Rompre avec les évidences

Ce texte est une version ajoutée d’un article rédigé et publié le 1erjanvier 2002.

L’humanité a traversé de nombreuses épidémies. En quoi celle du COVID-19 est-elle différente des autres ? Pour répondre à cette question, il me semble essentiel de rompre avec les évidences pour éclaircir le flou doublé d’un brouhaha qui nous envahit au quotidien. Cette violence politique (flou, bruit) n’est pas nouvelle. Elle opacifie bien d’autres violences qui peuvent servir de grille de lecture de la crise sanitaire mondiale.

Des personnes au pouvoir politique ou non en discutent, ici ou ailleurs, à l’aide des technologies de l’information et de la communication (TIC). Ces usages des TIC, produits et producteurs de mondialisation, parfois rebelles, mais aussi vecteurs d’idéologies racistes, classistes, sexistes et aujourd’hui masculinistes, représentent un premier élément de réponse pour qualifier le contexte sociopolitique spécifique actuel et l’ensemble de systèmes de pensée déployé pour l’alimenter.

Ensuite, la pandémie trouve ses origines dans les différentes violences produites par le capitalisme tout autant qu’elle les renforce ou les consolide. Beaucoup (professionnel.les de santé, universitaires, militant.es…) mettent en exergue leurs déjà connus nombre et type, le plus souvent en ordre dispersé ou sans souligner les fils qui les relient. Pourtant la coexistence et la banalisation de ces manifestations de force forment système de domination (oppression, aliénation, asservissement) et à ce titre apportent un autre élément de compréhension du contexte.

On pourrait en dresser une liste non exhaustive : violences sexuelles, racistes, classistes et leur justification ; viols des droits des migrant.es, des racisé.es, des pauvres, des SDF, des femmes ; disfonctionnements des politiques nationales accompagnées d’arbitrages budgétaires socialement inégaux ; démonstrations d’autorité par forces de l’ordre interposées ; totalitarismes des pouvoirs politiques (Hongrie, Pologne, Brésil, États-Unis, Chine, Iran…) ; négations de la liberté ; endoctrinement et déploiement d’une propagande visant l’entretien de la peur chez les « masses » ; dictée de droits et devoirs (lois) inspirée par des modèles uniquement adaptés à une frange « normée » de la population (ni pauvre, ni malade chronique, ni psychiatrisé, ni détenu (prison, centre de rétention), ni SDF, ni mineur civique, ni vieux, ni handicapé, ni racisé, ni femme, ni LGBTQI, toute combinaison étant possible) ; diminution des services publics au détriment de la démocratie et au profit d’entreprises privées (en particulier de multinationales propriétaires des TIC, de l’industrie pharmaceutique ou des armes) ; tensions entre États occidentaux et les autres (dette, conflits armés et économiques) ; plaquage de modèles hégémoniques et impérialisme occidental sur la production de connaissances et sur la construction des identités.

Cette liste étant dressée, comment faire face ? Quelles stratégies opposer ? Quelle résistance déployer ? Quelles révoltes soulever ? Quelle radicalité exprimer ? Les propositions, sur le fond comme sur la forme, sont nombreuses, alléchantes, parfois effrayantes. Je propose d’en retenir quelques-unes, ici aussi sous la forme d’une liste réunissant un ensemble d’ingrédients pour une riposte puissante : redéfinition et distribution égale des richesses, appropriation des outils de production et de services, orientation des budgets vers l’alimentation du bien commun (santé, éducation, nutrition), prise de contrôle des TIC (infrastructures, logiciels et contenus), reconnaissance systématique des divisions de sexe, de classe ou de race, condamnation de l’essentialisation des femmes et de la séparation sphère privée/sphère publique, dé-légitimation des propagandes paternalistes (par exemple protéger les soignant.es plutôt que les aider, les soutenir, les infantiliser), mise en visibilité des hors-normes, refus de tout sectarisme, articulation des rapports de domination avec la militarisation des sociétés, distinction des violences politiques et des actions visant l’autonomie, exclusion des antagonismes écologie/lutte des classes/antiracisme/féminisme/humanisme, application à comprendre ce qu’il se passe. Une utopie ? La liste reste ouverte.

Joelle Palmieri ; 28 avril 2020

***********     **************

On peut se poser des questions !

TABLEAU DES PRINCIPALES CAUSES DE DÉCÈS DANS LE MONDE DU 1 er JANVIER AU 30 AVRIL 2020

Nombre de décès estimé: 19,3 millions

Vieillesse : 3,7 millions

Faim : 3,7 millions

Cancer : 2,7 millions

A.V.C : 2 millions

Tabac : 1,6 million

Obésité (Surpoids) : 930 000

Alcool : 822 000

Alzheimer (conséquences) : 500 000

Tuberculose : 500 000

Accidents de la route : 450 000

Suicide : 270 000

……

Covid-19 : 233 000

Conclusion: La Covid-19 tue peu, très peu…. et elle tue d’autant moins que la plupart des décès qui lui sont attribués sont des décès liés à l’âge et aux autres pathologies pré-existantes chez les patients. Il y a donc une large part d’hystérisation de l’opinion publique, liée à la couverture médiatique très excessive de cette épidémie.