Kai Terada ne désarme pas !

On est dans le monde de Kafka

Rejoignons Kai Terada dans la grève le mardi 11 octobre, pour que cessent ces manœuvres illégales qui ont pour seul but de faire taire militant·es qui défendent le service public d’éducation. Il est temps de dire massivement “non” avant que partout sur le territoire, au bon gré du ministère et des rectorats, ne soient déplacés comme des pions celles et ceux qui ont dénoncé haut et fort les réformes délétères pour les élèves, la dégradation de nos conditions de travail et la perte de sens de notre métier.

Cela fait un mois aujourd’hui que Kai Terada est pris dans la tourmente de la répression : le 4 septembre, il recevait une lettre d’huissier l’avertissant d’une mesure de suspension et l’invitant le lundi matin à traverser la région parisienne pour récupérer un arrêté datant du 30 août et qu’il aurait été donc très facile de lui remettre en mains propres dans son établissement le 31 août, jour de pré-rentrée. Mais les voies rectorales et ministérielles sont sibyllines et Kai n’était pas au bout de ses surprises : il découvrait le jeudi 8 que son dossier administratif était vide et qu’il était suspendu sans motif, dans le seul but de rétablir “la sérénité au lycée Joliot-Curie” de Nanterre ; il apportait alors à la DSDEN le mardi 13 plus de 80 témoignages de collègues et d’anciens collègues, mais aussi d’anciens personnels de direction, soulignant tous que ses prises de parole et ses engagements n’avaient jamais en rien troublé “la sérénité du lycée Joliot-Curie”, bien au contraire ; les services académiques, eux, continuaient de ne fournir aucun fait précis disant s’appuyer sur le rapport d’une inspection à 360° menée dans l’établissement, rapport dont le ministère avouerait lui-même le 21 septembre n’avoir pas eu connaissance, dont nul n’a encore vu la moindre ligne malgré les demandes réitérées des collègues du lycée et dans lequel n’aurait jamais été mentionné le nom de Kai Terada d’après les propos tenus par l’inspecteur vie scolaire qui a reçu les élus au CA de Joliot-Curie le vendredi 23 septembre.

Qu’à cela ne tienne, il n’y a nulle preuve contre M. Terada ? Décidons donc de le muter d’office “dans l’intérêt du service”. De faute, nul besoin ! Et le 22 septembre, la suspension conservatoire qui aurait dû déboucher sur une enquête ou sur une procédure disciplinaire se transforme en mutation d’office. Bien évidemment, le rectorat n’a toujours aucune preuve, aucun fait circonstancié, aucun témoignage précis à fournir. 

Face à cet univers kafkaïen, Kai ne désarme pas. En grève depuis le 26 septembre, date à laquelle il aurait dû prendre ses fonctions au lycée Poquelin de Saint-Germain-en-Lay, il conteste cette décision absurde, inique et illégale. Avec son avocat, Renaud Fages, qui a défendu les 4 de Melle et Anthony Smith, eux aussi réprimés par une administration persuadée de sa toute-puissance, il a déposé un référé en suspension auprès du tribunal administratif dont l’audience se tiendra le 17 octobre.

Il a aussi déposé le 3 octobre un recours hiérarchique auprès du ministère contre cette mutation qui n’est qu’une sanction déguisée. Or, interpellé dès le 14 septembre par un premier recours hiérarchique contre la mesure de suspension conservatoire, ce même ministère y a « fait droit » dans un courrier datant du lundi 26 septembre. Le ministère a donc décidé de lever une suspension qui avait déjà été levée le 22 septembre puisque l’arrêté de mutation d’office enjoignait Kai à rejoindre son nouveau lycée d’affectation le lundi 26 septembre ! Si cette réponse est un nouveau témoignage de l’univers absurde dans lequel évolue Kai depuis un mois, elle montre bien, s’il en était besoin, que le rectorat de Versailles n’était pas dans son droit en suspendant Kai : les arguments avancés dans ce premier recours hiérarchique, et donc reconnus comme valables par le ministère, soulignaient l’illégalité de cette mesure infondée. Et depuis, aucun nouvel événement n’est venu étayer les décisions du rectorat de Versailles : le dossier de Kai est toujours vide et la décision de mutation dans l’intérêt du service n’est pas plus justifiée que ne l’était la suspension. 

Kai n’erre pas seul au milieu de ces méandres absurdes. Ses collègues de Joliot-Curie, qui l’ont soutenu par la grève et qui subissent aussi une mise sous tutelle du rectorat, organisent vendredi 7 octobre une soirée de solidarité à partir de 18h (33 rue des Vignoles, à Paris). Sud Education, son syndicat, et toutes les organisations syndicales représentatives (CGT, FO, FSU, SGEN, SNALC, UNSA) ont demandé audience au ministère dénonçant cette répression syndicale. Le collectif des réprimé.e.s de l’éducation, qui regroupe une trentaine de collègues ayant fait les frais de cette vague répressive, mais aussi l’intersyndicale nationale (CGT, FO, SUD, SNES-FSU) appellent à une journée de grève nationale contre la répression et pour la réintégration de Kai à Joliot-Curie, mais aussi de Frédéric Bianic au lycée Diderot de Romilly-sur-Seine, le mardi 11 octobre. Ce même soir, à 19h30, à la salle Varlin de la Bourse du travail de Paris (métro République, 3 rue du château d’eau), un meeting contre la répression regroupera des réprimé.e.s de l’éducation, mais aussi d’autres secteurs.

Rejoignons Kai dans la grève le mardi 11 octobre pour que cessent ces manœuvres illégales qui ont pour seul but de faire taire militants et militantes qui défendent le service public d’éducation ! Il est temps de dire massivement “non” avant que partout sur le territoire, au bon gré du ministère et des rectorats, ne soient déplacés comme des pions celles et ceux qui ont dénoncé haut et fort les réformes délétères pour les élèves, la dégradation de nos conditions de travail et la perte de sens de notre métier.

Communiqué du comité de soutien à Kai Terada, le 4 octobre

Comité de soutien aux 3 de Melle (79)

Comité de soutien contre la répression dans l’Education