Rencontres-débat avec Hervé Krief

Ces rencontres tourneront autour du livre : “Internet ou le retour à la bougie”.

Une première rencontre-débat aura lieu le vendredi 17 mai à 18 h 30 ; à la librairie « le bateau-livre », au 154 de la rue Gambetta à Lille

Une deuxième se déroulera le 18 mai, de 10 h à 12 h 30 au LAG, 23 avenue Jean Jaurès à Liévin

La 4ème de couverture du livre

Internet c’est formidable, c’est merveilleux, les smartphones aussi. On ne pourrait plus vivre sans eux. Mais ce bonheur de la connexion permanent est-il vraiment gratuit ?

Sur quoi repose donc la société de l’Internet lorsque l’on tente d’en comprendre le fonctionnement global ?

A quels renoncements, à quels sacrifices mène la numérisation de notre environnement social et de nos vies ?

Comment s’y retrouver si l’on souhaite agir pour que nos choix et nos engagements augurent un monde libre, fraternel et qui préserve les vies sur Terre ?

Présentation d’Hervé

Hervé KRIEF, musicien, voir ci-dessous, signe un pamphlet, une critique radicale de l’Internet et de la société industrielle, mêlée à des récits de vie, des témoignages élaborés à partir d’une observation attentive des transformations de nos vies quotidiennes au travail, dans l’espace social et le domaine privé.

Ce livre au style clair et précis, a pour ambition de sensibiliser et de permettre d’ouvrir un débat sur ce sujet mais aussi de faire découvrir, de donner envie de lire des auteurs passionnants (Ellul, Charbonneau, Semprun, Groupe Marcuse, PMO, Mumford, Oblomoff, …) afin de prendre la mesure de cette démesure qui semble achever l’expropriation des humains d’eux-mêmes et la destruction du monde vivant et naturel.

Mini CV

Hervé KRIEF est un musicien de concert…

Il a joué avec Miles DAVIS en 1991 et a également enregistré avec Ray CHARLES sur l’album « Strong Love Affaire » 1997. Il a enregistré 3 albums avec son big-band et 3 albums en trio blues. Il s’est produit à plus de 1500 reprises en France et à l’étranger.

Vendus à plusieurs milliers d’exemplaires, « Paradis Artificiel » 2003 et « Correspondanes » 2005 lui ont permis de jouer avec Antoine ILLOUZ, Alain DEBIOSSAT, Didier LOCWOOD, NONO (guitariste de TRUST), Baptiste TROTIGNON ou encore Philippe SELLAM.

Sur « Correspondances », il invite Joseph BOWIE (leader de DEFUNKT) et cette collaboration donne naissance au groupe FUNKATEAR dont l’album Time Crime est sorti en février 2009, suivi d’une tournée européenne.

En 2010 il initie avec un collectif d’artistes, « Prévert et Champs de Révoltes », spectacle qui mêle poésie, slam, musique et vidéo.

Depuis février 2010, il est reparti sur les routes avec un nouveau trio de blues, et une première création intitulée « Le Blues, de l’esclavage au guitar-herow ». C’est un concert en forme d’histoire et une histoire en forme de concert. L’histoire du Peuple du Blues, comme le titre du livre de Le Roi Jones.

C’est aussi une conférence pour les scolaires du primaire au lycée…

Une seconde création a vu le jour en 2013, il s’agit de « Robert JOHNSON, réalité & mythes », suivi de « Professeur Kurkuma, je mange donc je suis » en 2015.

***********        **************

Un article dans CQFD, signé Hervé Krief

Les ordis ne naissent pas dans les choux

http://cqfd-journal.org/Les-ordis-ne-naissent-pas-dans-les

*************          *************

L’internet n’est pas compatible avec l’écologie

Un commentaire envoyé par Hervé Krief à la revue Silence

Abonné depuis près d’une décennie, je ne suis guère étonné, hélas,  que votre rédaction ait mis en exergue le livre de Philippe de Grosbois, « les batailles d’internet ».

En effet, ce choix de livre du mois, étendard de votre ligne éditoriale, montre à quel point vous vous inscrivez dans la pensée mollassonne  d’une écologie qui, en aucun cas, ne remet en question  les fondements de la société industrielle et le progrès linéaire qui la sous-tend.

Certes, vous voulez protéger les arbres, les animaux, la terre, les relations humaines, mais sans jamais démentir le confort moderne dans lequel les occidentaux se vautrent depuis l’époque coloniale.

L’internet, à ce titre, nouvel emblème du ce capitalisme mondialisé, représente un tel émerveillement dans l’évolution du « génie (destructeur) humain »  qu’il faut à tout prix trouver une issue pour le maintenir et le justifier, tout en conservant notre bonne conscience de privilégié européen.

Nonobstant les destructions écologiques, culturelles et physiques. Nonobstant les atomisations cognitives, corporelles et sensitives. Nonobstant l’éradication des métiers, des relations humaines, de la pensée autonome et de la mémoire. Nonobstant la standardisation des humains qu’il fabrique. Nonobstant l’esclavage, les mines, les déchets et les maladies. Nonobstant l’énergie démentielle qu’il requiert et entre en contradiction violente avec les économies drastiques que devrait nous imposer le dérèglement climatique ; Nonobstant le totalitarisme indolore et planétaire qu’il organise.

Vous vous accrochez désespérément aux inepties les plus absurdes.  Je dois concéder que celle d’ « attaquer les monopoles des gafam » est  une des plus réussies. Comment peut-on croire à pareille bêtise ? Comment l’internet pourrait-il fonctionner sans les gafam ? Il a été conçu et réalisé pour eux, et quelques autres, avec le soutien logistique et financier  de l’armée américaine.

Son objet est double. D’une part, la mise au pas et le contrôle de l’ensemble des peuples, d’autre part la marchandisation de nos vies entières, y compris ce qu’elles ont de plus intime. Il est le prolongement de la cybernétique qui visait  à remettre la gouvernance des humains  aux machines informatiques.

Mais les autres saints auquel vous vous vouez ne manquent pas de « panache » ; comme si nous pouvions « relocaliser les serveurs des sites web », comme si la « cyber-militance » était autre chose qu’un cops atone et mutilé, scotché devant un écran et répondant aux injonctions de ses seigneurs et maitres que sont les machines qui normalisent ce qui lui reste de cerveau humain.

Cette recension m’évoque inlassablement le livre de Jaime Semprun, l’abime se repeuple, et au hasard une citation : « Parmi les choses que les gens ne veulent pas entendre, qu’ils ne veulent pas voir […] : que tous ces perfectionnements techniques qui leur ont si bien facilité la vie qu’il n’y reste presque plus rien de vivant, agencent quelque chose qui n’est déjà plus une civilisation, que la barbarie jaillit comme de source de cette vie simplifiée, mécanisée, sans esprit. »

Vous vous prétendez écologistes, que diantre lisez Ellul et Charbonneau ! Ils défendaient la nature, le sauvage et la dignité humaine, mais avec une pensée politique claire et cohérente. Ils rejetaient la société industrielle et le centralisme étatique qui lui est inhérent ainsi que la nationalisation que le système technique impose.

Votre conclusion, enfin, est consternante : devant le « déferlement numérique », que chacun constate, vous vous proposez de plonger dans le déni le plus absolu. L’internet et les smartphones sont des gadgets de destruction massive. Ils atomisent notre condition humaine et, de façon concomitante, toutes les vies sur Terre. Ils sont le prolongement de la société industrielle dont les ravages crèvent les yeux. Le logiciels libres ne règlent rien, ils sont l’huile des rouages du système, ils légitiment l’ensemble des vicissitudes et des crimes du techno-capitalisme libéré. Mon indignation est grande et ma colère aussi, face au renoncement inacceptable qui nous conduit irrémédiablement à la perte des interstices de liberté qui subsistent encore.

***********         **********

Voir aussi sur le site du LAG pour la rencontre du 18 mai :

http://www.lelag.fr/site/agenda/rencontre-debat-avec-herve-krief/