Rencontres de la forêt

Communiqué commun à l’issue de ces rencontres en Limousin.

LA MONTAGNE LIMOUSINE ET PARTOUT EN France

PHASE 1 DU PLAN VIGIE-PELLET

Nous nous sommes réunis aux Rencontres de la forêt qui se sont tenues cette semaine sur le Plateau de Millevaches pour affronter ces mêmes constats :

  •  Les forêts diversifiées sont de plus en plus transformées en plantations industrielles.
  •  Les nouvelles politiques du gouvernement montrent une volonté de privatiser la gestion des forêts publiques et d’en faire des usines à bois.
  •  Le développement intensif des centrales à biomasse n’est en rien une alternative énergétique, il constitue plutôt une promesse d’épuisement rapide des ressources en bois.

Ici, au cœur de la Montagne Limousine, nous sommes venu-e-s de partout en France pour partager et coordonner nos résistances à cette prédation forestière. Nous nous sommes rendu compte que dans chacune de nos luttes, nous faisons face à une même logique de profit au détriment du territoire et de ses habitants.

Localement, cette logique se nomme CIBV : encore une histoire de patron à l’affût des aides et des politiques de greenwashing, encore des plaquettes de pubs à coups de «produits bio-sourcés», encore des promesses de coupes rases et de stérilisation des sols, encore du chantage à l’emploi… et toujours les forêts qui trinquent, en l’occurrence dans un rayon de 80km, sur un territoire déjà largement affecté par une pratique sylvicole industrielle.

Par la vigie que nous bâtissons ce dimanche 29 juillet 2018 en bordure du site prévu pour l’implantation de l’usine à pellets torréfiés CIBV, nous affirmons notre détermination à faire ce qu’il faudra pour que ce projet ne voit jamais le jour. Nous nous tenons prêts en cas de début des travaux, tout comme nous restons attentifs à toutes les menaces que les politiques forestières actuelles font peser sur le vivant.

Nous nous retrouverons lors de la Marche pour la forêt qui commencera le 15 septembre pour converger le 25 octobre dans la forêt de Tronçais dans l’Allier. Nous invitons tout un chacun à nous y rejoindre.

PREMIERS SIGNATAIRES

Adret-Morvan / Anor Environnement / SNUPFEN-Solidaires / Des membres du Réseau pour les Alternatives Forestières / Des membres du collectif SOS Forêt / Collectif Biomasse Critique / Collectif Abrakadabois (Notre-Dame-des-Landes) / M. Benard (CGT Forêt) / …

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Communiqué d’Anor Environnement

L’association Anor Environnement soutient les associations et collectifs du Limousin qui luttent contre l’usine de pellets torréfiés de Bugeat-Viam, en Haute-Corrèze. Si cette usine devait être construite elle contribuerait, comme la future usine de pellets d’Anor et comme toutes les industries surexploitant la forêt, à aggraver le changement climatique qui n’en a vraiment pas besoin.

Ce modèle d’usine polluante du monde d’avant, fonctionnant 24/24 et sept jours sur sept, n’a sa place ni ici, ni ailleurs. En effet, la demande de bois par les industriels est énorme et fait peser sur nos forêts une menace jusqu’alors inconnue.

La forêt est notre bien commun, préservons là pour nos enfants, leurs enfants et leurs petits-enfants.

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Les premiers communiqués des associations et collectifs présents lors des rencontres de la forêt sont retranscrits ici :

Adret Morvan

Nous avons vécu presque la même aventure que vous :

  • Des politiques peu regardant sur le projet industriel, aveuglés par les quelques emplois envisagés.
  • Un traitement par l’ironie de la biodiversité et de l’avenir des sols, de l’eau comme si ces biens communs ne concernaient pas les hommes qui seraient déconnectés de la nature !
  • La pression de l’administration téléguidée par les politiques.
  • Les coups de force de quelques-uns qui croient défendre les emplois, alors qu’ils se font manipuler par les politiques.

Comme vous, nous avons dû faire comprendre que l’espoir légitime de création d’emploi ne peut être atteint durablement par ce type de projet.
Comme vous, nous avons dû faire preuve de ténacité et de patience, mais aujourd’hui, le projet a été annulé par la justice, les porteurs politiques du projet ont perdu les élections, le principal financeur du projet a été arrêté en Belgique pour traite d’êtres humains…
Alors, malgré les complications et les coups de forces, tenez-bon.

SOS Forêt France

Tous ceux qui croient les discours des politiques sur l’emploi se trompent. Plusieurs autres grands projets liés à la biomasse forestière le démontrent. La ruée sur la matière première bois affectera d’autres emplois existants. Les projets biomasse contribuent à tirer la qualité de la production forestière vers le bas : monocultures intensives avec des essences de rendement améliorées. La mécanisation à outrance largement subventionnée avec l’argent de tous, et qui accompagne cette industrialisation, supprime de nombreux emplois qualifiés en forêt. Pire, elle conduit à la perte des savoir-faire. La forêt devient une simple matière première, un « minerai de bois » qui transforme les régions françaises en pays sous-développés, pillés par les investisseurs financiers. Les techniques développées pour alimenter les usines biomasse sont très impactantes pour  le sol, la biodiversité, la ressource en eau, les paysages et accélèrent le changement climatique… Biodiversité, eau et climat ne sont pas des gadgets d’écolo : leur préservation est  indispensable à la vie des hommes.
SOS forêt France soutient la lutte contre l’usine à pellets de Viam Bugeat et dénonce ces pratiques sylvicoles qui vont irrémédiablement créer une dette écologique et climatique à charge des générations futures.

SOS Forêt du Sud

Toutes les associations et personnes des Alpes, des Cévennes et de Provence regroupées dans le collectif SOS foret du sud soutiennent la lutte contre l’usine de granulés torréfiés de Viam Bugeat. Usine qui comme la centrale biomasse de Gardanne aggravera le changement climatique.

Actuellement la courbe  d’augmentation de la température sur terre nous mène à 4° d’augmentation de la température sur terre au lieu de 1,5°. Il est grand temps de prendre conscience des conséquences, en partie déjà présentes pour tous et en particulier pour les plus pauvres. Relâcher dans l’atmosphère, le carbone contenu dans les arbres, de manière massive n’est vraiment pas la solution.

Un jour viendra peut-être, un jour viendra que nous souhaitons, où, femmes et hommes unis préserveront la biodiversité et la planète pour nos enfants et petits-enfants et ne détruiront plus les tours et les vigies construites par les lanceurs d’alertes.

https://anorenvironnement.wordpress.com/