Le 3ème Forum Social Mondial

Pour un monde sans nucléaire, ni civil ni militaire

Le 3ème Forum Social Mondial « Pour un monde sans nucléaire ni civil ni militaire » a été un très grand succès, tant sur le plan de la préparation que durant les 4 jours d’activité.
Le comité de facilitation s’est constitué avec un nombre réduit de personnes, issues de différentes organisations qui ne se connaissaient pas toutes et n’avaient pas l’habitude de travailler ensemble. En ce sens, il a franchi un pas significatif face aux divisions qui existent dans la lutte anti-nucléaire française. En réunissant des représentants de différentes options dans cette lutte, les membres du Comité ont fait leur travail dans le respect mutuel, sans prétendre que leurs positions respectives s’imposent dans le programme du Forum. Ils ont ainsi ouvert la voie à une union plus large avec encore plus de diversité. Le travail du comité de facilitation a été renforcé pendant 2 mois par l’embauche d’une salariée, dont l’activité a « explosé » les 15 derniers jours, en particulier pour le bouclage du programme.
Le comité de facilitation tient à remercier tout particulièrement l’Union Syndicale Solidaires, membre de l’assemblée permanente, qui nous a permis d’accéder gratuitement aux locaux de la Bourse du Travail de Paris et qui nous a facilité plusieurs visites des lieux afin d’organiser au mieux le Forum.
Le FSM–AN a suivi la méthodologie adoptée dans le processus des Forums Sociaux Mondiaux, qui vise à créer des espaces ouverts, structurés horizontalement, avec des activités autogérées, proposées par les participants eux-mêmes, tentant de respecter la parité, pour l’échange d’informations, d’expériences et des réflexions visant à articuler des actions planétairement pour la construction de « l’autre monde possible ».
Malheureusement, les ateliers ont trop souvent pris la forme traditionnelle de conférences-débats plutôt que de co-construction et d’échanges entre toutes et tous les présent-e-s.
Le Forum a accueilli plus de 400 personnes dont une petite centaine d’internationaux venus de 20 pays du monde entier : Allemagne, Autriche, Belgique, Biélorussie, Brésil, Canada, Espagne, Etats-Unis, France, Finlande, Grande-Bretagne, Inde, Japon, Mexique, Niger, Pays-Bas, Russie, Suisse, Turquie, Ukraine. Tous et toutes ont participé aux 3 plénières et se sont réparti.es dans 31 ateliers dont certains étaient construits autour de
films témoignages. Nous avons eu deux fois plus de propositions d’ateliers que de place pour les accueillir, ce qui nous a obligé à proposer à des organisations présentant des thèmes proches à s’engager dans des discussions pour fusionner et travailler ensemble dans un même atelier. Ce qui fut fait avec succès.
Les 3 plénières et 10 ateliers ont été entièrement filmé.es, un montage est en cours de préparation, qui pourra servir aux organisations.
La principale difficulté rencontrée a été l’impossibilité de mobiliser les médias. Malgré l’organisation de 2 conférences de presse et un point presse le premier jour du Forum, aucun journaliste ne s’est présenté aux conférences de presse préalables et 2 journalistes (France Inter – Canard Enchaîné) sont venus pendant le Forum sans toutefois interviewer les 12 délégués internationaux venus témoigner. Une émission spécifiquement destinée au nucléaire et au Forum a été diffusée sur Radio Fréquence Paris Plurielle et se trouve toujours à disposition sur le site.
Plusieurs aspects techniques n’ont pas été suffisamment bien gérés du fait du déficit de mobilisation des militants parisiens, tant comme membres du comité de facilitation que comme bénévoles pendant les 3 jours du Forum : accueil des internationaux, logistique avec le matériel à transporter entre les différents sites, la gestion des problèmes techniques son et image. Par ailleurs, le site éclaté sur 3 lieux n’a pas été favorable à la convivialité. Pour un tel évènement, un lieu unique semble réellement indispensable.
L’objectif principal du Forum, celui de créer un réseau international de solidarité, a été atteint : travaillé au cours de plusieurs ateliers, il a abouti, par le biais de la constitution d’une liste d’échanges, à une volonté d’établir des rapports plus étroits entre les organisations anti-nucléaires de différents pays d’Europe et des autres régions du monde, considérant que la lutte anti-nucléaire menée de façon isolée au sein de chaque pays, confrontée à un puissant lobby de dimension mondiale, a beaucoup moins de conditions de succès.
La journée à Bure, sur le site Cigéo, a permis à la trentaine de personnes présentes, dont une dizaine d’internationaux, de prendre conscience en direct de la difficulté de la lutte des résistants installés sur place. Des journalistes de FR3 Lorraine et Radio Parleur étaient présent.es et ont pu faire plusieurs interviews.
Le bilan financier est également très positif. Alors que jusqu’à mi-octobre, il y avait encore quelques incertitudes de pouvoir boucler le budget, celui-ci s’est considérablement renforcé avec l’inscription de plus de 100 personnes dans les 15 derniers jours et autant pendant les 3 jours du Forum. Au vu du résultat, nous pouvons affirmer que ce Forum a été totalement auto-financé par les soutiens des organisations, les dons et les inscriptions des participants. Nous terminons ce forum avec un résultat qui va nous permettre de soutenir la prochaine initiative anti-EPR qui se déroulera en Finlande en 2018 et le 4ème FSM AN, prévu en Espagne en 2019, ainsi que la lutte des résistants à Bure.

en annexe le programme :
http://fsm-antinucleaire2017.nuclearfreeworld.net/programme/

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