Philosophie de la vie paysanne

Rencontre avec Mathieu Yon

Mathieu Yon, après avoir mené une quête existentielle et mystique d’inspiration chrétienne, mais qui l’a aussi bien conduit en Inde, est devenu, à la trentaine, un paysan maraîcher qui cultive de manière autonome un hectare.
Il est par ailleurs impliqué dans la vie syndicale du monde paysan, puisqu’il est membre de la Confédération paysanne.
Dans un livre intitulé Notre lien quotidien. Le besoin d’une spiritualité de la terre (Nouvelle cité), il raconte son parcours existentiel, évoque son expérience du travail de la terre et esquisse une vision de la société fondée sur le « temps vécu ».

Contre l’arraisonnement de l’agriculture par le grand capital, il milite notamment pour une alliance de la paysannerie et des classes populaires. Et plus singulièrement, plus intimement, il travaille aussi à retrouver le sens de certains mots : « Mon métier est fait d’imprévus et de petits riens, de ces moments qui tendent à disparaître, dans le monde de contrôle incontrôlé que nous avons édifié. Dans mon champ à l’aube, il y avait une gelée blanche sur l’herbe. Je ne l’avais pas anticipée, me fiant aux prévisions météorologiques. J’avais oublié la présence de la rivière en bordure de la parcelle. En voyant mes courges marquées par le gel, je me suis senti comme un écolier qui apprend à lire et bute sur un mot : ’’Rivière’’. Un mot simple, dont j’avais oublié le sens paysan ».
Nous avons profité de l’un de ses passages à Paris, dans le cadre de ses activités syndicales, pour nous entretenir avec lui.

A voir et écouter :

https://www.youtube.com/watch?v=rgPlr1pXvCU

https://lundi.am/Philosophie-de-la-vie-paysanne