La fin du secret médical ?

Une excellente interview du Dr Karim Khelfaoui parue sur le média indépendant “Putsch”

Vous trouverez la vidéo ici :

https://www.youtube.com/watch?v=DfvZqDVZe5c&base=786&campaignId=34066&segmentId=34218&shootId=37764

Ce médecin généraliste de Marseille tire la sonnette d’alarme sur ce qui est en train de se mettre en place avec le déconfinement.

A l’évidence le secret médical est menacé.

En effet, le gouvernement souhaite mettre en place un traçage des personnes malades du Covid-19 et de leur famille.

Le prétexte de la Corée du Sud

L’exécutif évoque la politique mise en oeuvre en Corée du Sud pour mettre en avant ces dispositions car ce pays est cité en exemple dans sa gestion de crise.

Les Coréens ont été fortement touchés au début de la crise sanitaire. Toutefois, les autorités ont réagi rapidement.

Elles ont :

  • repéré les foyers d’infection,
  • isolé les malades, qu’elles ont immédiatement soignés,
  • tracé les personnes qui avaient été en contact avec eux, >
  • dépisté massivement la population grâce notamment à des tests proposés sur des “drives”. Les gens venaient en voiture se faire tester, ce qui est très efficace.
  • mis en place une politique de masques et de distanciation sociale. >

Il n’y a pas eu de confinement. L’économie ne s’est pas arrêtée. Il y a eu une centaine de morts à peine et l’épidémie a été rapidement maîtrisée.

Pour le Dr Khelfaoui, la politique de traçage mise en oeuvre en Corée du Sud, n’est qu’une mesure parmi d’autres et il n’est pas prouvé que celle-ci ait été la plus importante.

La réaction rapide des autorités, les masques, le dépistage et la distanciation sociale ont sans doute été bien plus importants puisque ce sont les mesures que l’on retrouve dans les autres pays ayant réussi à juguler l’épidémie sans ficher la population. C’est le cas de Hong Kong, Taïwan ou de la Grèce.

L’impréparation française

En France, seul le confinement a été proposé.

Pour les soignants, rien n’a été fait.

Le Président de la République a dit “c’est la guerre”. Mais les soignants comparés à des combattants et des héros pour l’occasion n’avait aucun matériel pour mener les opérations !

Il n’y avait pas assez de masques, pas assez de tests, les instructions sont contradictoires, les conditions de travail difficiles, notamment en EHPAD.

Le gouvernement semble vouloir se rattraper par le biais d’une politique de traçage généralisé de la population.
Traçage numérique

D’après le Dr Khelfaoui, au début de la crise, les Ministres de la santé et de l’intérieur, Olivier Véran et Christophe Castaner, ont estimé qu’en France, l’idée d’un traçage de la population n’était pas acceptable. Ils estimaient cette mesure anti-démocratique et contraire aux libertés fondamentales…

Quelques semaines plus tard, ils avaient changé d’avis.

Ils ont d’abord proposé une application à télécharger sur les téléphones portables. Celle-ci devait s’appeler “Stop Covid”. L’adhésion à ce projet devait se faire sur la base du volontariat.

Cette démarche posait déjà un certain nombre de questions et n’avait absolument pas été soumise au débat public.

Puis, le Président de la République a décrété que le déconfinement interviendrait le 11 mai 2020.

Curieusement, les membres du gouvernement semblent avoir été pris de court par cette décision. En tout cas leur application n’est pas prête.

Les médecins mis à contribution

Il est donc demandé aux médecins généralistes “d’assumer cette fonction de flicage” en faisant remonter les informations relatives aux patients.

Et les personnes contaminées ne sont pas les seules concernées.

Désormais, si vous vous rendez chez le médecin et que vous êtes testé positif au Covid-19, vos données de santé seront transférées à l’administration.

Votre médecin perçoit 30 euros de plus que les 25 euros prévus pour sa consultation médicale.

On lui demande de donner les informations sur toute votre famille : votre conjoint et vos enfants !

Ce n’est pas tout.

2 € sont ajoutés pour chaque “cas contact” du patient que le médecin dénonce déclare.

Si pour chaque “cas contact” il parvient à obtenir les coordonnées, le numéro de sécurité sociale et le téléphone, il reçoit 4 € !

Tout cela évidemment sans votre accord et sans anonymisation !

On veut transformer les médecins en mouchards.

Comme le dit le Dr Khelfaoui, comment, dans ce contexte, garder un lien de confiance avec le patient ?

Les brigades sanitaires

Après l’état d’urgence sanitaire, le gouvernement a introduit un nouveau concept : les brigades sanitaires.

Si vous êtes testés positifs au Covid-19 et que votre médecin vous a dénoncé à l’administration, une “brigade sanitaire” peut s’occuper de vous.

Elle est en droit d’entrer chez vous n’importe quand et de vous aider à mettre en pratique les recommandations des autorités sanitaires. Cette “brigade” est constituée d’un médecin hospitalier et de personnels administratifs issus de l’Agence régionale de santé et de la caisse primaire d’assurance maladie.

Il est probable que s’il y avait un vaccin de disponible, celui-ci vous serait administré de force.

Nous quittons la police du confinement pour accueillir la brigade du coronavirus !

Où vont vos données ?

Les données récoltées par votre médecin généraliste sont répertoriées dans un système d’information appelé “SIDEP”.

Par ailleurs, les hôpitaux, de leur côté, sont encouragés à récolter les données de leurs patients pour qu’elles soient réunies sur le “Health Data Hub”.

Ce système d’exploitation des données prend le relai du “système national des données de santé créé en 2016[1].

Ne vous étonnez pas si la dénomination du nouveau système se fait en anglais.

C’est normal, il est hébergé par les serveurs de Microsoft.

Et l’on retrouve Bill Gates…

Dans le fond ce qui choque ce médecin, c’est que le gouvernement actuel profite de la crise sanitaire pour vendre vos données aux Américains…

Sera-ce pour la CIA ? Pour les entreprises américaines ? Pour les banques ? Les assurances ?

L’avenir seul nous le dira.

Rassurez-vous tout cela se fait pour “votre bien”.

Une chose est sûre : votre médecin aura plus que jamais mérité son surnom de “médecin de famille”.

 

Note

 [1] https://solidarites-sante.gouv.fr/actualites/presse/communiques-de-presse/a