Départ des fonctionnaires

 «Il faut moderniser, assouplir la fonction publique»

C’est ce qu’a affirmé le secrétaire d’Etat chargé de la Fonction publique, Olivier Dussopt.

C’est l’heure du service après-vente pour le gouvernement. Après le « big bang » annoncé par Edouard Philippe jeudi, incluant notamment un plan de départs volontaires et un assouplissement du statut des fonctionnaires, Olivier Dussopt a confirmé ce vendredi les ambitions du gouvernement. Le secrétaire d’Etat chargé de la Fonction publique a estimé au micro de RTL que ce changement était « un préalable essentiel » pour « changer le pays ».

« Il faut moderniser, assouplir, rendre nos administrations » d’Etat, territoriale, hospitalière, « plus véloces, plus agiles et plus armées », a insisté Olivier Dussopt. « L’objectif premier » est de pouvoir « recruter plus librement » en « banalisant le recours aux contractuels » pour « tous les postes qui n’ont pas de spécificité particulière» a-t-il ajouté.

Emmanuel Macron tente de rassurer

Le gouvernement va «discuter» avec les syndicats et les «employeurs territoriaux et hospitaliers», «laisser le temps au dialogue», et «la négociation va durer un an», a précisé le secrétaire d’Etat. Olivier Dussopt a également affirmé que les plans de départs volontaires ne seront «pas des plans massifs» et qu’ils ne seront pas généralisés. Il faut «s’interroger» sur «les fonctions qui n’ont plus lieu d’être». «Là où il y aura des restructurations, des rapprochements, là où la numérisation, l’évolution des métiers, des technologies nous amènent à constater qu’il y aurait des sureffectifs, «plutôt que de gérer uniquement des reclassements», il s’agira de «proposer» aux «agents concernés cette formule du départ volontaire».

Emmanuel Macron est également monté au créneau pour défendre les annonces faites jeudi. En déplacement en Tunisie jeudi, le chef de l’Etat a néanmoins voulu rassurer sur l’objectif de la réforme. «Bien sûr, nous garderons le statut (des fonctionnaires) mais il faut avoir une souplesse de gestion, car c’est une bonne manière d’avoir une gestion contemporaine», rapporte Le Scan.

La gauche vent debout

Ces propositions de réforme de la fonction publique ont fait bondir la gauche. «Dans la situation actuelle, c’est une aberration totale», a estimé le secrétaire national du Parti communiste Pierre Laurent sur Public Sénat. Le responsable a notamment énuméré «une situation de crise massive dans les Ehpad et dans les hôpitaux où il faut embaucher», «la situation dans les prisons», «le cri d’alarme lancé par la procureure de Bobigny sur le manque de moyens dans son tribunal et, on le sait, dans beaucoup de tribunaux» et «la situation de manque de moyens dans les universités».

Citant lui aussi les hôpitaux, les Ehpad et les prisons, le président du groupe Nouvelle gauche à l’Assemblée et candidat à la présidence du Parti socialiste, Olivier Faure, a estimé sur Radio Classique qu’«on a besoin de fonctionnaires plus nombreux, qui puissent venir assumer des missions régaliennes et sur lesquelles nous avons besoin d’apporter des services qui ne sont plus rendus».

«C’est une provocation […] On a besoin de fonctionnaires, les Français aiment le service public. Aujourd’hui, le service public, c’est ce qui reste pour ceux qui n’ont rien finalement», a déclaré de son côté le président du groupe PS au Sénat, Patrick Kanner, rappelant qu’ «on ne peut pas gérer le service public comme une entreprise».

 AFP

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Commentaire

Si Monsieur Dussopt pensait rallier tranquillement LREM pour faire une avancée de carrière plus rapide qu’au PS tout en s’installant confortablement dans une petite rente de situation, il s’est lourdement trompé. Il y a toujours un prix à payer pour ce genre de transfert volontaire. En son temps ce pauvre Eric Besson passé de Ségolène Royale à Sarkozy avec armes et bagages en a fait l’amère expérience.

Nous pouvons aujourd’hui nous interroger sur les convictions politiques et idéologiques de Monsieur Dussopt qui ne sont certainement pas nouvelles et ont longuement mûries du temps où il était au PS sauf à considérer qu’il n’a jamais été autre chose qu’un mercenaire politique dont les convictions sont à géométrie variable et s’offrant en définitive au plus offrant.

Nous pouvons également faire de ses tribulations une autre lecture : elles sont une pure illustration du French Cancan dont lessocialistes sont les adeptes les plus passionnés. Ce French Cancan dont le grand écart est la figure qu’ils préfèrent. Cependant, il semble bien qu’avec l’usure de l’âge et une trop longue pratique sans principes, le grand écart cloue les socialistes au sol les uns après les autres. Pour ne plus se relever probablement et les vagues dénégations de forme de l’un et de l’autre n’y feront sans doute rien : le ver était dans le fruit, il y a fait son …. nid.

https://www.mediapart.fr/journal/economie/020218/pour