Climat et biodiversité

Bilan (rapide) de l’été 2020

   Nous avons débuté l’été avec un pic de chaleur du 23 au 26  Juin où il a fait 35° à Paris le 25.

En Juillet, pratiquement toute la France a été peu ensoleillée avec des températures fraîches, à l’exception de notre région qui a connu un ensoleillement record. La sécheresse a perduré faisant de ce mois le plus sec depuis 1959. Les précipitations ont été en moyenne 70% inférieures à la normale, avec toutefois de forts contrastes. Une seconde vague de chaleur s’est produite du 29 au 31où en maintes régions les 40° ont été dépassées, avec 38° à Boulogne le 31. Lors de cet épisode, nous avons connu dans notre région (HDF) un écart de température de 23,6° entre les maxi et mini (sous abri). C’est du jamais vu

En Août, une 3è vague de chaleur est survenue du 6 au 13, faisant de ce mois le plus chaud depuis 1900. Il a fait 37° le 7 à Lille, et les températures nocturnes ont été très élevées

atteignant dans notre région les 20°.  Autre record inquiétant  : nous avons atteint les 25° de température nocturne le 8 Août à Boulogne.

La sécheresse s’est globalement poursuivie en France, même si des orages violents se sont produits mi Août, avec l’arrivée de fortes pluies en fin de mois en HDF, là encore avec de forts contrastes géographiques.

En Septembre, la météo a été très perturbée avec la survenue de nombreux phénomènes extrêmes. Le mois a d’abord été chaud puis frais. Un pic de chaleur intense et tardif s’est produit les 14 et 15. Ce 15 Septembre  est le plus chaud survenu depuis 1947. Ce pic  s’est même étendu du 13 au 17 en HDF. Les 30° ont partout été atteints voire dépassés, avec 35° à Lille le 15.

La pluie est revenue aux environs du 20 Septembre, mettant fin à une très longue sécheresse. D’importantes inondations ont eu lieu dans le sud, liées aux épisodes cévenols. Dans notre région les précipitations ont même été fortes en différents territoires où plus de 40 mm sont tombés en 48h tels les secteurs de Watten, Maubeuge…

En fin de mois les températures ont fortement chuté. Le 26 à Saulty (62) la température maxi était de 11°

Nous assistons à une hausse régulière de la température maximale en Hauts-de-France.

         MétéoFrance constate que les températures maximales deviennent de plus en plus extrêmes avec une accélération ces dernières années. Il en est ainsi du pic de fin juillet 2020 (38.3°C) qui succède un cran plus bas que celui de l’année dernière (40.9°C le 25/07).

 

         MétéoFrance nous dit encore que depuis 1989, nous avons au moins un jour par an de température maximale quotidienne moyenne sur les hauts-de-France supérieure à 30°C.

Rappel : ce bilan étant succinct, il est possible de consulter les relevés mensuels tant nationaux que régionaux en allant sur le site « Données publiques de Météofrance » . Pour accéder à la page d’accueil,

Cliquer ici

Aperçu  mondial

 

Incendies : Alors que 2019 était une année record avec notamment des incendies majeurs en Australie, 2020 s’annonce pire encore, avec déjà 13% de surface incendiée de plus pour le 1er trimestre.

Si la Californie connaît une sécheresse et des  incendies chroniques depuis près de 20 ans, c’est quasiment toute la côte Ouest des USA qui a brûlé cette année – du jamais arrivé-, (jusqu’en Orégon où 120,000 Ha ont brûlé), soit pratiquement jusqu’à la frontière Canadienne. Les fumées des incendies étaient telles, qu’elle sont arrivées jusqu’en Europe. Enormes dégâts :

Voir ici l’article de presse

         D’autres parties du monde continuent de brûler depuis des années : Amazonie, Afrique, Asie du Sud-Est, mais aussi la Sibérie, bien que située plus au Nord. Ce n’est pas seulement sa végétation sèche qui brûle, mais aussi ses sols tourbeux, de sorte qu’en apparence éteints, les incendies reparaissent plus loin de par la propagation souterraine.

         Déjà en 2005 le GIEC estimait à 20% des GES le poids de la déforestation. Les incendies d’aujourd’hui ont encore accru ce poids. Facteur aggravant,  ce sont de grandes surfaces mais aussi de nombreuses espèces tant végétales qu’animales que nous perdons irrémédiablement. Nous sommes dans la situation d’un grand accidenté de la route qui perd son sang.

En savoir plus sur la déforestation, voir le dossier de Wikipédia :

Clic ici

Situation de l’Arctique

 Le minimum d’extension de sa banquise estivale relevé le 15 septembre est de 3,74 millions de km². Une valeur qui le place en seconde position des plus bas depuis le début des observations satellitaires en 1979. Ce réchauffement 2 à 3 fois supérieur aux autres parties du monde est tel qu’il affecte tout le climat de l’hémisphère nord, provoquant canicules, sécheresses, incendies …..

En savoir plus

         Autres phénomènes et préoccupations majeures :
la fonte du pergélisol – le sol gelé en permanence – qui  affecte grandement les installations, et l’habitat.

Voir ici article : La fonte du permafrost détruit les villes et les infrastructures industrielles de l’Arctique

Cette fonte  a également provoqué cet été un grave accident écologique à savoir une pollution pétrolière.

Voir article .

A signaler également en mer de Laptev un événement inédit  et extrêmement  inquiétant : le plus grand dépôt de méthane gelé au fond de l’arctique commencerait à fondre.

Voir article de Reporterre

Commentaires :

 

La régularité saisonnière est bel et bien cassée qui nous amène de plus en plus de phénomènes en yoyo et extrêmes et cela partout dans le monde.
La France n’est pas épargnée,  et l’indice mondial des risques climatiques publié par German Watch, place la France au 15è rang sur 183 pays. Voir article :

Clic ici.

 

       La tempête Alex survenue dans les Alpes maritimes, qui a fait des morts et d’énormes dégâts illustre ce vers quoi nous nous dirigeons à toute allure. Une étude publiée en 2019 estime qu’un Million de personnes en France seraient soumises à des inondations répétitives en 2050.

Voir article de Novethic

         Au niveau mondial, le nombre de catastrophes naturelles a doublé de 2000 à  2020 –

Voir article de Reporterre

         Selon l’ONU les dégâts liés aux changements climatiques sont aujourd’hui de 300 Milliards $, deux fois plus qu’en l’an 2000 !

         S’agissant de la production  agricole, les cultures subissent elles aussi de forts stress qui les mettent à rude épreuve. Trop ou pas assez d’eau, idem pour les températures, attaques de ravageurs, problèmes de pollinisation, difficultés de semis ou de récolte ….

         Cela a des répercussions sur les récoltes tant en quantité qu’en qualité, qu’elles soient de légumes, fruits, céréales ou destinées à l’élevage.  Cette année 2020 la production de blé Française a été en moyenne 26% inférieure à 2019.

Cela fait des années que le GIEC nous alerte, nous connaîtrons des pénuries alimentaires et en eau potable.

Changements climatiques et Effondrement de la biodiversité : Bien plus graves que la crise du Coronavirus

         Trop souvent nous oublions que notre vie, mais aussi notre santé sont directement reliées à la bonne santé de la nature et de ses écosystèmes. Or depuis la seconde guerre mondiale, jamais les agressions n’ont été aussi fortes, au point que nous dépassons depuis les années 1970 les limites du système terre.

         Aussi cette zoonose – c’est à dire le transfert d’une maladie de l’animal à l’homme- était elle prévisible, annoncée et se reproduira encore. Pour mémoire 70% des maladies dites émergentes apparues depuis 30 ans sont des zoonoses.

         Selon une étude récente, le changement climatique pourrait faire autant de morts que toutes les maladies infectieuses réunies. 

Voir article de Novéthic

         Il faut également savoir que la fonte du permafrost constitue une menace sanitaire majeure. En effet ce sol gelé depuis des millénaires contient de nombreux germes pathogènes. Pour mémoire, en 2016 en Sibérie, un enfant et plus de 2300 rennes sont morts d’une épidémie d’anthrax consécutive à la fonte du permafrost.

Voir article de Futura-Sciences

Alors que les dégâts s’intensifient, nos dirigeants ne veulent rien changer, et pire nous répriment.

         En permanence nous avons droit à de beaux discours, promesses. Comme le chantait Dalida, ce ne sont que des paroles, encore et toujours des paroles …

         Les actes ne suivent pas, et tout comme le fameux grand débat consécutif au mouvement des gilets jaunes, où main sur le cœur, le gouvernement affirmait être à notre écoute et prendre en compte nos aspirations, la grande convention citoyenne pour le climat n’a servi à rien.

         Et pourtant Macron s’était engagé à reprendre toutes leurs propositions sans filtre. D’emblée il a écrété les plus radicales, de sorte qu’aucun changement significatif n’ait lieu.

         Choqués d’avoir été trompés, les 150 de la convention se rebiffent et ont décidé de créer une association.

Voir article de Reporterre

         Alors qu’une forte demande d’un autre monde est apparue suite à  la survenue de la crise du coronavirus, et après avoir encore une fois déclaré nous avoir entendu, le gouvernement n’a rien changé. Encore et toujours des paroles …

         Il a en effet renforcé le poids des grandes industries et secteurs polluants et climaticides en leur octroyant via un plan de relance des sommes considérables, et cela sans aucune contrepartie environnementale.

         Plus grave, profitant de l’émotion et du stress provoqués par la pandémie, et des actes terroristes ou extrémistes, le gouvernement a pris des dispositions liberticides diminuant nos droits et ceux de la presse, mais renforçant ceux de la police.

         Nous assistons à une dérive autoritaire et policière. L’usage de la force et de la violence n’ont jamais été aussi forts qu’aujourd’hui au point d’inquiéter et de susciter  de nombreuses réactions d’instances dépassant la sphère sociale. Il en est ainsi de la défenseure des droits

Voir article ,

mais aussi de l’ONU.

         Ce durcissement autoritaire et policier est particulièrement grave, et cela d’autant que la France et sa révolution Française sont le berceau des droits de l’homme.

         On ne règle pas les problèmes en refusant d’écouter le corps social et encore moins en le baillonnant et en le réprimant à coups de gaz lacrymo, flashball, garde  vue ….

         Les temps sont difficiles. Plus que jamais il est nécessaire de résister, mener les luttes sociales et écologiques pour exiger la justice sociale et la défense du vivant – dont nous sommes un élément du puzzle -.

 Pour terminer, je citerai Nelson Mandela : ne jamais céder au fatalisme, ne jamais se résigner, ne jamais baisser les bras, ne jamais perdre espoir… 

Quelques infos diverses

– 70% de la lutte climatique  se joue au niveau local.  

Voir interview  de Damien Carême, Euro-député

– Des communes lancent un appel pour soutenir la convention citoyenne pour le climat.  

Voir article

– Bonne nouvelle : le conseil d’état somme le gouvernement de prouver son action suite à la plainte « Affaire du siècle » déposée contre l’état.

Voir article

A Vandevoorde, militant pour la défense et le respect du vivant et de l’humain