Stéphane Bern ne veut pas des éoliennes

Il prend la défense du patrimoine nucléaire français

C’est un bon disciple de Jupiter.

Il est sur la même base que Xavier Bertrand qui ne veut pas des éoliennes (mais ne fait pas grand-chose dans ce domaine) pour mettre en avant l’installation à venir de deux EPR dans les Hauts-de-France !

Se battre contre les éoliennes que l’on nous impose actuellement ne signifie pas que l’on est pour le nucléaire … avec ses graves problèmes : extraction du minerai, explosion de centrales, déchets nucléaires non maitrisés depuis au moins 50 ans …

Sur la question des éoliennes, voir aussi l’article en date du 2 juin :

https://www.quieryavenir.fr/blog/2021/06/02/les-eoliennes-simplanten

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De facto, en critiquant les éoliennes, Bern défend le parc nucléaire français que ces éoliennes contribuent à faire disparaitre.

Il est irresponsable d’utiliser sa notoriété pour mettre son pays en danger.

Je l’entends déjà faire l’apologie de ces « majestueuses centrales qui comme la Tour Eiffel sont toujours là bien au-delà du temps de vie qui était prévu lors de leur édification », ou encore ces centrales « qui aspirent l’eau de nos rivières pour recracher vers le ciel de magnifiques nuages qui représentent la puissance de l’homme face à la nature… » sans du tout expliquer qu’il s’agit là d’une puissance maléfique et mortifère.

Englué dans un lyrisme déplacé, Bern attend sans doute un Fukushima made in France, de telle sorte que les cathédrales, les châteaux et autres merveilles du patrimoine soient saupoudrées de particules nucléaires rayonnantes qui éloigneront à jamais les touristes et empêcheront les visiteurs de s’y intéresser autrement qu’en images télévisées.

Si encore, Bern avait expliqué qu’il préfère les panneaux photovoltaïques aux éoliennes, on aurait compris qu’il se préoccupe du réchauffement climatique et du risque nucléaire, mais qu’il a quelques soucis esthétiques à propos des éoliennes … dont la vue rassure pourtant bien des esprits raisonnables même en France.

Mais non, tel un enfant gâté et imbu de lui-même, il utilise sa notoriété pour sortir de son domaine de compétence et critiquer ceux qui travaillent à sortir l’Humanité de la peste nucléaire et de l’enfer du réchauffement climatique.

Bern ferait bien de sortir un peu du confort de ses livres d’histoires (qui glorifie aussi le dictateur que fut Napoléon*) pour rencontrer les gens qui ont vécu les graves épopées du XXIe siècle, comme Naoto KAN, le héros de Fukushima, un pro-nucléaire devenu le plus crédible des anti-nucléaires.

Stéphane Bern vient de dégringoler bien bas dans mon estime. Dorénavant, je le regarderai comme un érudit volubile, mais irresponsable voire dangereux, qui peut abuser de son pouvoir pour tenter d’imposer ses opinions nostalgiques, simplistes** et mortifères.

* Comme l’écrivait hier Vue de Genève sur un autre blog, « C’est un peu comme l’héritage napoléonien, beaucoup se rengorgent des batailles, certains regrettent le rétablissement de l’esclavage, mais les millions de morts de toutes ces batailles, les millions d’estropiés ont aussi participé aux haines qui ont créé trois guerres franco-allemandes successives et l’abomination hitlérienne. » Napoléon et d’abord un salopard et un tyran qui a gâché la vie de ses contemporains dans toute l’Europe.

** Je n’imagine même pas que Bern puisse évoquer la révolution de l’hydrogène renouvelable qui est en voie de changer l’Histoire du monde.

Par Jean-Lucien HARDY