconnaissance et réparation.
Evin-Malmaison, le 11 Décembre 2025