Démission de Nicolas Hulot

8 articles intéressants sur legrandsoir.info, politis.fr, theconversation.com, carfree.fr, reporterre.net et mediapart.fr ; et le point de vue de Stéphane Lhomme.

Aveu d’impuissance d’un illusionniste
Comme son alter égo Arthus-Bertrand, Nicolas Hulot n’a jamais rien fait de concret contre les lobbies qu’il prétend combattre

Ce n’est pas par hasard que, ces dernières années, les lobbies comme ceux du nucléaire, des pesticides ou de la chasse ont désigné Nicolas Hulot comme leur « ennemi » principal car, en réalité, ils savent bien qu’ils ne risquent rien avec ce personnage qui parle beaucoup mais n’agit jamais.
Avez-vous déjà vu Nicolas Hulot respirer des gaz lacrymogènes devant une centrale nucléaire ? S’enchainer à un camion transportant des pesticides ? S’allonger devant les bulldozers d’un chantier d’autoroute ou de center parc ? Non car, à part faire sa propre promotion au travers d’émissions de télévision elles-mêmes très polluantes, le bonhomme n’a en réalité jamais rien fait de concret pour s’opposer aux destructions environnementales.
Pire, l’hélicologiste s’autorise un train de vie personnel totalement contraire à ses propres préconisations, dopé par les imposants revenus qui lui sont apportés par les produits cosmétiques fort polluants de la marque Ushuaia.
De même, sa fondation censée protéger « la nature et l’homme » est financée de très longue date par diverses multinationales extrêmement nuisible pour l’environnement et les droits sociaux, à commencer par l’entreprise EDF et ses centrales nucléaires.
Dernièrement, M. Hulot s’est déclaré favorable aux compteurs Linky, sans une seule pensée pour les 35 millions de compteurs en parfait état de marche qu’Enedis a commencé à désinstaller et détruire : une des pires opérations d’obsolescences programmée (sans même parler de toutes les autres tares anti-environnementales et anti-sociales des ces compteurs nuisibles).
Par ailleurs, il est totalement injustifié de porter au crédit de Nicolas Hulot l’annulation de l’aéroport de Notre-Dames-des-Landes, laquelle n’est due qu’au courage des gens de divers horizons qui ont résisté sur place, et en aucun cas aux usuelles lamentations de M. Hulot.
Après avoir longtemps joué la starlette en faisant lanterner divers Présidents de la République, c’est finalement au plus anti-écologiste d’entre eux, le regrettable Emmanuel Macron, qu’il a servi de caution en acceptant d’être un ministre d’Etat sans l’ombre d’un pouvoir, pour le plus grand plaisir des lobbies les plus nuisibles.
Mais, d’ores et déjà, divers autres imposteurs comme les faux écolos (et vraies girouettes) De Rugy ou Pompili sont sur les rangs pour tenter de relever le défi : enterrer la défense de l’environnement et des droits sociaux tout en dopant leurs petites carrières politiciennes…

Communiqué du 30 août 2019 de Stéphane Lhomme

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Le départ de M. Hulot n’est ni surprenant, ni courageux

L’annonce de Nicolas Hulot n’a pas vraiment surpris Isabelle Attard, qui voit surtout dans cette démission une opération de « sauvetage d’image ». « Sale temps pour l’écologie », conclut-elle, à l’heure où le gouvernement semble incapable de prendre la mesure de l’effondrement en cours.

https://reporterre.net/depart-Hulot-ni-s

Un autre article : Bilan de N. Hulot … décevant, trop décevant

https://reporterre.net/Bilan-de-Nicolas-Hulot-

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Le compteur Hulot est-il remis à zéro ?

Un article de Jean Marc SEREKIAN ; paru sur carfree.fr le 4 septembre.

L’événement que toute la presse attendait au mois de juillet pour animer la chronique de l’été est survenu à l’avant-veille de la rentrée: fin août, Nicolas Hulot se sortait de l’ornière où il s’était lui-même embourbé en démissionnant du ministère de la « transition écologique et solidaire. » Le suspens de l’été cessait. Indéniablement, il s’agit d’un événement qui, survenu peu de jours à la suite de notre précédent article, appelle quelques nouvelles réflexions sur le cas Hulot et la situation de l’environnement en France.

CompteurHulot

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Hulot, l’échec de la voie solitaire

Le ministre démissionnaire aura mis seize mois à comprendre que, dans ce gouvernement, il était seul à défendre l’urgence à « changer de paradigme ». Et que le rapport de force jouait contre lui.

On se souvient d’une ancienne séquence d’« Ushuaïa », l’émission dont Nicolas Hulot était le producteur et le personnage central. Sur une plage malgache viennent d’éclore des centaines d’œufs de tortues vertes, et les adorables petites bestioles se précipitent vers la mer sous les piqués frénétiques des prédateurs ailés qui s’invitent au festin. Le nettoyage est radical, et c’est un Nicolas Hulot remué qui décide (il le dit) d’interférer sur la loi de la nature « pour en sauver au moins une », qu’il porte au creux de ses mains jusqu’aux premiers clapots supposés salvateurs. Las. À peine réalisé, son projet est ruiné par un bec impitoyable qui vient happer le bébé tortue. Regard fataliste de l’écologiste.

Il y a beaucoup du ministre Hulot démissionnaire dans cette scène où l’animateur à la fois sympathique et seul se rend à l’évidence. Qui aura cru jusqu’au bout que sa bonne volonté est une force de la nature à elle seule. Une sincérité qui frise la naïveté, voire le péché d’hubris.

Les convictions écologistes de l’homme sont indiscutables. Et si sa conversion progressive a pu laisser un temps penser qu’il s’arrangeait à bon compte des ambiguïtés de sa position (« Ushuaïa » était financée par le chimiste Rhône-Poulenc, entre autres, et diffusée par TF1, groupe Bouygues), il n’a eu de cesse d’approfondir son analyse jusqu’à rejoindre, il y a peu, les analyses d’une gauche radicale sur le rôle prépondérant du système économique néolibéral et de ses grands acteurs dans la crise écologique. Une conscience de notre époque, mais dont la fin de parcours politique (la conclusion s’impose) résonne pourtant comme la répétition de la méthode solitaire de la plage malgache, sanctionnée par un échec très prévisible.

Outrageusement persévérant

Et il y en a eu d’autres, du même tonneau. Après le Hulot télévisuel, celui de l’engagement public à travers la fondation qui portait son nom, couronné par l’immense succès d’estime que lui voue le public. Ses campagnes appelant les individus à « agir pour sauver la planète » recueillent des centaines de milliers de signatures. Au point que ce Nicolas aimé des Français envisage la politique, convenant des limites de l’action associative. Il tourne autour du pot pendant des années, redoutant d’inféoder sa sacro-sainte conscience aux ambitions d’une famille politique – droite ou gauche. Il croit la route ouverte lors de la primaire des écologistes en 2011, mais à sa grande surprise, il est devancé par Eva Joly, qui portera les couleurs vertes à la présidentielle de 2012 : il avait pensé en toute bonne foi que sa notoriété et sa droiture lui valait sésame politique. Cuisante déconvenue dont il tira à l’époque la conclusion qu’il n’était pas taillé pour ce genre de jeux.

Avec Macron, c’était différent, a-t-il cru. C’est à la suite de contacts personnels démarrés en 2016 avec celui qui était alors un potentiel candidat qu’il sautera le pas et acceptera l’année suivante le poste de ministre de l’Écologie. Là encore, une décision prise dans un quasi tête-à-tête avec le puissant du moment, après avoir auparavant décliné les offres trop stigmatisantes des Chirac, Sarkozy et Hollande.

Pour statistiquement court (16 mois), son parcours ministériel est pourtant outrageusement persévérant, à la limite de l’aveuglement. Il était bien seul à croire encore, à l’automne dernier, aux vertus de sa méthode douce et à la parole donnée qu’il y aurait un esprit « de coopération » ministériel quand, blanc devant la caméra, il endossa les atermoiements nucléaires du gouvernement, présentés comme un « reculer pour mieux sauter ». Seul face au lobby de l’énergie, le ministre venait de se consumer en direct, et il a mis dix mois pour s’en apercevoir. Répétition plus tard dans le dossier des forages pétroliers, puis des pesticides, des perturbateurs endocriniens, etc.

Départ coup-de-tête

Le départ rageur de Nicolas Hulot démontre s’il en était besoin que l’invocation du bon sens, fût-il légitimement messianique, face à la profonde crise écologique, est inopérante en politique telle que l’époque la pratique. L’ex-ministre a confondu naïveté avec patience et recherche du consensus. La confession qu’il a livrée à Libération rejoue encore la scène malgache : son dilemme (livré en date du 2 août mais publié le jour de sa démission), c’est que l’équilibre précaire de la politique écologique ne tient que sur sa seule personne, et que s’il quitte le gouvernement, « ça sera pire ».

Rapport de force : un terme qui n’existe pas dans le lexique soft de Nicolas Hulot. L’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes est emblématique de son bilan, car il n’y figure en réalité qu’en pointillés. L’ex-ministre a été complaisamment associé à cette victoire : c’est bien la mobilisation citoyenne, tissée et renforcée depuis des années, qui a fait plier le pouvoir, dans un bras de fer dissous par une décision de pure gestion politique, et en rien écologiste, comme Édouard Philippe l’a exprimé en clair.

Aussi ce départ coup-de-tête, s’il n’ouvre aucune perspective d’engagements futurs pour cette personnalité qui aurait encore des services à rendre à la société, est-il finalement salutaire pour l’écologie politique au sens large. On pourra s’y conforter, ici dans les partis progressistes et là dans la sphère citoyenne, dans la conviction que la construction collective d’alliances, pour résister, affronter et proposer, dans une radicalité sans concessions, est bien le terrain où se joue l’essentielle bataille écologiste du siècle.

Politis.fr

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Démission de Nicolas Hulot

Après avoir passé 15 mois à avaler des couleuvres, il a enfin le courage de rendre son tablier d’un gouvernement où il n’a servi que de faire-valoir au service d’une écologie qui n’en a que le nom et dont la politique en est aux antipodes.

Là où l’érosion de la démocratie se fait sentir chaque jour, où les lobbyistes s’emparent du pouvoir, où on nous empoisonne sur le marché lucratif de l’alimentation, où la destruction des services publics est en marche, où l’on prend aux pauvres pour donner aux riches, où la France est à vendre : eau, mer, sols, éducation, transports, santé, etc., comment a-t-il pu supporter de telles avanies ?

Comment un ministre de l’écologie peut-il ignorer que Cuba sans pesticides voit les abeilles proliférer, que l’interdiction des pesticides au Salvador a conduit à une explosion de la production agricole, que la protection de la terre et le droit à l’accès à l’eau pour tous sont inscrits dans la constitution bolivienne ?

L’écologie ne se réduit pas seulement à une question climatique mais ce n’est pas un gouvernement libéral soumis aux intérêts privés et qui applique aveuglément les décisions de la commission européenne qui apportera le moindre début de réponse aux défis qui sont les nôtres aujourd’hui. Il n’y a qu’une démocratie participative, populaire et socio-écologique qui pourra y répondre.

Au moins, contrairement à plusieurs ministres et parlementaires mis en cause dans différents types de malversations, il aura eu le courage de quitter le radeau de la Méduse.

Un autre enseignement que nous apporte cette information du jour est que l’Elysée est un moulin où n’importe qui peut s’inviter à une réunion et que même le président n’est pas au courant. Et si vous ne croyez pas celle-là, je vous en raconterai une autre !

Legrandsoir.info

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« Zéro artificialisation nette » des sols : le dernier rendez-vous manqué de Nicolas Hulot ?

Chaque année, plus de 65 000 hectares de sol disparaissent sous les autoroutes, les zones d’activités et les quartiers pavillonnaires, soit environ l’équivalent d’un département tous les huit ans.

En entraînant la perte d’habitats, la rupture des continuités écologiques et la perturbation du fonctionnement des écosystèmes, l’artificialisation des espaces naturels et agricoles est l’une des causes majeures d’érosion de la biodiversité.

Avant l’annonce de sa démission, ce mardi 28 août 2018 sur les ondes de France Inter, le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, avait fait de ce dossier son principal cheval de bataille. Parmi les 90 propositions inscrites dans son plan biodiversité, présenté le 4 juillet dernier, figurait ainsi l’objectif de « zéro artificialisation nette ». Une annonce malheureusement dépourvue d’objectif chiffré et de calendrier.

Une fausse nouvelle annonce politique

En France, cette volonté de freiner l’artificialisation des sols n’est pas nouvelle.

La loi de modernisation agricole de 2010 prévoit en effet une baisse de la consommation des espaces agricoles de 50 % à l’horizon 2020. Et lors de la conférence environnementale du 15 juillet 2012, on a également annoncé une stabilisation des surfaces artificialisées à l’horizon 2020.

Ces mesures s’inscrivent depuis 2011 dans la Feuille de route pour une Europe efficace dans l’utilisation de ses ressources qui fixe l’objectif de « supprimer d’ici à 2050 toute augmentation nette de la surface de terres occupée ». En juillet dernier, Nicolas Hulot avait donc déclaré à son tour, en succombant à la surenchère, vouloir réduire l’artificialisation des sols à zéro.

Une réduction à zéro ou presque… car si on lit bien le message, à savoir « zéro artificialisation nette », c’est le « nette » qui interpelle : il ne s’agit plus de stopper l’artificialisation de nouveaux espaces naturels et agricoles, mais d’autoriser l’artificialisation de ces espaces en échange de la désartificialisation d’une surface équivalente.

Selon cette logique, en construisant un hectare de parking, un opérateur peut maintenir une artificialisation nette nulle s’il désartificialise un hectare de parking ou de sol bitumé ailleurs. C’est le principe d’interchangeabilité des surfaces artificialisé.

Part des espaces artificialisés par région en 2015 et surfaces artificialisées depuis 2006. ONB (à partir des données Teruti)

Le principe d’interchangeabilité en question

Le principe d’interchangeabilité n’est pas sans soulever d’importantes questions : pouvons-nous réellement désartificialiser un sol ? Qui va s’en charger ? Et, surtout, qui va s’acquitter de la facture ?

Hormis des secteurs spécifiques bénéficiant d’une réglementation active, comme l’effacement d’obstacles dans les cours d’eau ou encore la réhabilitation des carrières, l’effacement d’infrastructures est peu exercé. Les raisons invoquées sont généralement les coûts faramineux que personne n’a intérêt à prendre en charge tant qu’il reste possible de construire ailleurs.

Se pose donc la triple question du savoir-faire, du coût, et surtout de la prise en charge de la désartificialisation. Or aucun de ces éléments n’apparaît dans la feuille de route du ministre.

Il est donc probable que nous nous en tenions au principe « éviter-réduire-compenser » (dit ERC), en vigueur depuis 2007, que le plan met lui aussi en avant. Il y a toutefois un problème : le recul que nous avons maintenant sur dix années de mise en œuvre nous fait dire que les mêmes travers perdureront, à savoir une efficacité très relative dans la protection de la biodiversité.

« Éviter-réduire-compenser », un principe décevant

Le principe de zéro artificialisation « nette » a été introduit en France dans le cadre du principe « éviter-réduire-compenser » appliqué depuis fin 2007 avec le Grenelle de l’environnement. Il s’agit de limiter les impacts des aménagements sur la biodiversité.

Depuis, tout nouvel aménagement soumis à étude d’impact doit d’abord éviter : ne pas construire sur une zone humide ou contenant des espèces rares en déplaçant le projet, par exemple.

Pour la biodiversité atteinte, on peut ensuite réduire les effets par des dispositions particulières pendant les chantiers (attendre la fin de la nidification des oiseaux, par exemple) ou par des installations pérennes (comme les crapauducs).

Enfin, les impacts résiduels qui sont inévitables doivent faire l’objet de compensations écologiques. Ces dernières visant à restaurer une zone humide ou à gérer un site pour qu’il attire des espèces perturbées par l’aménagement.

Derrière cet objectif apparemment ambitieux du principe « éviter-réduire-compenser » se cache une méthode en « entonnoir » qui restreint la biodiversité prise en compte à quelques spécimens emblématiques menacées localement. Quelques espèces « drapeaux », comme le lézard ocellé ou pie grièche, sur les innombrables espèces « ordinaires » que contient en général l’écosystème concerné par l’ouvrage. Or ces pollinisateurs, insectes du sol, oiseaux communs, flore spontanée… tout ce vivant négligé est tout aussi menacé, comme l’ont encore rappelé d’importantes études sur les oiseaux communs et les insectes en 2017.

Sans compter que beaucoup d’écosystèmes ne sont pas interchangeables : restaurer une prairie en échange d’une prairie détruite fait fi de toute une partie du vivant, à savoir la diversité génétique et fonctionnelle (interactions entre espèces et avec leur milieu).

L’illusion des outils

Malgré ses résultats imparfaits, le principe ERC peut être considéré comme un « moindre mal » pour la biodiversité. Il permet au moins une acculturation des aménageurs aux enjeux de la biodiversité, les mesures s’améliorant avec l’expérience.

Cependant, sa pertinence en tant que politique publique dépend aussi de son efficience, c’est-à-dire du niveau de bénéfices pour la biodiversité, comparés aux moyens investis. Or la mise en œuvre de ce principe est marquée par une inflation des besoins techniques et organisationnels : méthodes d’équivalence entre écosystèmes, outils de centralisation et de géolocalisations des sites, moyens d’inventaires de biodiversité, etc.

Ces outils se retrouvent à la charge des agents des services de l’État qui voient en parallèle augmenter le nombre de dossiers d’aménagement qu’ils peinent à instruire et surtout à contrôler, au détriment de la force incitative de l’instrument.

Ce fardeau organisationnel généré par le principe ERC se joue dans un contexte de réduction de moyens des administrations en charge de la biodiversité.

L’objectif de « zéro artificialisation nette » ne manquera donc pas de soulever des questions similaires : catégoriser les sites artificialisés pour établir des équivalences, cartographier les sites à désartificialiser pour faciliter la mise en œuvre, mettre en place une gouvernance ad hoc, etc. À la lumière de cette expérience, les actions proposées pour mettre en marche cet objectif, fondées sur un développement d’outils et un renforcement du contrôle, font courir le risque à cet objectif de connaître les mêmes travers.

Rendre plus simple et efficace

Sans limite définie, le principe « éviter-réduire-compenser » ne fait que limiter les impacts sur une portion congrue de la biodiversité, dans un processus continu d’artificialisation des espaces naturels et agricoles.

L’affirmation par la loi de l’obligation d’absence de perte nette, si elle a souvent été perçue comme une victoire pour les défenseurs de la biodiversité, renforce en contrepartie le risque d’une déconnexion entre obligations théoriques et pratiques réelles.

Nous résumons ce phénomène par la notion de « schisme de réalité », empruntée aux travaux sur la question climatique : un décalage plus ou moins conscient et assumé entre, d’une part, des objectifs officiels ambitieux dont on sait qu’ils ne seront pas atteints, mais qui constitueront peut-être une ressource stratégique dans certaines batailles à venir pour certains acteurs ; et, d’autre part, des pratiques politiques et industrielles réelles dont on sait pertinemment qu’elles oscillent entre, au mieux, le moindre mal et, au pire, le « business as usual ».

Sans calendrier et taux d’artificialisation limite définis, l’annonce d’un objectif de « zéro artificialisation nette » pourrait être un rendez-vous manqué et s’ajouter à ces politiques toujours plus ambitieuses et déconnectées des moyens.

Theconversation.com

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Nicolas Hulot, démissionnaire irresponsable

Par un incroyable tour de force, Nicolas Hulot, démissionnaire, parvient à imputer ses échecs à l’opposition et à la société tout entière plutôt qu’au gouvernement. Une faillite politique, intellectuelle et morale.

https://blogs.mediapart.fr/olivier-tonneau/blog/280818/

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Un lobbyiste à l’Élysée

Comme Delphine Batho avant lui, Nicolas Hulot a dénoncé mardi la « présence des lobbys dans les cercles du pouvoir ». La présence, sans invitation, de Thierry Coste, conseiller politique des chasseurs, à une réunion importante à l’Élysée, lundi, a « achevé » de le convaincre de démissionner.

Ce lobbyiste de 62 ans, qui travaille pour la Fédération nationale des chasseurs (FNC) et le Comité Guillaume Tell, représentant les propriétaires d’armes à feu, a l’oreille d’Emmanuel Macron depuis la campagne présidentielle, qu’il avait rejointe par l’entremise du socialiste François Patriat, après avoir conseillé Jacques Chirac, Philippe de Villiers et François Hollande.

Il se définit lui-même comme « un mercenaire » qui va « là où [ses] intérêts et ceux de [ses] clients seront les mieux représentés ». « Je n’ai pas de morale. Je respecte la loi, c’est clair. Mais au-delà de ça, la ruralité est ma passion donc je suis très machiavélique. Je vous le confirme ! Il n’y a pas beaucoup de gens qui l’assument, mais moi je l’assume complètement », déclarait-il sur RMC le 4 juin. Il assumait aussi défendre « des gouvernements étrangers qui sont des alliés de la France mais qui ont parfois des comportements très douteux avec les droits de l’homme ».

Politis.fr