Virus et Séparation

Si on comparait ce virus qui nous harcèle dans tous les médias avec la malnutrition, le palu … !

Les médias nous parlent en boucle de l’existence d’une épidémie à caractère mondial : la grippe 2019-nCoV. Elle a commencé il y a plus de deux mois et sur sept milliards et demi d’habitants que compte cette planète, le dernier recensement officiel fait état depuis décembre de plus de 3 000 morts dont la majorité présentait des états de déficience et de faiblesse reconnue !

Quelques points de repère

Le taux de diffusion de ce nouveau virus est de 2.2 (une personne peut en contaminer 2.2) alors que le virus de la gastro-entérite est de 18 !

Notre grippe nationale de l’année dernière a touché 1,8 million de personnes avec 9900 décès liés directement à cette pathologie ! Le vaccin était pour le H1N1 et c’est le virus H3N2 qui a pris le dessus…

Et si on relativisait ?

Pour mémoire, et selon les dernières statistiques de l’O.M.S. dans le monde :

8 500 enfants meurent de dénutrition tous les jours. 14 000 morts tous les jours à cause du paludisme. 3 000 suicides quotidiens dans le monde.

15 000 décès depuis 1976 pour Ebola

16 000 décès dus à l’hypertension artérielle par jour.

19 000 décès quotidiens à cause du tabagisme et de l’alcool. 8 500 décès journaliers à cause du SIDA et des MST.

Et je ne parle pas ici des guerres, des attentats…

Si nous ramenons cela à une année, et juste pour ces exemples, cela nous fait 25 millions de décès.

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 « Notre ennemi est le séparatisme », déclarait récemment le président Macron.

Nous fûmes nombreux à penser qu’il parlait alors de lui. Car La république en Marche apparaît clairement comme le parti de ceux qui se sont séparés des autres. Mais ce séparatisme d’en haut, dénié, doit faire face à un phénomène qui en révèle la logique au grand jour : le coronavirus.

« Une caractéristique essentielle de la machine de contrôle occidentale est de rendre le langage aussi peu imagé que possible, afin de séparer autant que possible les mots des objets et des processus visibles »

W.S. Burroughs

« Notre ennemi est le séparatisme », déclarait récemment le président Macron[1]. L’entendant définir le séparatisme comme « volonté de quitter la République, de ne plus en respecter les règles », de « sortir du champ républicain » au nom de certaines « croyances », nous fûmes nombreux à penser qu’il parlait alors de lui et non pas des Musulmans, selon le mécanisme bien connu de la projection, un système de défense psychologique primitif permettant d’attribuer à un autre ce qu’on cherche à dénier en soi. Car La république en Marche apparaît clairement comme le parti de ceux qui se sont séparés des autres, du peuple, des réfugiés, de la réalité climatique, et qui sont plus intéressés par la privatisation à venir du régime des retraites que par les lois de la République. Ajoutons qu’éborgner les manifestants à coups de LBD, faire agenouiller des jeunes les mains sur la tête à Mantes-la-Jolie, ou placer en garde à vue ceux qui s’inquiètent pour leur avenir et envahissent le siège de la multinationale BlackRock, ne semble pas relever du respect des règles de la République, sauf à comprendre celle-ci comme une entreprise de mutilation psychique et physique.

Toujours est-il qu’un séparatisme d’en haut, fondé sur le mépris et la violence, a lieu aujourd’hui non seulement en France, mais dans tous les pays où les gouvernements en place croient plus en leur capacité à enrichir leur famille ou l’industrie pétrolière qu’en quelque scénario consistant à enrayer l’emballement climatique. Mais ce séparatisme d’en haut, dénié, doit faire face à un phénomène qui en révèle la logique au grand jour : ledit coronavirus. Car les mesures prescrites par les gouvernements français, italien, ou chinois, exigent précisément de se séparer : ne pas se rassembler, ne pas sortir de chez soi, ne pas se toucher, et se laver les mains férocement – viendra le temps où l’on nous demandera de nous séparer de nos mains pour ne pas infecter nos visages, et de ne plus penser trop fort pour éviter que ne s’échappe un soupçon de vérité, et de ne plus employer que des mots stérilisés. Voilà une forme de séparatisme non pas dénié mais requis, un séparatisme de la survie et de la crainte, un séparatisme d’en bas en quelque sorte, rejeté vers le bas, au confinement imposé.

Séparatisme de la survie, vraiment ? Mais comment dès lors expliquer la disproportion entre la dangerosité de ce virus – au taux de mortalité plutôt bas[2] – et la paranoïa globale qui l’enveloppe ? Pour qui a encore en mémoire les analyses d’un Baudrillard, cela n’a rien d’étonnant : c’est la globalisation elle-même qui est virale, et tend à transformer tout phénomène – atmosphérique, social, technologique – en agent se répliquant partout et à toute vitesse, en Mr Smith sans-gêne (à l’image du programme qui se réplique et transforme tout en Mr Smith dans la fameuse trilogie The Matrix). Et le coronavirus, c’est la globalisation couronnée (le latin corōna signifiant couronne), se répandant souverainement, menaçant moins la vie – il faut raison garder – que la capacité à enrayer la globalisation (dangereux par sa forme virale plus que par son fond de virus). Morne couronne, d’accord ; mais l’on continue hélas à élire des rois.

La globalisation continuant à s’imposer même aux nationalistes, certains gouvernements tentent de se saisir de l’occasion pour régler leurs affaires intérieures, utilisant le coronavirus comme instrument de globalisation de l’« état d’exception », afin de limiter les libertés collectives[3]. Il est vrai qu’à l’heure de l’effondrement climatique, le danger pour les États est le suivant : il ne faudrait pas que deviennent évidents le séparatisme d’en haut, le mépris pour les peuples et la tentative des élites de se protéger le plus longtemps possible des effets de la destruction de l’environnement. Une telle évidence risquerait en effet de générer un séparatisme politique à visée révolutionnaire, et c’est ce séparatisme ni d’en haut ni d’en bas mais collectif, terrestre, à vocation planétaire, que pourraient craindre les gouvernements – car personne ne croit vraiment, sauf élucubration d’extrême-droite et angoisse catholique, que le soi-disant séparatisme Musulman pourrait donner lieu à une prise de pouvoir en France.

Il faut donc compter avec trois séparatismes : l’un, dénié, est celui des instances de pouvoir, le séparatisme d’en haut ; le second, approuvé et institutionnel, est celui que l’épidémie de coronavirus rend possible, un séparatisme de contrôle « biopolitique » comme on disait naguère ; ces deux séparatismes ont pour ennemi mortel celui qui ne doit en aucun cas advenir, le séparatisme généré par le virus politique du Grand refus. Le coronavirus pourrait certes déborder les tentatives de confinement imposées par les gouvernements, mais ne croyons pas un instant que la civilisation thermo-industrielle pourrait en être affectée : seule la viralité politique qui ne consent pas à l’ordre du monde, à sa globalité panique ou sa localité immunologique, est en mesure de contester les fondements de la Sixième Extinction. C’est en nous séparant de ce qui nous détruit que nous apprenons à nous allier – débarrassés du besoin de survivre au nom du désir de vivre.

Frédéric Neyrat, 5 mars 2020 (Terrestres)

Notes

[1] AFP, « « Notre ennemi est le séparatisme », déclare Macron à Mulhouse », 18/02/2020

https://www.youtube.com/watch?v=63sWpkn1OAk

[2] Cf. par exemple

https://abcnews.go.com/US/coronavirus-compares-sars-mers-recent-viral-outbreaks/story?id=69329364.

[3] Cf. Giorgio Agamben :

https://acta.zone/giorgio-agamben-coronavirus-etat-dexception/,

et la réponse de Jean-Luc Nancy :

https://antinomie.it/index.php/2020/02/27/eccezione-virale/

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Nous accusons le pouvoir d’incompétence

Comme les militaires en 1940 avec leur « ligne Maginot » qui ne constitua en rien un barrage au passage de l’ennemi car trop courte, le Président Macron est en retard d’une guerre face au virus Covid-19. Ce ne sont pas de mesurrettes dont la population a besoin mais d’un véritable dispositif de protection par l’isolement de toutes les personnes porteuses du virus et non pas la prise en charge des seules en état grave, en renvoyant les autres dans leur foyer qui vont, inévitablement, contaminer à leur tour leur entourage faute de protections adaptées. Pourquoi le gouvernement et les autorités dites sanitaires ont-ils abandonné ce qui avait été fait au début du rapatriement des français de Chine dans le sud de la France ? : L’isolement. Au même moment ou la diffusion du virus se décuple. La France serait-elle donc incapable de réunir, en quelques jours, sur des terrains vierges identifiés des centaines de structures types Algeco ou autres pour créer des centres régionaux médicalisés isolés pour accueillir tous les porteurs de virus, assurer leur suivi médical et ainsi protéger l’entourage et le reste de la population. Pourquoi le pouvoir ne lance-t-il pas aussi une action d’importation et une obligation de production massive de masques FFP2, voire de FFP3 adaptés comme barrière au virus et distribués à toute la population et non seulement réservés par arrêté de réquisition au personnel médical ? (FFP3 R / FFP3 RD) La majorité des pays prennent des mesures draconiennes efficaces pour endiguer la propagation mais l’orgueil des technocrates des institutions sanitaires françaises ignares et de la technocratie gouvernementale nous conduisent droit dans le mur. Le gouvernement, le pouvoir ne sont pas à la hauteur de la crise. Ils préfèrent chaque jour enfumer la population par des effets d’annonces d’illusions et de mesures inadaptées à répétition. Nous dénonçons la stratégie du gouvernement et du président qui restent l’arme au pied en attendant la propagation incontrôlable de l’épidémie programmée, voire de la pandémie !

Communiqué NEXT-UP ORGANISATION