L’humanisme selon MACron !

Pas de congé pour le deuil d’un enfant

PAS DE REMORDS A SEPARER BRUTALEMENT ENFANTS ET PARENTS :

Rappelant ses députés et ses ministres à l’ordre suite à leur refus de porter de cinq à douze jours la durée du congé accordé à un parent après à la perte d’un enfant, Nicolas Macron leur a enjoint de « faire preuve d’humanité ». Un souci très louable… encore faudrait-il que son action soit empreinte d’humanité pour que ce propos soit davantage qu’un exemple supplémentaire de sa creuse grandiloquence…

4 octobre 2019, Rennes. Trente-trois Géorgiens, dont des enfants, une femme enceinte de sept mois et des personnes malades sont arrêtés dans plusieurs villes bretonnes et embarqués sur un Boeing 737 avec une escorte d’une cinquantaine de policiers géorgiens tandis qu’autant de policiers français « protègent » l’appareil. Deux familles sont démembrées. Un père – malade – était absent au moment de l’arrestation : sa femme et son fils sont arrêtés et expulsés. Une femme tente de se suicider. Elle est hospitalisée mais ses enfants et leur père sont expulsés. L’humanité selon Macron ?

Tariel a, lui, échappé à l’expulsion. En France depuis 10 ans, la famille est réveillée à l’aube par la police. Son fils, autiste, se frappe la tête, sa femme est effondrée. Désespéré, Tariel se taillade les veines. Il est hospitalisé en urgence, sa femme et son fils sont conduits à l’aéroport. Ils finissent par être relâchés. Mais, depuis, la famille vit cachée.

25 novembre 2019, Moulins. Aysé, jeune mère kurde de trois enfants (2, 4 et 6 ans), en France depuis 2012 est arrêtée devant ses enfants. Quinze jours de rétention puis expulsion vers la Turquie. Le père des enfants, chef d’entreprise, en France depuis 16 ans, est en situation régulière.

5 décembre St-Hilaire du Harcouet (Manche) : 7 policiers de la PAF viennent arrêter la famille albanaise Gotali (2 adultes, 5 enfants). Gendarmes et policiers sont allés chercher les enfants à la sortie de l’école. Expulsés le lendemain en Allemagne.

27 janvier 2020, Toulouse. Huit familles albanaises, 31 personnes dont 12 enfants de 18 mois à 16 ans, arrêtées la veille dans quatre départements (Lozère, Haute-Garonne, Pyrénées Orientales, Hérault) passent la nuit emprisonnées au Centre de rétention. Au matin, elles sont embarquées, de gré ou de force, dans un avion pour Tirana.

Renouant avec une pratique instaurée par Pétain et reprise par Pasqua et Sarkozy, la police arrête des enfants à la sortie des écoles. A Langogne, un couple albanais est arrêté alors qu’il va pointer (quotidiennement !) à la gendarmerie. La femme, enceinte, fait un malaise. Hospitalisée. Son mari est conduit à l’école maternelle de sa fille. Il est obligé d’aller chercher Amelia (4 ans) qui, malgré les protestations de la directrice de l’école, est arrêtée avec son père sur le parking où les attendaient les gendarmes. Le lendemain le père et sa fille sont embarqués sur le charter (il faut bien remplir l’avion !). La mère qui risque de perdre l’enfant qu’elle porte reste seule à l’hôpital, désespérée. Forina est sortie de l’hôpital le 29, avec un certificat médical lui interdisant de voyager.

Montpellier, arrestation d’une albanaise au commissariat, où, assignée à résidence, elle était venue pointer. La PAF l’a accompagnée à l’école. Ses 3 fils y sont arrêtés. Tous les quatre sont conduits en fourgon de police au CRA de Toulouse pour être expulsés vers l’Albanie le lendemain. « Faire preuve d’humanité… »

A chaque expulsion collective par charter, les mêmes justifications des préfectures. « Leur éloignement a été réalisé dans des conditions respectueuses des lois et règlements mais également de leur dignité ». Dans un communiqué, la Préfecture de Haute-Garonne récuse le terme de « rafle ». « Nous rejetons catégoriquement ce terme extrêmement choquant, qui, faisant référence à des heures sombres de l’histoire, trahissent une méconnaissance de la façon dont est mené le travail des fonctionnaires dans un Etat de droit. »

Une rafle est « une arrestation massive opérée à l’improviste par la police ». Alors Mesdames et Messieurs les Préfet-e-s, assumez ce mot et cette politique, car même si la finalité de ces arrestations n’est pas comparable, leurs méthodes rappellent en effet des heures sombres de notre histoire.

RESF